Cyra

Chapitre 1 : "Cyra. Je m'appelle Cyra"

Nous sommes en 2336, le monde n'est plus que débris.

Tellement de guerres et d'explosions nucléaires ont ravagé la Terre. Le ciel est couleur ambre, le sol est sec et hostile, aucune végétation ne peut plus y vivre. Les ruines d'immeubles et de bâtiments font désormais partie du paysage. Difficile de marcher dans ces décombres. Des crevasses profondes se sont créées à cause des tremblements de terre et des affaissements de terrain.

La vie à la surface est impossible. L'air y est toxique, des pluies acides s'y abattent, des vents qui se transforment en ouragans, les survivants de cette apocalypse se sont réfugiés sous terre. Ils ont créé des galeries, se sont installés sous forme de colonies, il y en a un certain nombre dans tout le pays qui essayent de garder contact entre elles, mais les liaisons sont difficiles.

Ils se cachent sous terre, pour être à l'abri de l'atmosphère, mais pas seulement ! Des créatures, autrefois humaines, rodent à la surface. Ils ont perdu tout humanité, tout espoir de vivre, tout ce qu'ils les intéressent c'est le besoin de manger. Ils dévorent les colons qui essayent de survivre, ils mangent tout ce qui vivant. Leur cœur ne bat plus, ils sont entre la vie et la mort, leurs apparences sont sinistres, la peau littéralement sur les os, l'épiderme d'un ton grisâtre, les yeux blancs avides ou parfois arrachés. Leurs postures ressemblent à celles d'animaux féroces et affamés. Plus aucun cheveu ou poil sur tout le corps, ils n'ont plus le sens de la vue, du goût, et ne ressentent plus la douleur. Tout ce qu'ils leur restent sont l'ouïe et l'odorat. Mais ils ne sont pas immortels pour autant, il suffit juste de détruire leur cerveau pour qu'ils meurent.

Dans cet environnement hostile, des pas se font entendre, une démarche assurée et habituée. Une silhouette apparaît, une jeune fille qui porte de grosses lunettes d'aviateurs usées par l'âge, un masque à gaz, un énorme sac en bandoulière vert et elle tient dans la main une sorte de radar sophistiqué. La jeune fille cherche quelque chose, marche sans la moindre peur, malgré les dangers de la surface. Son apparence n'est pas, pour le moins, discrète. Elle porte un gilet multi-poches vert kaki, une ceinture, nouée sous la poitrine, et un short noir complètement déchiré. Des chaussettes hautes noires trouées et de hauteurs différentes. Complétant la tenue elle a au-dessus du genou, à mi-cuisse une poche en cuir accrochée à sa jambe à l'aide d'un harnais. Ses chaussures sont très usées et par endroits rapiécés. Elle a les cheveux vert pomme, tombant au niveau des épaules et deux petites couettes en batailles. Son bras gauche est complètement bandé de l'épaule jusqu'au bout des ongles. Le bandage est très épais, mais aussi très sale et quelques traces de sang sont visibles.

La jeune fille marche tranquillement en suivant de près son radar, elle chantonne en arrivant à un vieux bâtiment délabré. À première vue, il ressemble à un centre de recherche scientifique, sans fenêtres et un étage a été détruit par une explosion.

Elle rentre en poussant ce qui reste des portes d'entrée. Son radar bipe pour l'avertir du changement d'atmosphère, elle l'enlève son masque et remonte ses lunettes sur la tête.

Elle redresse la tête, voit un tas de pierres et de débris et remarque une trappe cachée dessous. Elle se précipite et repousse à coups de pied les gravats. Puis ouvre la trappe. Un escalier descend vers un sombre couloir. Elle prend dans son sac un objet cylindrique qui s'ouvre en corolle. La lumière apparaît et éclaire fortement la descente obscure. Au bas de l'escalier, elle découvre un autre couloir avec de nombreuses pièces ouvertes remplies de déchets.

La jeune fille rentre dans la première salle, une immense machine avec de nombreuses tours de ventilation trône au milieu de la pièce, un panneau de contrôle se tient à trois mètres de la mystérieuse machine. Au fond de la salle se trouve des casiers à moitiés ouverts et des documents déchirés par le temps.