Jour 135

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Ça faisait longtemps que je n'avais pas écrit. Ce n'était pas qu'une plaque d'égout, c'était en fait une route, au milieu d'un quartier. Au delà du quartier le monde infini s'étend mais lui est ici, au milieu de nulle part avec moi. Il y a cinq maisons dans ce quartier. Avec des objets de pleins de couleurs différentes. Des photos de famille, des armoires, des feux de cheminée, de la nourriture, des miroirs ! C'est au-delà de tout ce que je pouvais imaginer. Cette plaque d'égout me semble si insignifiante maintenant. Je lui en suis néanmoins reconnaissante. Et le soir quand l'horloge indique dix sept heure ils rentrent chez eux ils parlent, racontent leurs journées. Ils ne me voient pas. Je crois que je suis comme un fantôme pour eux. Quand le matin il prennent la voiture pour partir c'est comme si à la limite du quartier leur voiture passait un portail et disparaissait. J'ai beaucoup aimé la cheminée et sa douce chaleur... Je n'arrive pas à faire bouger les objets, je n'ai pas de reflet dans le miroir et je n'ai pas d'ombre. C'est comme si je n'existais pas. Alors je marche juste, me ballade et observe sans pouvoir faire quoi que ce soit. Je ne peux pas traverser les murs, je ne peux pas ouvrir de porte. Alors je rentre quand ils laissent la porte ouverte et je reste enfermée quand ils la ferment. Ça ne me dérange pas, c'est toujours mieux de les voir vivre leurs vie que de devoir subir la mienne... J'apprends de nouvelles choses, j'ai vu par exemple celle qu'on appelle Catherine préparer des pâtes, maintenant moi aussi je pense savoir le faire ! Ça fait tellement du bien d'apprendre quelques chose. J'adore Catherine !

Le Monde VideWhere stories live. Discover now