Chapitre 7 : Sophia

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[ Sophia :

Tu veux qu'on se voie ce soir ? Désolée d'être partie aussi vite, j'ai eu une urgence. ]

Je ne vais pas lui dire que si je suis sortie, comme ça, c'était simplement parce que Maria m'a dit qu'elle devait me voir. Je sais qu'il n'est pas du genre à attendre avec les filles. Sauf que moi si, je suis de ce genre-là. Je le sentais devenir pressant et je ne voulais pas lui dire que je ne pouvais pas faire ça. Cela ne semblait pas le gêner que Markos soit à côté, alors que moi ça n'a fait qu'amplifier mon malaise. J'espère pouvoir vaincre cette peur rapidement. Je ne pense pas qu'il m'attendra des mois et des mois. Sa réponse ne se fait pas attendre, je reçois quelques minutes plus tard :

[René :

Oui, pas de soucis. Dis-moi où et quand ;) T'inquiète, c'est pas grave j'avais des trucs à faire aussi. ]

Bon, au moins, il ne m'en veut pas et je me sens soulagée. Tandis que je marche pour rejoindre mon amie, je me demande où on pourrait aller. Je ne m'attendais pas à ce qu'il me laisse choisir l'endroit. J'envoie rapidement un message à Maria :

[ Sophia :

J'ai besoin de toi, donne-moi un bon restaurant sur Frankenberg ]

Cinq minutes plus tard elle me répond :

[Maria :Va au Landtag Walkemühle. C'est que des recettes de la région et tout. C'est super bon. ]

Je ne connais pas, mais décide de lui faire confiance. J'expédie donc à René :

[Sophia :

Au Landgut Walkemühle, il paraît que c'est pas mal, ça te va ? ]

A peine envoyé, j'aperçois Maria assise à la terrasse d'Aldo's, le meilleur bar du village. Elle me saute dessus, surexcitée et part dans un monologue :

— Hier je t'ai pas vue partir, mais je sais pas si tu sais, Alan est enfin venu me parler et on a passé le reste de la soirée ensemble. Il est vraiment adorable ce mec et en plus je dois le revoir ce soir...

Je l'interromps en lui disant :

— Chérie, respire. Déjà on va s'asseoir, commander un truc à boire et ensuite tu me parleras de ton prince charmant.

Elle me sourit et me tire là où elle était placée quelques instants plus tôt. À peine posées sur nos sièges, elle reprend :

— Donc je te disais, il a été super hier soir. Il est pas le connard que tu crois. En fait il adorerait se mettre en couple et tout mais il trouvait pas une fille assez bien. Y'a un de ses copains qui lui a parlé de moi et du coup il a voulu voir ce que ça donnerait...

— Quel pote ? la coupé-je.

Elle me regarde sceptique avant de dire :

— Je sais pas et on s'en fout. C'est pas ça le plus important, on a discuté toute la soirée et à la fin on s'est embrassés. Et il a demandé à me revoir donc ce soir on va au resto.

Elle reprend son souffle, j'en profite pour réfléchir. Je vois bien avec qui traîne ce mec et pourtant je n'en vois aucun à part Markos qui connaît Maria. Je lui envoie un message pendant que mon amie se lève pour aller commander à boire.

[ Sophia :

C'est toi qui as arrangé le coup entre Alan et Maria ? ]

J'en profite pour regarder si René m'a répondu mais toujours rien. Markos m'affirme que non ce n'est pas lui, mais qu'il croit que c'est René. Je ne comprends pas trop pourquoi il aurait fait ça, je décide donc de lui demander. J'ai l'impression que ça fait la fille insistante et qui trouve un prétexte pour lui parler. Et même si ce n'est pas totalement faux, je lui demande pour voir si cette fois je vais avoir une réponse. Je n'ai pas envie qu'il pense ça de moi.

Alors que nous sommes en pleine conversation et que plus d'une heure est passée, je reçois :

[René :

Okay, pas de soucis, tu pourras passer à Burgwald me prendre ? Ma voiture est au garage, j'me suis planté. Et ouais c'est moi. Markos m'a dit que ta copine avait flashé dessus, et elle avait tapé dans l'œil d'Alan ]

Je suis soulagée l'espace d'un instant puis j'ai peur, et lui envoie :

[Sophia :

Tu t'es planté ? Tu vas bien ? ]

[René :

Oui oui t'inquiète c'était la semaine dernière.]

Je souffle et me sens un peu bête. S'il pouvait répondre c'est qu'il n'avait rien de grave. Mais il n'aurait peut-être pas aimé que je ne demande pas, je réponds simplement :

[Sophia :

Okay pas de soucis je passerai, dis-moi juste à quelle heure venir te chercher. ]

[ René :

Vers 19h15 ça irait ?]

Je souris et tape rapidement « oui » avant de lever les yeux et de reprendre ma conversation avec Maria. Cela fait une heure qu'on parle de son idylle, maintenant à mon tour. Je dois savoir quoi porter, je lui dis donc :

— Bon, je vais avoir besoin de toi. J'ai rencard ce soir avec René et faut que je sache quoi mettre.

— T'as rien d'assez sexy, viens chez moi j'ai de quoi faire, dit-elle en rigolant.

Super, elle n'a qu'à dire que je ressemble à une grand-mère. Elle semble remarquer qu'elle m'a vexée car elle ajoute rapidement :

— Je dis pas que t'es mal fringuée, juste c'est classique. Rien d'osé quoi, là faut que tu le fasses baver.

Je souris et rétorque :

— C'est voulu, je ne veux pas qu'on croit que je fais le trottoir.

Cette fois, c'est son ego qui en prend un coup et elle lance :

— Parce que je ressemble à une pute ?

Je rigole et lui réponds gentiment :

— Non chérie mais je pense pas pouvoir m'habiller avec des robes aussi décolletées ou courtes que toi. C'est juste une question de goûts.

— Hum, laisse-moi faire. Tu seras toute belle sans qu'on voie tes seins.

J'acquiesce et nous partons chez elle pour choisir ma tenue.

À  travers ses yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant