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Dans les couloirs du collège Georges Sand, les lumières s'allument brusquement sur la venue d'une silhouette. Cette silhouette est celle d'une jeune fille, une jeune femme, à Garance. Elle marche d'un pas déterminé, d'ailleurs le bruit de ses talons sur le sol nous le rappellent. UN néon clignote. Ses yeux lancent des éclairs loin devant elle. Elle si autoritaire que, quand elle marche dans une foule, les gens s'écartent sur son passage.

Garance arrive devant une porte, toque et attend. En entendant une voix grave et sombre de l'autre côté de la paroi, elle ouvre la porte. La chaleur et la lumière de la pièce l'éblouit tout à coup.

"Ah, Lemarchand! Nous n'attendions que vous! Allez vous asseoir en vous passant d'excuses et de politesses."

Garance s'assoit et sort ses affaires. L'heure de français passait toujours très vite avec M. Bicher. Garance regrette d'être arrivée en retard. Elle veut profiter chaque instant de l'éloquence de M. Bicher.

Pourtant, dix minutes après son arrivée, quelqu'un d'autre frappe à la porte. Après une petite moue de mécontentement, M. Bicher déclame avec sa voix de ténor: "Entrez!". La porte s'ouvre. Une surveillante entre, dit quelques mots au professeur qui acquiesce. La surveillante ressort et le prof annonce à ses élèves:

"Les enfants, une nouvelle élève va rejoindre votre classe. Je compte sur vous pour l'accueillir car Pénélope ne parle pas."

A ces mots, une fille entre. Elle est petite, fuit le regard inquisiteur et curieux des autres en retenant le sien cloué au sol. Elle n'écoute pas les déclarations de bienvenue de M. Bicher. Son menton tremble un peu. Ses nerfs à fleur de peau, il lui en faudrait bien peu pour qu'elle se mette à pleurer. Elle intéresse Garance, qui ne voulant pas le montrer, la regarde du coin de l'oeil. Pénélope respire par saccades, sa poitrine se soulève rapidement, presque convulsivement.

Elle va s'asseoir à côté d'un garçon qui ne fait pas attention à elle et remplit les dernières feuilles d'un carnet noir et usé. Quand il lève la tête, il écarquille les yeux et recule un peu, surpris de trouver quelqu'un à côté de lui. Il ferme son carnet d'un coup vif. Il ouvre la bouche mais avant qu'aucun son ne sorte de sa bouche, M. Bicher dit:

"Rien ne sert de parler, il fallait écouter. Timothé, je viens de dire que Pénélope ne parle pas."

Tim ferme la bouche, en pinçant les lèvres, l'air contrit. Un demi-sourire apparaît sur les lèvres de Garance, attendrie.

Tim sourit à Pénélope qui sort ses affaires mécaniquement et fébrilement. Elle le voit gai, son visage se détend et se déride. Puis, brisant ce moment de charme, elle se retourne vers le professeur et écoute avidement le flot de ses paroles.

Garance essaye d'effacer le sourire qui plane sur ses lèvres. Sans succès. Elle qui, pourtant, arrive toujours à avoir la main sur ses émotions. Elle a presque envie de rire, alors que, d'ordinaire, son regard est assassin et cynique. Ceux-là la font sourire et presque rire. Qui sont ces jeunes gens drôles, sans même le savoir? Garance a envie de les connaître, elle, la solitaire. A quoi peuvent ressembler les histoires de ces deux mystérieux personnages? Elle n'écoute plus le prof.

La sonnerie retentit. Le prof donne les devoirs alors que tout le monde sort de la salle en bavardant. Garance note, se lève, sourit au prof et  sort de la salle.

Garance Tim et PénélopeWhere stories live. Discover now