chapitre 9

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J'ouvre les yeux et tombe nez à nez avec Morgan me fixant de ses grands yeux bleus. Il me sourit et me dit:
"Bonjour beauté"

Je rigole doucement et lui demande:
"Depuis combien de temps tu me fixes comme ça ?"

"Oh, pas longtemps... environ 30 minutes", me répond-il un air coupable sur le visage.

Je rougis immédiatement.
"Est-ce que je suis aussi fascinante que ça quand je dors ?"

En guise de réponse, il m'embrasse tendrement. Si 2 semaines auparavant quelqu'un m'aurait dit que je me sentirais aussi bien dans ma vie, je lui rigolerais au nez.
Cela fait 3 ans que je ne me suis pas sentie aussi comblée.
Oui, c'est exact, Morgan me comble. Mon coeur semble beaucoup plus léger quand il est dans les parages.

C'est à ce moment là que je reviens brusquement à la réalité:
"Élias dort encore j'espère" je demande paniquée.

"Oui, t'en fais pas, j'ai déjà vérifié."

Je suis prise d'un soulagement immédiat, qu'est-ce qu'on aurait fait s'il nous avait vu comme ça?
Il aurait pêté un cable, ça c'est clair.

"T'as faim?", me demande-t-il.

Oui je meurs de faim, mais j'ai trop peur de devenir une grosse vache alors je m'affame ou me fait vomir.
Mais ça bien évidemment je ne lui dirais jamais.
J'évite sa question en en posant une autre:

"Qu'est-ce qui t'as fait changer d'avis hier? T'es plus fâché contre moi?"

"Fâché? Pourquoi je le serais? J'ai réfléchi à ce que t'as dit ,et bien que je ne comprendrais jamais pourquoi tu as fait ce que tu as fait , j'ai bien peur que t'ai raison et que ce n'est pas à cause de toi qu'il soit mort..."

Cela fait bizarre de l'entendre se contredire. Avant-hier il avait l'air si sûr de lui. Il a dû y réfléchir pendant très longtemps...

"Merci", je lui dis reconnaissante.

Il m'adresse un petit sourire timide.

"Eden, pourquoi est-ce que t'as fait croire à tout le monde qu'il t'avait violée?"

Mon dieu.
Qu'est-ce que je dis?
Je n'ai vraiment pas envie de lui mentir.

"Je suis désolée, mais est-ce qu'on pourrait parler d'autre chose?", je demande prudemment.

"Bien sur..."

Il a l'air déçu mais ne dit rien. J'aimerais tellement tout lui raconter. C'est tellement dur...

"Et ta maladie? Tu peux m'en parler?"

La dépression. Attise la pitié et pousse au suicide, bien que je ne sois pas aussi désespérée.
Il serait peut-être temps que je me confie à quelqu'un non? J'ai arrêté mes séances psychiatriques dès que je suis arrivée ici, je ne me voyais pas du tout les continuer en entrant à l'école supérieure.

"Et bien, il n'y a pas grand chose a dire en fait,... j'en souffre depuis maintenant trois ans. J'ai des bons jours comme des mauvais jours et ça me cause des crises d'anxiété."

"Et tu sais comment ça à commencé? Je veux dire, le facteur déclencheur c'était quoi?"

Mon viol.

"Je ne sais pas, après la mort de Dan je crois, quand toutes mes amies ont arrêtées de me parler et que je subissais des horreurs à chaque fois que je posais un pied en cours."

Il me contemple, un air désolé peint sur son magnifique visage.

" Je suis vraiment désolé, je savais pas...", me dit-il d'un air embarrassé.

pretendOù les histoires vivent. Découvrez maintenant