Un monde fabuleux

Partie 2 : Oz

La tempête fait rage sur la vaste plaine verdoyante plongée alors dans l'ombre et les ténèbres. Les animaux ont fuis, les arbres sont abattus sous les coups du tonnerre et des flammes. Ravageant tout sur son chemin, le chaos prend petit à petit contrôle du monde.. Du moins c'est ce qu'ils prévoient. Mais Ils ne savent pas encore que quelqu'un va les arrêter. Seul, voilà qu'une silhouette surgit de la lumière et brandit son épée face aux ténèbres. 
Retournez d'où vous venez viles créatures de la nuit ! Le chevalier lapin est arrivé !  
Il galope sur les terres, aussi rapide qu'un destrier. Assène ses coups sur ses ennemis, plus vifs que les éclairs, plus puissant qu'un ouragan !
L'ennemi à terre gémit "qui es tu.. ?"
Qui je suis hein.. Je suis Oz... Oz le lapin blanc, grand chevalier saint de l'ordre hiératique des Fabulios. Et il est grand temps de redonner ses couleurs à ce monde ! 
Laisse moi abréger tes souffrances sbires malchanceux et nous repartons dans notre grande aventure héroïque. Mes camarades ne devraient pas tarder à me rejoindre.. Sauf si je finis seul cette quête avant leur arrivé. Un simple boss à battre ? rien de plus simple quand qu.. WAAAH !

Le jeune Oz se réveilla en sursaut. Sa tête avait cogné le tapis au sol alors qu'il était encore tombé de son lit étant donné son rêve mouvementé. Il prit un temps pour se lever, reprendre ses esprits et se secouer un peu la tête qu'il frotta là où il y a eu le choc, craignant une bosse. Ses yeux s'habituèrent rapidement à l'obscurité de la chambre. Il alla dans un premier temps ouvrir les volets ce qui ne laissait passer qu'une légère éclaircie de l'aube. Il se tourna ensuite vers Alice, sa petite sœur avec qui il partageait sa chambre. Elle était allongée là, proche de la fenêtre,  les yeux fermés dirigés vers le ciel. Le manque de lumière ne permettait pas de distinguer assez bien les couleurs mais il reconnaissait bien ses traits fins, son visage pâle et lisse. Ses cheveux bruns qui ondulaient le long de sa couverture, le haut de sa nuisette aux bordures en dentelles qui se montrait, que Oz ne tardera pas à recouvrir en la bordant, et enfin son sourire angélique qui pousserait n'importe quel homme à remuer ciel et terre. Il sortit de la chambre pour la laisser dormir. Dans le couloir interminable de l'étage, en sortant de la chambre,  il y avait juste à gauche la chambre de Tom, leur grand frère. A droite se trouvait une chambre vide.

Oz descend les escaliers en bois et pars en direction du salon, une grande pièce accueillante décorée à l'ancienne. Se trouve là un piano. Oz n'est pas le seul à s'en servir mais c'est certainement celui qui en joue le mieux. 
Alors que la musique commence à se faire attendre dans la maison, il y a en même temps la sensation d'un grand danger autour. Les pattes sur le clavier, le pianiste commence à danser sur le flot des mélodies. Il navigue tranquillement. Doucement. Mais petit à petit..
Les vagues de notes se rencontrent et se croisent tel le début d'une tempête..
"Ça arrive."
D'un coup, la maison se retrouve prise dans l'orage, La pluie est de plus en plus forte et non loin l'océan se déchaîne. La masse d'eau difforme déferle sur le monde, de tous les côtés la famille se retrouve piégée. Les fenêtres se brisent, le parquet craque, le toit se lézarde à grande vitesse, l'eau pénètre par la cheminée, le conduit, de toute part ! Personne n'a le temps de réagir, les autres dorment, pris au dépourvu, personne ne peut venir empêcher cette fin.. Et pourtant. Je suis encore là, l'eau recouvre la moitié de mon pyj.. de ma tenue de chevalier, les vagues frappent dans mes mollets, elles ne tardent pas à vouloir me noyer entièrement, mais je continue à jouer. Seule la musique peut calmer les ardeurs de cette calamité et peu importe le danger.. Pour le bien de ma famille et de ce monde, rien ne m'empêchera.
Rien ne m'empêchera de terminer cette musique.

 Des applaudissements se firent entendre. Tom se tenait là, sans que le "pianiste" ne l'ait remarqué.
"Tu t'es encore amélioré petit frère."
Oz était fier de lui malgré ses fausses notes mais surtout étonné d'entendre la voix de son grand frère, lui qui passait habituellement ses journées à son travail. Il se retourna s'apprêtant à sauter dans ses bras mais son élan fut très vite interrompu et son large sourire s'effaça.
"Tu es blessé ?"
Tom avait en effet une large entaille dans le bas de l'épaule droite. Pour Oz, ça ne pouvait pas être un accident. Il faut dire, son travail en temps que chef d'une entreprise de jeu était risqué. Il ne lui laissa pas le temps de répondre et par instinct, alla directement chercher de quoi guérir la plaie, comme s'il s'était déjà entraîné pour ce genre de situation. L'ambiance n'était pas tendue, au contraire. Les deux frères étaient contents de se voir, ils discutaient de tout et de rien pendant que l'un s'occupait de l'autre. Oz ne lui a pas demandé ce qu'il s'était passé. Il préférait profiter de son grand frère tant qu'il le pouvait, en lui montrant son éternel sourire. Mais, quand ce dernier quitta la salle pour aller se reposer, Oz ne tarda pas à commencer à enquêter, en s'aventurant dans les différentes pièces de la maison. Il courait alors, faisant quand même attention de ne rien renverser, inspectant les recoins d'un air enfantin, plus à la recherche d'objets nouveaux que d'indices sur la potentielle attaque. Il trouva d'ailleurs une canne du maître de la maison qu'il prit pour se donner un genre, ou bien pour s'en servir d'arme dans ses "aventures".

Au bout de plusieurs heures, Oz n'était toujours pas essoufflé. Dans un élan d'amusement il finit néanmoins par bousculer quelqu'un par inattention. C'était la discrète Miria qui s'était mis sur son chemin pour l'arrêter. Sa cousine avait quelques années et deux têtes de plus que lui, une chevelure courte écarlate et des yeux bleu profonds en amandes. Elle pourrait être vraiment belle si elle ne se cachait pas autant. En effet, tout dans son comportement la fondait dans le décor, que ce soit sa présence quasiment inexistante bien qu'elle vive là elle aussi ou bien sa façon de s'habiller, peu féminine et entièrement noire, qui cache à la fois ses formes et une partie de son visage.
"Alice n'est pas avec toi ?"
Quand Miria veut quelque chose elle ne passe pas par quatre chemins. Elle ne laisse pas vraiment d'émotions s'échapper, ni d'expression sur son visage, comme si elle portait un masque. Oz le savait bien, il la connait et sait qu'au fond, comme toutes les personnes de cette famille, elle a une âme sensible et un cœur tendre. 
"Elle dort encore", Répondit-il.
Miria ne répondait pas, elle se contenta de lâcher le petit cousin qu'elle maintenait contre elle et s'en alla en direction des escaliers, silencieuse. Encore une fois une réaction normale chez elle, mais qui voulait tout dire : Alice n'était pas dans sa chambre. A cette supposition, il se contenta de suivre sa cousine sans poser plus de questions, en espérant qu'il ne soit rien arrivé à Alice. Il n'y avait pas de réel danger dans cette maison, mais rien est trop sûr pour un grand frère protecteur. 

Ils descendirent les marches pour se retrouver dans la grande salle, à côté du laboratoire du grand père. Celui-ci se tenait debout, au milieu de la pièce bien entretenue bien qu'un peu sombre. Il a sa blouse blanche, une barbe mal taillée et des cheveux blancs, un bras mécaniques qu'il s'est lui même fait, un œil en moins.. Mais le plus effrayant reste son regard et son grand sourire sadique, tourné vers Alice qui lui tendait une assiette. Autour, dans la salle, se trouvaient les amis de grand père Jojo, Certains étaient habillés en costumes et cravates, d'autres avaient plus l'apparence de scientifiques suspects, bien que moins extravagants que leur hôte. La règle est simple, il ne faut pas déranger pendant ce genre d'entrevue. Ce n'est pas une règle officielle de la maison mais c'est quelque chose qu'on peut apprendre rapidement par expérience.
Je pris rapidement la main d'Alice pour l'emmener ailleurs avant qu'il ne lui arrive quelque chose. Elle sourit naïvement, ne sentant pas le danger autour, avec son air radieux comme une lumière dans l'obscurité. 
Ne t'en fais pas princesse, je suis là maintenant.
Nous avons de nombreux ennemis à batter aujourd'hui, j'espère que tu es prête !
Allons au QG pour y réfléchir.. Mais ? la télé est déjà allumée ? quelqu'un s'est introduit pendant notre absence. On devrait se reposer un peu ici au cas où ils reviennent. Et pour se préparer nous n'avons qu'à.. nous faire beaucoup de câlins !
Du bruit en bas ? Il faut redescendre ! Je pourrais tester ma nouvelle arme..
Que vois-je.. que vois-je ? Un grand champ nous fait face, le vent y souffle, nous sommes tranquilles pour l'instant. Non.. je sens une présence.. Là ! ET SLASH ! ET PAK ! Premier monstre abattu.. personne ne résiste au chevalier lapin !

Le frère et la sœur continuèrent ainsi de s'amuser ensemble tout le reste de l'après midi. A la nuit tombée, ils étaient à l'étage, en train d'écouter des musiques alors qu'on les appela pour venir à table. Oz tenait Alice dans ses bras comme à son habitude. Elle s'endormait un peu mais il put la voir sourire sans raison. Ce n'est qu'en se levant pour sortir de la chambre avec elle qu'il comprit. Ça sentait le poisson en bas. Le repas du démon. Mais ils n'avaient pas peur. Ils rejoignirent tous les deux la cuisine où se trouvait la famille au complet.