Alors que je termine un énième croquis représentant un joli vase où un ying et yang sont peints délicatement, je remarque que la luminosité a baissé. Je constate également que les lumières tamisées se sont allumées automatiquement. Le soir est tombé. Il parait que le ciel est rempli d'étoiles la nuit. Ça doit être tellement beau à voir... J'ai déjà vu des images dans des ouvrages sur l'astronomie mais le reflet du papier glacé gâche un peu le résultat.
Je me rends à la cuisine, pour préparer mon dîner. Au menu : des petits pois et un bloc de viande. C'est ce qu'il y a marqué sur la boîte de conserve. Je me demande comment on fabrique ça. Je verse les aliments dans une assiette carrée avant de déguster mon repas.
Dehors, le brouillard opaque a pris une teinte sombre. L'obscurité me rend nerveuse ; je tripote la manche de ma longue robe immaculée. Depuis toute petite, je file dans ma chambre dès que les ténèbres s'abattent autour du Donjon, je n'ose pas regarder la noirceur qui émane des longues baies vitrée. Un sentiments familier me prend à la gorge.
La Peur...
Elle se cache derrière moi, vêtue de son manteau de brume... Elle se nourrit de mes craintes. Je cours jusque dans ma chambre – elle ne me suivra pas là-bas. La porte se ferme automatiquement derrière moi, soulagée, je me laisse tomber sur ma couchette en fermant les yeux. Puis, fixant le plafond, j'observe les grues qui y sont suspendues au moyen de fils de nylon. Les origamis que j'ai confectionnés au fil du temps sont immobiles. Ils semblent attendre quelque chose.
Moi aussi j'attends, mais je ne sais pas quoi.
Comme chaque nuit, je m'allonge en me lovant dans la couverture fine. J'espère que la lumière trouble qui filtre par les fenêtre reviendra demain. Je ne peux pas vivre sans elle ; tant que les ténèbres règnent, la Peur rôde dans les parages...
"La nuit n'est pas noire, elle est bleue..."
Je me répète mentalement cette phrase. Enfin, je dis au revoir aux oiseaux statiques. J'entends la Peur tambouriner à ma porte. À moins que ce ne soit que les battements effrénés de mon propre cœur, je ne sais plus.
À travers les rideaux mal fermés, j'aperçois soudain une lueur blafarde. Je me lève, toujours intriguée par cette percée rayonnante. Quelle est cette masse de lumière ? C'est la question que je me pose depuis que je me suis rendu compte de sa présence. Quelque jours après cette découverte, j'ai décidé de donner un nom à cette personne inconnue qui veille sur moi...
Espérance, car elle est la seule que la Peur craint. Grâce à elle, je suis en sécurité dans ma chambre... Pourtant, elle reste silencieuse...
Peut-être qu'un jour, je découvrirai les secrets de la nuit...
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Par-delà le brouillard...
Короткий рассказJ'aime le blanc du brouillard. Pourtant, c'est lui qui m'empêche de voir dehors. Qu'il y a-t-il à l'extérieur ? Je frissonne rien qu'à cette idée. Peut-être des villages où l'on danse le soir autour d'un feu, comme dans les livres. Rien n'est moins...