La maison du bout du monde

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Lequel de mes modestes écrits sera le premier de ce recueil ? Voilà un dilemme auquel j'ai été confronté... Je me suis longtemps interrogé, dument questionné, sans trouver de réponse convenable. Puis, je me suis dis pourquoi pas, pourquoi pas commencer mon recueil par un poème que j'avais eu à rédiger sous la "contrainte" (contrainte largement approuvée et appréciée entendons-nous ^^). J'ai en-effet dû, il y a peu de temps, rédiger un poème en prose pour le cours de français. Ne le trouvant pas horrible, j'ai donc décidé de le poster en premier, dans le sincère espoir qu'il saura vous plaire ! ^^ N'hésitez pas à faire part de vos avis, ressentis ou critiques en commentaires, j'aurai plaisir à vous répondre !



La maison du bout du monde

Elle est là. Isolée et perdue. Seule, perchée sur sa falaise, surplombant l'immensité infinie de la mer, comme le dernier rempart de la Terre ; la maison du bout du monde.

Elle est là. Là où, à l'horizon, le ciel et la mer se rejoignent et se confondent. Là où, au crépuscule, le soleil s'évanouit, emportant avec lui le souvenir de sa course éphémère. Là où, aux frontières de la Terre, le monde s'embrase, incandescent. Là où mille couleurs s'épanouissent, fleurissent puis périssent. Là où, au vacillement d'un instant, le ciel se pare de diamant, de cuivre, d'or et d'argent. Là où le bleu de l'azur rencontre l'orange flamboyant. Là où, se mirant dans les flots sauvages de l'océan, mille mirages se meuvent puis meurent au même moment. Là où, dans les cieux ardents, se dessine magnifiquement la beauté du firmament.

Elle est là. Sous la voûte céleste qui maintenant l'observe, bercée par la douce et monotone mélodie de la mer, dont les lames se noient jusqu'à la grève.

Elle est là. Perdue au milieu des bruyères, des trèfles et des cinéraires endormis, à l'extrêmité quasi-inatégnable d'un chemin, au sommet d'une montagne de craie, à la lisière d'un vallon vert et vertigineusement escarpé.

Maintenant que la nuit est tombée, des dizaines de paillettes dorées s'allument, s'éteignent, clignotent en un gracieux ballet aérien. Les lucioles, minuscules étoiles luminescentes, petits guides nocturnes, nous indiquent le chemin.

Elle est là. Sa porte de planches de bois délavées par les intempéries et le sel grince en s'ouvrant. Nous entrons, aspirés par ce gouffre de ténèbres et d'ombres.

De la mer, monte la rumeur déchaînée des flots impétueux. De la mer, soufflent de violents embruns qui frappent sans arrêt les volets à la peinture décrépie. Sans cesse, le vent s'engouffre, se faufile et s'insinue, soulevant des espoirs assoupis.

Dans la maison abandonnée, le temps semble s'être arrêté. Au sol, de la vaisselle cassée, partout des meubles renversés, comme autant de rêves envolés. Souvenir funeste d'une ancienne tempête, la toiture de la maison, abîmée, offre une superbe vue sur les étoiles de la Voie lactée. De cette fente béante, ouvrant sur le monde, sortent autant de bruissements étranges que ne rentrent de silences assourdissants. Fierté des cieux ténébreux, le pâle croissant apparaît, vive lumière dans la nuit noire, et projette des ombres lugubres sur les murs somnolents et les miroirs.

Elle est là. Contemplée par la lune depuis des siècles, des millénaires sans doute. Et elle demeurera là, pour des siècles, des millénaires sans doute. Pour l'éternité. La maison du bout du monde.







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⏰ Dernière mise à jour : Mar 17, 2018 ⏰

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