Angelica posa le pied hors de la calèche, soulagée. Le voyage l'avait ennuyée et elle était heureuse de pouvoir enfin se mettre debout. Elle s'étira et observa la ville autour d'elle pendant que ses compagnons de routes descendaient à leur tour.
Les bâtiments était pour la plupart fabriqués en terre et en argile mais cela n'enlevait rien à leur élégance. Les Sunterriens avaient la réputation de pouvoir faire des merveilles avec les matériaux les plus simples. Le soleil, déjà haut dans le ciel projetait sa lumière aveuglante sur toute la ville et pourtant Angelica frissonnait. Le climat typique à Alsundla : un soleil éclatant doublé d'un vent glacial. Le ciel sans nuage rappela à la jeune fille les premières années de sa vie. Comme elle se plaisait autrefois à courir avec ses amis dans les rues de Kolcann...
Les habitants autour d'elle étaient vêtus de simples et fines étoffes, à croire que le froid ne leur faisait rien. Une femme promenait son enfant par la main, lui contant une histoire d'un air enjoué. Tout semblait si calme. Mais Angelica savait que ce n'était qu'une façade. Elle se souvenait, avec un peu trop de précisions à son goût, ce terrible jour où elle avait perdu ses parents. Un jour tranquille en apparence. Comme celui-ci. Cette pensée lui donna froid dans le dos.
Elle se retourna et observa les deux hommes qui sortaient de la calèche. M.Chapeau remit en place son haut-de-forme avant de sortir un épais manteau de fourrure de sa valise. Il l'enfila et Angelica l'envia aussitôt, il semblait chaud et confortable. Elle, avait la chair de poule.
Nikolaï, quant à lui, ne perdit pas de temps. Il posa les pieds au-dehors, serra la main du cocher, prit son maigre bagage et partit sans se retourner. La façon dont il s'engagea dans les rues, pleine de certitude, montrait qu'il connaissait parfaitement la ville. Étrange pour quelqu'un qui ne parle pas la langue... pensa Angelica.
Elle fit un tour sur elle-même pour observer les alentours. Tout semblait vaste ici. Les habitations faites de terre étaient tantôt collées, tantôt si espacées qu'on aurait largement put passer deux calèches entre celles-ci. Les rebords des fenêtres étaient égayés de magnifiques fleurs qui ajoutaient une teinte de verdure au tableau de ce paysage. Le bleu du ciel, le marron des habitations et le vert des plantes donnaient à cette ville, qu'elle savait pourtant moderne, un air bucolique.
Angelica se sentait un peu perdue. C'était la première fois qu'elle se retrouvait dans une grande ville, elle ne voulait pas se l'avouer, mais cela lui faisait un peu peur...
Un ricanement dans son dos la ramena à la réalité. Elle se retourna en sursaut. M.Chapeau...
- Tu cherches quelque chose petite ? demanda t-il, l'air amusé.
Elle lui tourna le dos en croisant les bras, soucieuse de ne pas révéler son expression désemparée.
- Tu as besoin d'aide peut-être ? continua t-il en s'approchant.
Le jeune fille pouvait aisément deviner son sourire moqueur.
- " Je vais contacter la résistance ! " imita t-il d'une voix fluette et moqueuse. C'est ce que tu m'avais affirmé, n'est-ce pas ?
Les joues d'Angelica s'empourprèrent. De quel droit tournait-il ses ambitions en dérision ?!
- Ah... si seulement tu avais devant toi un membre de cette fameuse résistance...soupira t-il. Oh ! Mais attend ! Il me semble que... j'en fait moi-même partie ! s'exclama t-il d'un ton faussement surpris. Peut-être que j'accepterais de t'aider à la rejoindre, si tu me présentais tes excuses pour m'avoir parler comme à un roturier...
Il laissa le silence s'installer. Si il croyait qu'elle allait s'abaisser à s'excuser au près de lui, il se fourrait le doigt dans l'œil !Il attendit encore un peu, puis, voyant qu'elle ne daigner répondre, il se résigna.
- Dommage pour toi, j'aurais essayer. lâcha t-il avant de s'en aller.
Mais Angelica n'avait pas dit son dernier mot ! Elle attendit qu'il soit assez loin pour ne plus la voir, et elle s'élança à sa poursuite, tout en prenant soin de rester discrète pour ne pas qu'il l'a remarque.

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L'Est
FantasyAvant toute chose, ce livre est la suite de mon premier livre, Massakota, il faut le lire pour comprendre celui-ci. Après avoir quitté l'orphelinat Manon décide d'aller vers l'Est, à la recherche de M. et de ses origines. Elle entamera alors un long...