quatre.

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» les paragraphes en italique représentent des flashbacks. Le reste fait partie du présent.


never
(be the same)


- Bref, hyung, ça t'dirait de m'apprendre comment rouler des pelles à Jieun sans me taper la honte ?  

Il y a six ans de ça, Jeongguk n'aurait jamais osé formuler ces mots-là à voix haute. D'ailleurs, il a encore du mal à croire qu'il a dit ça, tout ce qu'il sait, c'est qu'il n'a plus envie d'être le gamin que personne ne prend au sérieux. Le brun veut grandir, car après avoir passé des années avec la réputation du maknae innocent, il est gavé, sidéré qu'on puisse encore traiter un mec de dix-neuf ans comme un bébé.

Il se souvient encore de ses premiers jours à BigHit Entertainment, des jours où il arrivait à peine à aligner cinq mots sans bégayer.


Jeongguk a toujours été réservé. Ça ne l'a jamais dérangé, pas tant que ça, pas tant que les gars de son collège lui foutaient la paix. Mais une fois qu'il envisage de devenir une idole —après avoir vu G-Dragon sur scène—, sa mère lui fait une remarque sur sa timidité, et il ne peut pas l'ignorer, pas lorsque sa mère a raison. Alors, Jeongguk tente d'apprendre à parler un peu plus. Sa mère le conseille de se faire plus d'amis, mais il l'ignore parce qu'il a déjà Woojin, son camarade de classe. Il essaie de s'ouvrir aux autres, de sourire un peu plus, il va même jusqu'à inviter une fille au bal—d'accord, c'est sa mère qui la lui a montrée, mais il n'empêche qu'ils sont allés à un bal ensemble.

Pendant quelques mois, Jeongguk estime avoir fait des progrès ; il a un meilleur ami depuis l'école primaire, une (sorte de) petite-amie, et il s'engage dans les discussions de ses camarades de classe. Ouais, Woojin n'est pas vraiment son meilleur ami, vu qu'ils ne traînent pas beaucoup tous les deux.  Et ouais, Jeongguk oublie parfois qu'il a une petite-amie, parce qu'il ne trouve jamais de sujet de discussion avec elle, ce qui les pousse à ne pas se parler durant des jours, voire des semaines. Mais Jeongguk a fait des progrès, même son grand-frère Junghyun le lui dit.

C'est avec le cœur léger —le cœur battant à la chamade serait plus approprié à la situation, mais Jeongguk a toujours préféré prétendre être fort—, que le garçon de quatorze ans auditionne. Sa première cible est YG Entertainment, mais on ne cherche pas à le recontacter, et ça ne le surprend pas plus que ça. Il se dirige ensuite vers JYP, SM, passant par CUBE, et une poignée d'autres agences. Il est accepté par certaines, refusé par d'autres, jusqu'à ce qu'il finisse chez BigHit.

En gros, il choisit BigHit après avoir entendu le rap de Kim Namjoon. Ce dernier l'a tellement impressionné qu'il n'a pas pu envisager une quelconque autre agence.

Lors de son premier cours de chant, Bang Sihyuk PD-nim lui dit qu'en plus d'être légèrement effacé, Jeongguk n'exprime aucune émotion lorsqu'il chante. Le garçon de quatorze ans se mordille la lèvre inférieure, se retenant de chialer comme un gosse. Car Jeongguk n'a que quatorze ans, et une remarque comme ça venant de sa mère, de Woojin ou de sa petite-amie ne l'aurait pas dérangée. Mais une fois que ça sort de la bouche de Bang Sihyuk, il se transforme en guimauve.

Ce soir-là, Jeongguk envoie un texto à sa petite-amie : « Je ne pense pas que ça puisse marcher entre nous. Vaut mieux rompre tant qu'on n'a pas encore de sentiments l'un pour l'autre. Je suis pas fait pour les relations de toute façon. Et puis je dois me concentrer sur ce que je veux faire. Désolé. Allez, salut, prends soin de toi. »

Cœur À Corps » TaekookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant