Les archives

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Depuis qu'elle lui avait parlé de mariage, Marquand l'évitait. Pourtant, ce soir, il fallait absolument qu'elle le voit. Elle n'avait plus le choix.

Elle était en train de sonner à sa porte lorsque Léa arriva derrière elle.

- Trop tard, j'étais là la première ! s'exclama la juge.

- Je croyais qu'on avait un marché ? Je ne suis déjà pas souvent en France en ce moment, alors si vous ne me laissez pas le voir quand mon emploi du temps me le permet, comment je fais moi ? s'indigna la jeune capitaine de police.

- De toute façon, il n'est pas là.

- Qu'est-ce que vous en savez ?

- Ça fait dix minutes que je sonne. S'il était là, il m'aurait laissé entrer !

- Peut être qu'il ne veut pas vous voir.

- Ou peut-être qu'il n'est simplement pas chez lui !

Les deux femmes se jaugèrent un instant avant que Léa ne reprenne la parole.

- Vous avez essayé de l'appeler ?

- Bien sûr ! Qu'est-ce que vous croyez ? Il ne répond pas.

Léa tenta à son tour d'appeler Marquand, sans succès. Énervées, elles rebroussèrent leur chemin, sans même se saluer.

Une fois rentrée chez elle, Léa rappela Marquand. Cette fois-ci, elle lui laissa un message. La situation ne pouvait plus durer, il allait falloir qu'il choisisse entre elle ou Alice. Elle lui avoua qu'elle était amoureuse de lui et qu'elle ne supportait plus de devoir le partager avec une autre. Et qu'il ne lui dise pas qu'il ne comprenait pas de quoi elle voulait parler... Elle était sûre qu'il était au courant du marché qu'elle avait passé avec Alice.

Marquand sauta sur son téléphone, à bout de nerfs. Putain ! Elles ne pouvaient pas le laisser respirer cinq minutes ! Une demie heure qu'il tentait de se relaxer en faisant différentes postures de taï chi ! Mais avec son téléphone qui ne faisait que sonner, puis vibrer une fois la sonnerie désactivée, puis s'éclairer, une fois le vibreur désactivé lui aussi... Impossible de se détendre.

Il écouta le premier message. C'était Léa et elle n'avait pas l'air de très bonne humeur... Il se crispa en l'entendant lui poser un ultimatum. C'était elle ou Alice.

- Ça y est, c'est officiel ! T'es dans la merde Fred ! commenta t-il pour lui même à haute voix.

Son répondeur ne lui laissa pas le temps d'encaisser cette information en lui demandant ce qu'il souhaitait faire du message. Il le sauvegarda et le deuxième message se lança.

Cette fois-ci, c'était Alice et elle n'avait vraiment pas l'air bien. Elle voulait lui parler et avait l'air désespérée. Tellement qu'elle le suppliait de la rappeler, même si c'était en plein milieu de la nuit. Il aurait peut être dû lui dire de suite qu'il avait peur que leur relation soit perturbée par ce mariage plutôt que de l'éviter toute la semaine.

Lorsque le répondeur lui demanda quoi faire, il choisit de rappeler son interlocutrice. Elle décrocha dès la première sonnerie, semblant à la fois soulagée et paniquée. Il lui proposa alors de passer au commissariat.

- Vous êtes encore au boulot à cette heure-ci ? s'étonna t-elle.

- Au lieu de poser des questions, venez et je vous expliquerai.

La juge raccrocha aussitôt. Elle n'allait pas mettre longtemps à débarquer. Marquand regarda autour de lui. La salle d'archives, dans laquelle il avait élu domicile depuis une semaine, était assez bien rangée. Son lit de camp était replié, par manque de place mais son canapé était prêt à accueillir les jolies fesses de la juge. Il secoua la tête, essayant de penser à autre chose qu'au corps de sa collègue. La pièce était un peu poussiéreuse mais, après tout, c'était une salle d'archives et elle n'était pas censée servir de planque à un homme ayant besoin de réfléchir.

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⏰ Dernière mise à jour : May 10, 2018 ⏰

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Alice Nevers : Série De One ShotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant