La musique de Norah Jones retentissait assez fort et le voisinage devait sûrement en avoir part. Je m'en fichais, j'étais en train de faire des longueurs dans cette piscine d'eau transparente. Le soleil réchauffait l'eau qui ne devait pas dépasser les vingts degrés. Pour la cinquième fois, j'arrivais à l'extrémité de la piscine. J'entendis quelqu'un sauter derrière moi, je ne cachais pas ma joie et je me retournais pour la revoir.
Je me réveillai en sursaut. Je faisais réellement des rêves étranges. Pourquoi m'étais-je rappelé de mon voyage à Bordeaux d'il y a cinq ans ? Je m'étirai et me levai remarquant l'heure tardive. J'allai être en retard. Je partis sans réveiller Joss. Joss était ma petite amie depuis deux ans et attendais impatiemment le jour où je la demanderais en mariage. Je m'étais dit que je le ferais l'année suivante, j'avais trop de travail pour ça, à ce moment là. Je possédai la moitié de Londres, j'avais une fortune estimée à une centaine de millions de livres sterling. J'étais patron dans un journal que j'avais conçu. Mon père en mourant m'avait laissé quelques économies, cent livres sterling pour être précis. Et de là, j'avais monté un petit journal sous une idée d'une amie puis il était devenu le quotidien des Britanniques sans que j'y sois préparé. J'avais racheté quelques hôtels, quelques restaurants, quelques clubs et quelques bars. Contrairement aux apparences, je n'étais pas heureux. Mon travail ne me plaisait guère et l'amour que j'avais pour Joss était fictif. Alors que mon chauffeur, David conduisait. Je passai ma main dans mes cheveux châtains. J'étais un mélange entre ma mère et mon père, j'avais les cheveux bouclés de mon père et les yeux noisettes de ma mère. Je refermai le col de ma chemise, resserrant ma cravate. Cette journée serait fatigante, je le sentais. Je déverrouillai mon téléphone et commençai à répondre aux multiples SMS de ma mère. Ma mère avait quitté mon père et se retrouva avec Patrick, un irlandais qui avait une petite entreprise. Elle était partie vivre l'aventure avec lui. Ma mère et moi ne nous entendions pas du tout et après la mort de mon père, je l'ai pardonné de la jalousie et de ses erreurs qu'elle avait envers moi. Depuis, elle jouait à la mère parfaite. Elle tentait d'y jouer mais au fond, les liens fils-mère s'étaient brisés depuis longtemps. Joss était une parade pour moi : elle m'évitait les présentations étranges de ma mère, je n'étais pas amoureux d'elle mais elle m'aimait pour deux. Elle était gentille et me procurait tout ce que j'avais besoin sexuellement parlant. Donc c'était comme un arrangement, je lui achetai tout ce qu'elle voulait et elle répondait à mes besoins d'homme primitif. Je me rendai à mon bureau, lâchant ma sacoche pour me caler confortablement dans mon fauteuil en cuir. J'allumai mon ordinateur et répondis au mail. Je pris le téléphone et composai le numéro de la secrétaire.
« Bonjour monsieur Frest. Lança la voix féminine qui m'était familière.
-Bonjour Laura, ai-je reçu des appels, ce matin ? Demandai-je.
-Oui, vous avez reçu, un appel de votre mère, un de Louis et un d'un notaire.
-Que me voulaient-ils ?
-Louis voudrait que vous alliez boire un verre au nouveau bar près de Picadilly, votre mère désirerait que vous alliez à sa garden party et le notaire voudrait vous faire part d'une nouvelle importante voudrait que vous le rencontriez le plus tôt possible.
-Répondez à Louis que je viendrais ce soir, à ma mère que j'irais avec Joss et pour le notaire, prenez un rendez-vous demain matin si possible.
-Oui monsieur.
-Merci Laura et pourriez vous me faire monter un expresso ? S'il vous plaît.
-Avec un sucre et de la mousse ?
-Exactement, que ferais-je sans vous Laura ? D'ailleurs, je voudriez que vous montiez dans mon bureau pour parler de cette augmentation, dés que vous pouvez.
