Chapitre 2 : René

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  À peine ai-je quitté Markos que la petite brune de tout à l'heure le rejoint. Ce soir, je ne rentrerai pas seul, c'est tellement simple d'exciter ces filles en manque de reconnaissance. On peut les modeler à notre façon, tellement elles souhaitent plaire et être aimées. Je les vois me jeter un coup d'œil tout en discutant. Je lui fais mon plus beau sourire et m'approche doucement d'eux.

— Salut, murmuré-je à l'oreille de la fille en question.

Elle sursaute et me répond en dévoilant des fossettes qui me feraient oublier ses rondeurs :

— Salut.

Je remarque Markos s'éloigner en me faisant un clin d'œil. Il sait pertinemment ce qu'il se passera ce soir avec elle. Je reprends donc mon jeu de séduction et lui demande :

— Comment t'appelles-tu ?

Elle rougit et me dit dans un murmure quasi inaudible :

— Sophia et toi ?

Je jubile intérieurement en lui susurrant :

— René.

C'est un joli prénom, je trouve que ça lui va bien. Malgré le fait qu'elle n'ait pas un corps parfait, elle a un certain charme et je suis sûr que je m'amuserai bien avec elle. Je reprends et lui lance :

— Tu veux sortir pour parler un peu ?

Elle regarde autour d'elle, sûrement pour vérifier où se trouve sa copine blonde. « Ne t'inquiète pas ma belle, j'ai fait en sorte qu'elle soit occupée. J'ai envoyé Alan se la faire pour être tranquille. Et ce petit con n'a pas hésité une seconde. » pensé-je, fier de moi.

Elle se retourne vers moi et, en me souriant, hoche la tête. Je prends sa petite main et la conduis dehors, sous la pergola. Je la laisse s'asseoir puis la rejoins, me plaçant au plus près d'elle.

— Alors ? lancé-je un sourire aux lèvres

— De quoi veux-tu parler ? questionne-t-elle

« Elle semble assez timide, elle ne doit pas avoir l'habitude de se faire aborder par des mecs, enfin pas des comme moi. » remarqué-je intérieurement.

— Je sais pas, dis m'en plus sur toi ! fais-je sur un ton plus autoritaire que ce que je n'aurais voulu.

Elle sursaute mais ne relève pas et me répond simplement :

— Il n'y a pas grand-chose à dire, je vis dans le centre de Frankenberg, pour le moment j'ai pas de boulot vu que je viens de finir mes études.

Je vois bien qu'elle se demande ce qu'elle pourrait ajouter d'autre pendant quelques instants avant de reprendre :

— Et toi ?

— J'habite à Burgwald, à cinq minutes à peine. Je bosse avec mon père.

J'ai envie d'ajouter que je profite de ce que la vie peut m'offrir mais je me retiens.

Bon, je dois admettre que cette question est tellement vague que je ne sais pas quoi répondre non plus.

« Je ne vais pas commencer en lui disant : eh ma belle, rejoins-moi dans mon lit »

— Ok, vous bossez dans quel domaine ?

Elle s'intéresse vraiment à ce genre de banalités ? Si je veux arriver à mes fins, je dois aller dans son sens. C'est comme ça que ça marche de nos jours : faut leur faire croire qu'elles sont le centre de notre monde même si on s'en contrefout.

— Euh... Il tient un garage en centre-ville.

— Du coup, tu viens souvent ici ?

Ah, enfin une marque d'intérêt mais, chérie, ne t'attends pas au grand amour. Avec moi c'est pas plus d'une nuit. Je souris et lui réponds :

— Je suis là ce soir déjà.

Elle semble perplexe alors j'ajoute rapidement :

— Oui je viens là tous les jours quasiment avec le boulot.

Elle sourit et regarde le ciel, sûrement plongée dans ses pensées. Je décide de rompre le silence et de passer aux choses sérieuses en lui demandant :

— Tu es célibataire ?

Ma question fait son effet car elle rougit avant de me répondre :

— Oui et toi ?

— Bien sûr, sinon je ne poserai pas la question, réponds-je, approchant ma bouche de la sienne.

Elle sourit et parcourt les quelques millimètres qui nous séparent, collant ses lèvres charnues aux miennes. Je ne sais pas comment elle fait mais elle a un goût de fraise. Son baiser est doux et léger, l'inverse de ce que j'aime en général. Je préfère lorsque c'est un peu plus passionnel. J'intensifie donc l'allure et elle suit le rythme. Je l'attrape par les hanches et la pousse à venir se positionner à califourchon sur moi, ce qu'elle fait sans trop résister. Finalement la mettre dans mon lit sera plus facile que prévu.

Markos m'a dit qu'elle était encore vierge et que je ne devais pas jouer au con avec une fille aussi bien. D'après ce que je vois, il se trompait pas mal sur elle. Avec ma langue au fond de sa bouche, j'ai du mal à croire que cette fille n'a jamais vu le loup, comme on dit.

Alors qu'elle est sur moi, je glisse ma main sous sa robe qui est remontée mais elle me stoppe en chemin et me lance :

— Tu fais quoi ?

« Elle joue à quoi là ? Elle va pas faire sa mijaurée avec moi alors qu'il y a deux secondes je touchais ses amygdales ! » pensé-je avec amertume avant qu'elle ne coupe ma réflexion en se relevant et me crachant avec dédain :

— Tu as cru que j'étais quoi ? Une pute ?

« Non juste une fille facile comme toutes les autres » me fais-je même si une voix qui m'est étrangère m'empêche de lui dire et me susurre de jouer avec elle, de la faire céder peu importe le temps que ça prendra. Je m'entends donc répondre :

— Je ne sais pas ma belle, j'ai merdé. Viens par là.

Je me lève et la tire à moi, l'embrassant tendrement, comme jamais je ne l'avais fait auparavant.

À  travers ses yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant