chapitre 1

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Je me réveille en sursaut consciente d'avoir fait le même cauchemar que d'habitude. Je sèche mes larmes, frotte mes yeux et repousse les couvertures sur le côté de mon lit . Une douche brulante me ferait le plus grand bien.

Une fois dans ma salle de bain, je verrouille la porte et passe à toute vitesse devant le miroir consciente d'avoir une salle tête. C'est mon thérapeute qui m'a conseillé cette méthode, il dit que je mets ma santé en danger en faisant une fixette sur mon apparence , que ce n'est apparemment pas "sain" et qu'en plus de ma maladie, je ne "devrais pas tomber dans l'anorexie non plus". Il m'a conseillé d'éviter tout miroir ou reflet devant lesquels  j'avais l'habitude de passer des heures auparavant.

Je descends dans la cuisine et aperçoit ma mère assise dans le canapé. Elle m'interpelle:
" Eden, chérie, il est quatorze heures passées, c'est maintenant que tu te réveilles?"

" Désolée Maman, c'est juste que j'ai pas réussie à m'endormir hier soir "

" Bon , voyons le bon côté des choses, c'est toujours une heure de moins qu'avant, tu vas peut-être mieux. Et n'oublie pas tes pilules. ", me répond-elle sur le ton de l'ironie.

Mais hélas ça ne me fait pas rire du tout . Ma mère a toujours considérée ma maladie comme une " phase " qui s'en irait d'un jour à l'autre grâce aux remèdes miracles que sont les médocs. Mais ça fait bientôt trois and que la dépression me ronge et ces petites pilules rouge et blanche ne sont pas d'une grande aide à part pour du réconfort lors d'une de mes nombreuses crises de paniques. Ma mère est bienveillante bien évidemment, mais elle ne le montre pas  et c'est exactement ce que je lui reproche.

Je prend mes deux pilules habituelles et fourre la boîte dans le placard. Je m'apprête à remonter.

" Tu ne manges pas ?", je l'entends me questionner au loin.

" Non, j'ai pas faim."

"Eden pour l'amour de dieu ça fait deux jours que tu ne manges pas ! Tu vas devenir un sac d'os à force de te négliger à ce point !"

Aïe. Ca fait mal. Je passe outre sa remarque et attrape une pomme dans la corbeille.

"Plus sérieusement , qui va te chaperonner quand tu seras toute seule a l'université le mois prochain!"

Oh mon dieu j'avais oublié ce petit détail pas si petit au final. Je m'en vais à la NYU dans moins d'un mois et je ne sais absolument pas par quel miracle vu mes notes aussi basses que possible ( oh si en fait, ce miracle s'appelle l'argent de mes parents .) Mes parents sont tous les deux avocats et c'est pour ça que je vais étudier le droit à mon avis, comme mon frère. L'idée de mon frère me fait frissonner, ça fait près de deux ans qu'il s'est envolé pour New York et il ne me manque pas du tout. Au contraire, le fait de savoir que nous serons dans la même université m'effraie. Après "l'accident", il ne m'a plus adressée la parole, il rejetait la 
faute sur moi et moi seule. Bien sur j'avais ma part de responsabilité dans l'histoire mais il n'était pas innocent non plus .

"Eden!"

Je sursaute, je me suis laissée emporter par mes pensées et n'ai pas entendue ma mère m'appeler. Au même moment , mon père entre dans le salon.

" Tu vois Richard, c'est ça dont je te parlais! Ta fille est un légume qui se réveille a quatorze heures et passe ses journées à s'apitoyer sur son sort  !", crie ma mère.

" Ca s'appelle une maladie maman, que veux tu que j'y fasse?" je lui réponds calmement , n'ayant clairement ni la force physique ni mentale de lancer une dispute avec elle .

" Je le sais ça, tu ne m'apprends rien!" Elle s'arrête un moment puis reprend:

"Je pense que ce serait mieux que tu restes avec ton frère pendant tes premiers mois à NYU, histoire qu'il s'assure bien que tu te nourrisses correctement et que tu ailles en cours ."

Alors la il en est hors de question!

" Pardon?", je lui réponds sur un ton plus las que le précédent.

"Tu m'as bien entendue! "

J'ouvre la bouche pour protester faiblement mais elle me coupe:

" Et je ne te laisse pas le choix ma fille , sujet clos!"

Oh merde. Je sens l'air se bloquer dans mes poumons. Non elle ne peut pas me faire ça, elle sait en quels termes je suis avec Élias, elle ne peut pas m'obliger à vivre chez lui. Je suis soudain projetée 2 ans dans  le passé, la veille de son départ.

"Tu n'as pas le droit Eden! Tu te comportes comme une petite salope prétentieuse! Tu crois vraiment que ton petit numéro de gamine dépressive va fonctionner? Hein? T'as pas le droit putain de t'apitoyer sur ton sort alors qu'on a tous souffert par ta faute! Si j'avais su, je t'aurais jamais amené a cette fête ce soir la! T'es une petite garce irresponsable qui a menti dans le but de nous manipuler et nous pousser a commettre l'irréparable! Mais tu verras, tu le paieras un jour!"

La vérité c'est que j'avais été obligée de mentir mais pas comme il le pensait ,  comme ils le pensaient tous . Il m'avait forcé à dire que c'était faux devant les flics . Mark m'avait fait mentir à la police sinon il menaçait de publier les vidéos où son cher frère m'arrachait de force mon innocence et ma santé mentale. Il menaçait de publier les vidéos où on voyait son frère me violer et celles où l'on voyait mon frère à moi battre à mort mon agresseur.

pretendOù les histoires vivent. Découvrez maintenant