Ces dernières semaines, j'ai réalisé que, en vérité, parfois, les femmes aiment pleurer. Elles pleurent pour des livres, des émissions de télé, pour ces pubs horribles sur la maltraitance des animaux, et pour les films. Surtout pour les films. S'asseoir intentionnellement devant un film tout en sachant qu'il va vous faire pleurer ? C'est absurde.
Mais ça ne fait rien ; je vais juste ajouter ça à la liste des choses que je ne comprends pas au sujet de ma petite amie. Oui, j'ai bien dit petite amie. Dee Warren est officiellement ma petite amie.
Une dernière fois pour les gens assis au fond : petite amie, Delores, la mienne.
À le répéter ainsi, je vous fais peut-être penser à une adolescente prépubère obsédée par les One Direction, mais je m'en fiche. Parce que la victoire n'était pas facile. Si vous saviez ce que j'ai enduré pour l'obtenir, vous comprendriez.
Bref, où en étais-je ? Ah oui, les nanas aiment pleurer. Mais ce n'est pas ce genre d'histoire que je vais vous raconter. Il n'y a pas de meilleur ami agonisant, de passé torturé, de secret caché, de rupture étincelante à la Twilight, ni de rapports sexuels bizarres.
Enfin... si, d'accord. Il y a quelques rapports sexuels non conventionnels, mais pas le genre que vous imaginez.
Cette histoire est celle d'un don Juan qui rencontre une fille légèrement folle. Ils tombent amoureux et le don Juan change ses habitudes pour toujours. C'est une histoire que vous avez certainement entendue ailleurs, peut-être même de la bouche de mon pote, Drew Evans. Le truc, c'est que pendant que lui et Kate géraient tout leur bazar, il se passait une toute autre histoire entre Delores et moi dont vous n'aviez pas la moindre idée.
Donc restez encore un peu, même si vous pensez déjà connaître la fin. Parce que la meilleure partie du voyage n'est pas d'arriver à destination. C'est tout ce qui se passe en cours de route.
Avant de commencer, voici quelle est la situation. Premièrement, Drew est un gars génial. Un véritable meilleur ami. Si on était membres du Rat Pack, il serait Frank Sinatra, et moi Dean Martin. Même si Drew et moi sommes super proches, on ne partage pas le même avis sur les femmes. À ce stade de l'histoire, il est persuadé qu'il restera célibataire toute sa vie. Il a tout un tas de règles concernant les filles, comme ne jamais les ramener chez lui, ne jamais sortir avec une collègue, et bien sûr la Règle Sacrée : ne jamais coucher deux fois avec la même femme.
Quant à moi, rien à voir. Je me fous de savoir où je baise : chez moi, chez elle ou depuis l'observatoire de l'Empire State Building.
Ça, d'ailleurs, c'était une soirée magique...
Je ne suis pas non plus opposé à l'idée de sortir avec quelqu'un du bureau. Cela dit, la plupart des filles de ma profession sont super stressées, fument clope sur clope, sont accro au café et sont tout simplement désagréables. Revoir la même femme plusieurs fois ne me posent aucun problème, du moment qu'on continue à s'éclater. Et, un jour, je m'imagine me poser : le mariage, les enfants et tout ce qui va avec.
Mais en attendant de trouver la femme idéale ? Je m'éclate avec toutes celles qui ne le sont pas.
Je suis un mec qui voit le verre à moitié plein. Rien ne m'abat. J'ai une vie géniale : un bon job qui me permet de m'offrir les plus beaux joujoux pour mec qui sont mis sur le marché, des amis géniaux, une famille un peu bizarre mais soudée. « Émo1 » ne fait pas partie de mon vocabulaire, mais Yolo2 aurait dû être mon deuxième prénom.
Et puis il y a Delores Warren, ou Dee, si vous voulez rester son ami. De nos jours, c'est un prénom peu répandu, mais ça lui va parfaitement. Elle est hors du commun, différente, de la meilleure façon qui soit. Elle est brutalement honnête, avec une emphase sur le « brutal ». Elle est forte et se moque complètement de ce que les gens pensent d'elle. Elle reste elle-même et ne s'excuse pas pour ce qu'elle veut ni qui elle est. Elle est sauvage et magnifique, comme un pur-sang qui galope mieux quand il n'a pas de selle.
Et c'est là que j'ai failli commettre une erreur. J'ai voulu l'apprivoiser. J'en avais la patience, mais j'ai trop insisté et j'ai trop tiré sur les rênes. Alors elle les a rompues.
Ça vous choque que je compare la femme que j'aime à un cheval ? Eh bien remettez-vous. C'est pas le genre histoire à raconter aux flics.
Mais je vais trop loin, pour l'instant retenez juste que Kate Brooks est notre collègue et la meilleure amie de Delores ; c'est la Thelma de Louise. Et depuis que je connais Drew, c'est-à-dire depuis qu'il est né, je ne l'ai jamais vu réagir face à une femme comme il a réagi avec Kate. Leur attraction, même si elle était presque hostile au début, était palpable. Même un aveugle aurait pu voir qu'ils étaient raides dingues l'un de l'autre.
Enfin... n'importe qui, sauf eux.
Kate, comme Delores, est une femme géniale. Le genre de femme qui, pour adopter l'expression intemporelle d'Eddie Murphy dans Un prince à New York, est capable d'exciter l'esprit d'un homme autant que ses reins.
Vous avez pigé tout ça ? Génial. Que la fête commence.
Ma vie a changé il y a environ quatre semaines. Par un jour tout à fait normal, lorsque j'ai rencontré une femme qui n'avait absolument rien de banal.

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Jeu D'amour
ChickLitMatthew est le genre de garçon qui ne s'interdit rien. Il prend la vie comme elle vient en attendant de trouver LA femme. Et LA femme arriva. Delores est tout ce dont un homme peut rêver : fêtarde, scientifique, délurée et indépendante. Entre eux...