Partie 1 : Alice

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Nous vivons dans un monde fabuleux, rempli d'une grande palette de sensations variées qui méritent de s'y attacher.

La vie est un don sublime où, même quand on est limité, nous pouvons constamment découvrir des choses et rencontrer de nouvelles personnalités.

Rien ne sert de trop se plaindre car nous pouvons toujours avancer.
Rien ne sert d'abandonner car il y a en toutes choses des bons côtés.
Rien ne sert de tout détruire quand nous pouvons nous même tout améliorer.
Rien ne sert de se sentir seul quand dans un monde si fabuleux, rempli d'une grande palette de sensations variées, nous pouvons toujours trouver quelqu'un à qui s'attacher.

Je me réveille ce matin en dernière encore, j'entend déjà le chant des oiseaux, je sens les rayons de soleil chaleureux passer par la fenêtre qui me réchauffe les idées comme je sens l'ambiance de ma famille heureuse dans les différentes pièces de notre grande maison, qui réchauffe mon petit cœur. Je surprend mon grand frère qui me réveillait en m'embrassant la joue, toujours aussi doux, affectueux et énergique à la fois. C'est un peu mon héro. Peu importe la situation, j'ai toujours l'impression qu'il vient pour me sauver même quand il n'y a pas de danger. Il me raconte beaucoup de ses histoires et remonte le moral de tout le monde de sa simple présence. C'est le genre de personne dont on peut deviner les bonnes intentions sans même le voir, comme un chevalier des temps modernes qui aide son prochain. Je n'ai pas ne serait-ce qu'une once de son talent alors que j'ai pratiquement son âge et tout cela me rend très fière de lui. Je profite moi aussi de cette simple présence. Nous sommes le genre de frère et sœur inséparable, nous nous tenons toujours par la main et si jamais quelqu'un venait à tenter de nous séparer ou à me faire du mal, mon frère aux habitudes si joyeuses se mettra en colère. Il ne fera pas plus peur que dans son état normal et en général les gens rient en le voyant ainsi. Pour moi il en devient encore plus mignon mais ça me suffit amplement pour me sentir en sécurité. Cette fois ci je fais semblant de dormir pour qu'il reparte à ses occupations, je ne voudrais pas le gêner dans ses aventures. C'est un peu égoïste, mais ce n'est pas qu'a lui de se sacrifier pour les autres après tout.

Je descend ensuite le grand escalier, me tenant à la rambarde pour rejoindre la cuisine dont l'odeur qui s'en dégage m'attirait. Là se trouve papa, en train de préparer le repas pour tout le monde. Il n'a pas spécialement une grande carrure; il est calme. Je l'imagine déjà se retourner pour me dire de faire attention à moi. Je ne sais pas lequel est le plus protecteur entre lui et mon frère mais une chose est sure, si mon cœur n'appartenait pas à mon héro et si ce n'était pas mon père je lui donnerais ma main avec plaisir. On me dira surement que je ne suis plus une enfant pour aimer autant ma famille mais tant pis, je suis comme ça.  J'aime ce monde et j'aime cette vie et ma vie c'est ces gens et mon monde c'est cette maison. Il s'est enfin retourné, il pose son couteau à viande avant de brièvement se laver les mains et me rejoint alors de quelques pas légers sur le parquet. 
"Alice, tu ne devrais pas descendre toute seule, tu devrais faire plus attention à toi"
Je souris à sa remarque, c'est lui qui m'apprend tout sur le monde. S'il y a bien quelque chose qu'il répète tout le temps c'est qu'il faut profiter de la vie et rire de ses problèmes. Je lui répond alors :
"J'avais envie de te voir"
Ça ne l'a pas fait rire. Un simple silence s'est installé mais il finit par soupirer d'un mélange de gêne et d'étonnement, me prend dans ses bras et reprend ensuite la parole de sa voix rassurante.
"Viens à table, j'appelle les autres. Et d'ailleurs Alice, tu auras une petite surprise pour ce soir."
Il m'accompagne jusqu'à la table où on commence à manger.

Comme à mon habitude je parle peu, je préfère écouter les conversations. Aujourd'hui seulement deux autres personnes nous ont rejoins, mais c'est déjà bien, les autres sont toujours bien occupés après tout, surtout en journée. Le quatrième a s'asseoir pour manger  est mon deuxième grand frère, Tom. Ce n'est pas souvent qu'il passe du temps parmi nous même si j'aimerais qu'il reste toujours.. J'ai alors du mal à comprendre ce qu'il fait dans la vie mais de ce que j'ai compris et malgré son jeune âge, il a déjà son entreprise de jeux et aime vraiment beaucoup s'amuser ! quand il revient, il m'apprend de nouveaux jeux de société ou jeux vidéos et il me fait même des tours de magie.  Malgré ses airs de durs il reste quand même très sensible, la preuve il fait la tête encore une fois. Papa a dû l'embêter, grand frère n'a encore jamais gagné à un seul jeu contre lui quand il est sérieux. Ils ne se parlent pas vraiment mais on peut le sentir. Ce n'est pas grave après, je sais qu'ils se pardonnent très vite et Tom est juste un peu mauvais joueur. Un jour tu arriveras à le battre grand frère !
"Tu veux un tour de magie Alice ?" Me dit-il en sortant de table
J'acquiesce alors qu'il s'approche de moi, il me fait tendre mes mains. Il sort alors une corde avec laquelle il entoure deux fois mes deux bras et me fait tenir les bouts, dans mes poings, que je serre alors.
"Tant que tu tiens les deux bouts, tu ne pourras pas écarter tes bras qui sont attachés entre eux.. et pourtant, essaye quand même d'un coup sec."
A ma grande surprise, je peux écarter mes bras d'un coup, la corde est toujours entière et pourtant j'ai pu me libérer alors que je tenais encore les deux bouts fermement. Mes grands frères sont vraiment trop forts. Il me passe sa main sur ma tête, je lui souris alors qu'il part tranquillement. Je crois qu'il est de nouveau de bonne humeur. 

Je suis sure qu'un bon repas peut rendre heureux. Je ne pense pas avoir assez d'expériences pour affirmer avec certitude des choses, mais je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il ne suffit qu'un simple geste pour résoudre n'importe quel problème. 
Dans ce monde fabuleux,
il suffit d'un sourire pour être heureux.
Partager son temps et ses biens pour que jamais personne ne se retrouve seul.
Il suffit d'un mot pour tout changer.
N'importe quel homme pourra pleurer de joie ou de regret pour de simples paroles.
Il suffit d'un repas pour pardonner.
Car aimer c'est avant tout accepter les défauts des autres et ne pardonner leur maladresse.

Je remercie papa pour le repas et je retourne vers ma chambre. Arrivée à l'escalier qui monte d'un côté pour aller aux chambres et qui descend de l'autre  je me rend compte qu'il y a bien quelque chose que j'ai oublié depuis un moment.
"Je ferais mieux de lui rendre visite.."
Je fais demi tour pour aller lui chercher une part et va pour descendre les escaliers en faisant bien attention de ne pas tomber. Grand père Jojo est toujours en bas, dans la cave qu'il a aménagé. Il vient rarement nous rendre visite en haut mais on ne le force pas trop. Il fait ce qu'il aime et avec son mal de dos ça doit être difficile pour lui de prendre l'escalier à chaque fois. Je descend alors sans peur un long escalier que j'ai rarement pris alors qu'on entend au loin des bruits de machine de plus en plus assourdissant au fur et à mesure que je m'approche, recouvrant des voix alors inaudibles.
"Papy ? Je t'apporte le repas. Je me suis dis que tu aurais faim."
Un silence prend part alors que je tend son assiette. Je sais qu'il est très occupé dans son travail alors je me prépare à repartir directement. Il s'approche et prend son plat et parle alors de sa voix grave mais réconfortante qui me rappelle des voix de gros animaux de la télé.
"Un morceau de tarte. Gentille Alice. Tu veux rester un peu avec Papy ? Ça ne sera pas long."
A ces mots une étrange sensation me parcourt le corps. C'est un peu comme si j'avais déjà vécu cette scène. Il y aurait bien quelque chose que j'ai oublié ? J'ai du mal à répondre, toujours aussi timide même devant un membre de ma famille. Heureusement quelqu'un répond à ma place.
"Ça suffit Jojo, on t'a déjà dis que t'étais pas doué avec les filles."
C'était Miria, ma cousine et petite fille de Papy. Elle vit ici aussi mais elle est très discrète et on ne sait jamais quand elle va apparaître. C'est la seule autre fille avec moi alors j'ai l'impression qu'elle me comprend un peu. Même si elle n'a pas du tout l'air timide, voir même totalement sure d'elle ce que j'admire beaucoup, j'aime penser qu'elle était un peu comme moi et plus tard j'aimerais devenir comme elle.

Une main attrape la mienne et interrompt mes pensées. Une petite main douce et affective qui me tire alors avec énergie. Je n'ai pas besoin d'autre chose pour comprendre que c'est mon héro protecteur. Peu importe la situation, j'ai toujours l'impression qu'il vient pour me sauver même quand il n'y a pas de danger. Peut être même qu'il y en a jamais eu mais tant pis. 
"Au revoir Papy, Au revoir Mimi, venez manger avec nous ce soir" Dis-je juste avant de me faire traîner hors de la cave.
Je suis alors mon frère en souriant alors qu'il rit et parle fort comme un héro. De retour à notre chambre où la télé est encore allumée, il s'assoit alors devant et me prend dans ses bras. Nous passons alors toute la fin de journée ensemble comme à notre habitude, moments si plaisant que l'on s'est promis que ce sera pour la vie. Entre les câlins tendre, les jeux à l'intérieur ou dehors. Il arrive que je le laisse seul courir dans les champs autour de notre maison et rien qu'à l'écouter il arrive à me transporter dans son propre monde fabuleux qui rajoute des couleurs à la palette de ma vie. En fin de journée je retourne encore une fois dans ses bras en manquant de m'endormir. Encore une belle longue et banale journée d'écoulée dans ce monde fabuleux dont je me lasserais jamais. 

Le soir arrive, le bruit des oiseaux à cessé. Nous sommes appelés pour aller prendre le dîner. De l'étage on peut sentir la friture. Surement du poisson. Voilà ma surprise.


Un monde fabuleuxWhere stories live. Discover now