Akira

~chapitre7~

Le lendemain, Oto-san [papa] nous réveilla pour aller en cours, on est jeudi.
Malgré les ronchonnement d'Alexander qui ne voulait pas y aller, on commença la journée extrêmement bien.
Oka-san nous donna nos bento respectifs en nous forçant à manger nos petits déjeuners avant d'aller au lycée.
Oto-san nous accompagna ensuite jusque là bas.
Qui aurait cru que ce serait la dernière fois que je les verrais, comme ça.

En cours, j'écoutais avec attention, toujours ce légers goût de bonheur dans la bouche.

La journée passa rapidement en classe, l'heure de rentrer était enfin arrivé.

Les affaires rangés en hâte, je couru jusqu'au portail. Alexander m'y attendait.
Ensemble, on rentra à la maison.
Les portes étaient soigneusement fermées à clefs. Rien d'anormal. Pas vraiment.

Sur la table de la salle à manger, un petit mot nous attendait.
C'était l'écriture rapide et pressée d' Oka-san.
"Coucou les enfants! On est partis faire les courses, ce ne sera pas long! En attendant,aller manger le hún tún [raviolis chinois servis dans un bouillon] que votre père a fait pour vous, bisous. Oka-san."

Joyeusement, Alexander et moi sommes aller les déguster.
Sans se douter, sans se méfier de rien.

Un moment passa,puis,on tombourina à la porte.
Instinctivement, Alexander alla se cacher derrière moi.
On tombourina encore, cette fois-ci,plus fort que précédemment.
Je décide enfin de me lever et d'aller ouvrir la porte, gros soulagement, c'était le voisin.
Cependant, il nous cria: "LES ENFANTS, VENEZ, VOS PARENTS ONT EU UN ACCIDENT, DEVANT LE SUPERMARCHÉ, JE..."
Alexander qui serrait nerveusement ma main ouvrit de grands yeux, pétrifié.
Moi, je ne savais pas quoi faire, je tremblais sans pouvoir articuler un mot.
Le voisin me prit alors par le bras et m'entraîna avec Alexander jusqu'à l'hôpital.

Un médecin était devant les portes des soins intensifs, il me dévisagea tout en cherchant les mots juste pour m'annoncer la chose.

"Votre mère, dit-il d'un air solennel, est morte sur le coup, on a rien pu faire. Votre père par contre, lutte toujours contre la mort derrière ces portes. Cependant, je crains qu'il ai perdu beaucoup trop de sang."

Voyant que je ne pouvais prononcer aucun mot, ni Alexander non plus, il ouvrit les portes derrière lui et nous fit signe d'entrer.

Une fois à l'intérieur, je m'approchai de l'unique lit de fer posé là.
Dessus, il y avait Oto-san , mon Oto-san. Je le reconnus malgré ses nombreuses blessures et ses bandages.

En nous voyant, ses yeux reprirent un peu de brillance.

"A-approchez, fit-il,venez les garçons...

Alexander serrait toujours fortement ma main, des larmes coulaient sur ses joues.

Écoutez-moi...-il toussa en crachant du sang- je...je sais que je ne vais plus tenir, je -encore un toux ensanglanté-...je voudrais que vous restiez ensemble. Toi Akira,...ne laisse jamais tomber ton petit frère -toux ensanglanté- et toi, Alexander...obéit à ton aîné...je... -cette fois-ci ce fut vraiment un vomit de sang-

-O-oka-san...j'avais de grosses gouttes de larmes qui roulaient sur mes joués.
-Je vous aime les garçons."

Le bruit de la machine qui signifiait son décès se fit entendre en un tiiiiiiiiiiiic assourdissant, puis les médecins entrèrent en trombe dans la pièce en criant "FAITES SORTIR LES ENFANTS", ils nous portèrent jusque dans le couloir. Et enfin, Alexander hurla: "OKA-SAAAAAAN!"

Là, je me suis rendu compte que tout se répétaient.
L'affection, le lit d'hôpital et enfin, la mort.

Fin.