Chapitre 1

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Tel un flot de baisers glacials sur mon corps, l'eau cristalline dégoulinait sur chaque parcelle de ma peau, l'embrasant de sa froideur. Mon coeur, ma tête, mon corps entier, résonnaient à la mélodie si distante mais pourtant si familière des gouttelettes de cristal pur frappant le sol, et je ne pus m'empêcher de me demander à quand remontait ma dernière douche. Pensée qui ne dura pas; à mes pieds, une substance composée de boue, de sang, de crasse et de beaucoup d'autres saletés se déversait avec affluence jusqu'au drain de la baignoire, entraînant avec eux mes émotions, ma douleur, mon passé. Je fermais les yeux, savourais l'eau qui s'écoulait dans ma bouche, sur mon visage, et tentais de bloquer mes pensées. Je n'avais eu que peu de moments tranquilles depuis le commencement.

Autant en profiter.

Une bonne quinzaine de minutes passèrent, lorsque l'arrêt soudain de la douche (et de mon euphorie!) me ramena très vite à la réalité. Je grimaçai, m'entourai d'une serviette et m'appuya contre le rebord de l'évier, mon souffle chatouillant légèrement la buée cachant mon reflet. D'un coup de main, je balayai celle-ci et jetai un coup d'œil au miroir, dégoûtée par la vue qui s'offrait à moi: mes os étaient saillants sur le corps maigre qu'était le mien (seul mes muscles et mes "atouts" féminins me donnaient des courbes), des cicatrices marquées à vie zébraient ma peau, de grandes cernes ornaient mes yeux verts habituellement illuminés et mes cheveux bruns mouillés retombaient pitoyablement sur mes épaules dénudées. Mais après tout, il faut dire que je suis pas mal jolie.

En fouillant dans les tiroirs, je finis par trouver des rasoirs et autres instruments pour l'hygiène alors je décide de faire ma toilette, histoire d'être vraiment propre. Lorsque j'ai fini, je passe un pantalon militaire volé dans un magasin de sport, mon bon vieux t-shirt noir, ma veste kaki, mes bottines noires et, pour la touche finale, je passe autour de mon cou la plaque militaire de mon père. Des larmes me brouillent la vue lorsque je caresse le pendentif: mon paternel est mort à la guerre lorsque j'avais neuf ans, le seul souvenir qu'on a pu obtenir de lui étant ce collier que je n'oublie jamais de porter fièrement. Mais désormais, tout cela ne compte plus, et j'essaie d'aller de l'avant pour ma propre survie, mais le passé me retient de ses épines aguicheuses, me rappelant chaque jour mon existence misérable: ce que j'ai éprouvé et ce que je n'éprouverai plus jamais.

Chaque jour, chaque semaine, chaque mois, j'essaie d'être forte, mais je finis toujours par craquer. C'est ce que l'on fait tous lorsqu'on est épuisé. En effet, comment ne pas l'être quand on parcourt le monde de jours en jours, de maisons en maisons, pour le simple but de s'abriter de ces monstres sanguinaires? En effet, lorsque l'Apocalypse a débuté, on se croyait tous à l'abri chez nous à observer le monde par l'écran d'une télévision, mais on se trompait: la vague a vite frappé notre ville, qui s'est aussitôt faite envahir par ce que j'appelle des « rôdeurs », ces espèces de monstres affreux qui dominent la planète à la recherche de la moindre viande (humaine ou animale) à s'arracher, et qui, par une simple morsure ou griffure, vous condamnent à une mort atroce. C'est ainsi que mon frère et moi avons été arrachés à notre ville d'enfance, New York, et que notre mère nous a supportés durant tout ce temps. Jusqu'à ce qu'elle craque. Au départ, je me disais qu'elle était peut-être juste fatiguée, mais maintenant, je crois qu'elle était probablement devenue folle. Elle a alors commencé à me battre violemment, et voilà l'origine de ces fameuses balafres sur mon corps. J'ai souffert pendant plusieurs mois, jusqu'à ce que mon grand frère et moi la poussions dans une masse de rôdeurs: tandis qu'elle hurlait à mort un tas d'insultes, je souriais enfin pour la première fois depuis le commencement. Cela paraît probablement sadique, mais elle l'avait pleinement mérité. Bref, ensuite, il ne restait que mon frère et moi sur la route, mais on s'entendait bien, ce qui rendait l'Apocalypse plus joyeuse, jusqu'à ce qu'il se fasse emmener par un groupe: je n'arrête pas de le chercher depuis, mais je ne l'ai jamais retrouvé. Et ça fait désormais 4 mois et 16 jours que j'attends, seule et désespérée, de le retrouver, et 2 ans environ depuis le début de l'Apocalypse.

Vie de merde.

Hey les Wattpadiens! Comment ça va? Bon, je devine que si vous lisez ce livre, c'est parce que vous êtes probablement un/une fan des zombies (et de Walking Dead!) tout comme moi😁! Et c'est le premier livre que je publie, alors soyez gentils svp, mais j'accepte toute sorte de commentaire visant à l'amélioration de mon livre bien évidemment. Et sinon, hésitez pas à voter et à commenter si vous aimez le livre!❤️

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