Chapitre 1 : First Contact

82 1 0
                                    


30 Mai 1431, Rouen.

Les flammes faisaient cloquer la peau d'une jeune femme attachée au bûché, tandis que la foule devant elle affichait tantôt un visage pleurant le sacrifice d'une héroïne, tantôt haineux envers ceux qui mettait à mort la Pucelle d'Orléans. Les cris confinés de la soldate de Dieu finirent par dépasser ses lèvres, retentissant dans la vallée. Pendant quelques minutes qui semblèrent être des heures, la jeune femme se tordit de douleur, puis enfin, délivrance ultime, son corps finit par ne plus bouger.

Jeanne ouvrit les yeux soudainement. Avait-elle rêvée ? Elle ne le savait pas, mais tout cela lui avait semblé être affreusement réel. Son regard fixait un ciel étrange, d'une couleur bleutée tirant vers le mauve. Elle était allongée et, en voulant se relever, remarqua qu'elle était en armure. Pendant un instant elle se demanda où elle était, mais un château au loin lui fit comprendre qu'elle était sur le sol des Angles. Bondissant sur ses pieds, elle fonça en direction du castel. Mais un cri puissant la fit se retourner. Derrière elle, dans un bois qu'elle n'avait pas vu, se dressait une femme aux cheveux noirs comme une nuit sans lune. Un frisson parcouru l'échine de la soldate qui, par prudence, sortit son épée de son fourreau. De son côté, la femme de la forêt fendit son visage d'un sourire féroce quand elle vit le métal d'une lame face à elle. Trop loin pour distinguer la forme de l'adversaire qu'elle venait de trouver, elle s'avança lentement, d'une démarche féline, avant que l'ombre des arbres ne cache plus sa gigantesque épée des yeux de Jeanne.

La Pucelle recula de quelques pas à la vue de cette lame massive, que la femme traînait sans difficulté. Son accoutrement était désormais visible, et elle crût perdre la raison : elle se trouvait devant une femme habillée en guerrier romain, portant un bouclier de la taille d'un bras d'homme, et avec une chevelure qui lui tombait jusqu'au bas des joues. Ses pupilles d'une couleur jaune vif, firent que Jeanne la prit pour un démon. Se raccrochant à ce qu'elle connaissait, la fille d'Orléans campa sa position, mit son épée en garde et d'un mouvement de tête mainte fois répété sur les champs de bataille, envoya ses cheveux courts hors de ses yeux.

Les deux femmes finirent par se voir parfaitement, et l'assaillante sembla un instant réfléchir. C'était bien la première fois qu'elle voyait Jeanne ici, et il était assez rare de tomber sur des femmes guerrières. Considérant la position de combat parfaite de la jeune femme face à elle, elle lui demanda dans un latin impeccable comment elle s'appelait. Jeanne, décontenancée par le fait que l'autre lui ait parlé dans la langue de l'église, lui répondit dans un latin légèrement plus approximatif que son nom était Jeanne d'Arc, Pucelle d'Orléans et soldate de Dieu. L'autre planta son immense épée dans le sol, puis, posant ses bras croisés sur la garde, lui donna son nom à son tour. Elle s'appelait Bellona, fille d'Arès, et déesse de la guerre. Bellona demanda ensuite à Jeanne le camp dans lequel elle se trouvait, et voyant qu'elle ne comprenait pas la question, elle s'approcha en laissant son épée plantée dans le sol. Les deux femmes se toisèrent un instant. Elles faisaient sensiblement la même taille, Bellona ne la dépassant que de peu.

-Tu comprends ce que je dis ?, demanda Bellona d'un air légèrement supérieur.

-Oui , lui répondit Jeanne. Le latin n'est pas ma langue maternelle, mais je comprends.

-Je te demande donc dans quel camps tu te trouves. Tu n'as pas l'air Indienne, ni Asiatique... Dit-elle, pensive. Tu viens d'Europe non ?

-Je suis Française !, lança fièrement Jeanne, gonflant sa poitrine. Où sommes-nous ? Je ne reconnais pas cet endroit.

-Haha !, fit Bellona. Tu te trouves ici sur le champs de bataille le plus grandiose de tous les temps Jeanne d'Arc des Francs ! L'endroit où les dieux viennent s'affronter dans une guerre sans fin !

Jeanne d'Arc / SMITEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant