PARIS, 6 mai 2018, 16h 51
- ... et c'est pour cela que durant cette journée, pour améliorer l'immersion dans la vie du XVIIIème siècle, vous serez défendus d'user de tout appareil électronique.
Une vague de protestations envahit la classe après l'annonce du professeur. Je me retourna pour lancer un regard complice à mon amie de toujours, Lyha. Nos yeux n'eurent pas besoin de se chercher car ils entrèrent immédiatement en contact, éclairés de la même pensée. Nous ne comprenions pas pourquoi notre génération était tellement dépendante de ces boîtiers d'innovation. Vraiment, pour nous ce n'était pas une gêne de devoir se détacher durant une journée de nos communications virtuelles. Notre nature de rêveuses libres nous faisait passer nos journées noyées dans les livres, l'écriture, les dessins et la musique. Peut être fallait-il aussi mentionner la mode, qui n'était pas dans un contexte superficiel et ordinaire mais plutôt qui cherchait cesse la nouveauté, l'originalité et reflétant la personne pour ce qu'elle était réellement et non pour ce qu'elle voulait laisser paraître.
Mais enfin bref, si nous passions ses détails pour en venir au sujet de cette journée, car ce n'était pas comme si nous l'attendions depuis le début de l'année. Non pas du tout ! Notez l'ironie... C'était depuis la deuxième semaine de cours que nous avions appris que nous allions à Versailles pour cet évènement annuel qui obligeait les visiteurs dans l'enceinte du domaine à être en costume et maquillé comme ses anciens occupants l'étaient. Et c'était dans une excitation enfantine que nous confectionnions des costumes d'époque pour cette sortie tant attendue. Pour Lyha et moi ce n'était un simple thème, c'était une passion commune depuis les bancs du collège qui avaient enfin pu se faire mettre en pratique et en valeur. Nous nous imaginions déjà sur la pelouse de Versailles avec la toilette de l'ancien temps accompagnées de nos camarades de fac qui prendraient des aires ridicules et grotesques en tentant de ressembler aux personnalités qui jadis marchaient où nous nous trouverions.
La cloche retentit dans sa monotonie habituelle et j'enfouis ma tête dans mes bras épuisée par la journée et affalée sur ma table. Mes longs cheveux bruns tombaient sur mon visage et recouvrant mes multiples feuilles volantes toujours éparpillées sur ma table ou pliées en sept dans ma poche. Elles contenaient des croquis, des poèmes ou encore des brides d'histoires qui ne seront jamais achevées.
Lorsque je releva ma tête je vis la tignasse blonde de Lyha qui m'attendait, ses yeux d'émeraude se promenaient à travers la fenêtre parcourant la ville d'une lassitude méprisante. Nous voyions Paris sous le même angle, c'est à dire une ville beaucoup trop grande, superficielle et bordélique. Mais à part ça Paris est la ville de l'amour, je vous demande où est le romantisme... dans les bouchons ? Ah non, ça doit sûrement être dans les odeurs des égouts.
Nous quittions la salle de cours pour rejoindre notre dortoir commun, la fac de mode dans laquelle nous étions étant aussi un internat. C'était alors la tête pleine de rêve qui sembleraient dans une autre dimension que nous nous étions endormies après avoir préparer les derniers détails pour notre sortie tant attendue et qui a enfin lieu le lendemain...
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LES LARMES DE VERSAILLES
Historical FictionNous levions nos yeux au ciel, ou plutôt vers le saule, il pleurait. Des larmes chaudes et humides nous tombaient sur le visage, et même si les gouttes n'avaient pas encore toucher le banc en bois sur lequel nous étions assises, celui-ci devenait é...