Chapitre 3

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Le jour fatidique arriva comme un coup de vent. Ce matin là, Badara se réveilla avec peine; il se sentit d'humeur morose. L'alarme qui sonna quelques seconde à peine acheva de le reveiller.


Il se surprit à prêter plus d'attention à sa chambre, cette chambre où il a passé la moitié de sa vie. Sa chambre a été sa forteresse, son refuge, son havre de paix. Elle va lui manquer terriblement car c'est là où il se refugiait quand il voulait prendre une importante decision pour sa vie. C'est aussi là qu'il a eu son premier baiser; bien entendu, sa mère aurait fait une crise si elle l'avait vu, cette jalouse. Il se rappela le jour où Aisha etait venu chez lui. Ce jour où sa mère a rencontré la femme qu'il aimait.

Tant de souvenirs se bousculaient dans sa tête, aussi pressées de sortir que de rentrer. Il sauta du lit pour faire taire ses pensées folles et alla prendre une douche paresseusement.






—  Badara, cria sa mère, d'une voix enrouée et faible, dépêche toi fiston sinon tu vas rater le bus.




—  J'ai presque fini, maman.




Il se sentait triste à l'idée de laisser sa mère toute seule, surtout maintenant qu'elle est malade. Il finit de s'habiller et entra dans la chambre de cette dernière.

—    Maman, tu es sûre que tu ne veux pas que je reste? Je pars pour une seule raison; je veux travailler pour prendre soin de toi.




— Coumba, ta cousine va venir me tenir compagnie. Depuis que son mari est mort, elle se sent seule. Donc je lui ai proposé de venir me tenir compagnie.




— Maman, commenca badara, les larmes au yeux et en s'asseyant sur le bord du lit, tu vas tellement me manquer.




— Toi aussi mon petit. Je voudrais tant que tu restes mais je ne veux pas te priver de la chance de faire ce que tu veux vraiment. Je t'aime tellement .  




Les larmes coulèrent sur ses joues. L'instant d'après, ils etaient tous deux inconsolables.

La mère de Badara l'a élevé sans père. Celui-ci a donc grandi dans une famille monoparentale. Mais ils etaient tous deux très heureux ensemble, même s'il y'avait des moments où la tristesse voulait avoir raison d'eux.



—  Va prendre ta valise, dit sa mère,d'une voix qu'elle se voulait enjouée. N'oublie pas tous les conseils que je t'ai donné mais n'oublie surtout pas d'où tu viens. La vie n'a pas toujours été facile pour nous deux mais grâce à Dieu , on a survecu.



— Oui, M'man.



— J'ai un petit cadeau pour toi, mais tu ne dois l'ouvrir que quand tu arriveras à Dakar. Tu me le promets, cheri?



—  incha allah je te le promets, maman.




—  Une dernière chose, tu as parlé avec Aisha?




—  Je ne veux pas parler d'elle maintenant.






—  Pourquoi? interroga sa mère.





—  Je l'ai plaqué maman et elle m'a dit qu'elle ne veut plus jamais parler me parler




— C'est mieux comme ça mon coeur, dit sa mère, même si au fond elle sait que les deux jeunes gens etaient fous amoureux, l'un de l'autre.




—  Sûrement, ajouta Badara, d'un air songeur





— Maintenant va t'en , dit sa mère en le voyant se baisser pour prendre sa valise, sinon je risque de ne plus te laisser partir.
Oh Filston, on n'a jamais été séparé depuis que tu es né .




— Sheutt Maman, s'il te plait, ne rends pas mon depart encore plus difficile. Je suis deja trop triste .





— D'accord ! Embrasse ta mère encore une fois.




Et il s'executa.






— Au revoir, maman. Je t'aime.




— Je t'aime Aussi mon fils.

__ En Sortant de la maison la mére prend un Pot remplie d'eau et le verse par terre derrière lui (une coutume ) accompagné par ces mots  "yoonu Diam " (bonne route)





Badara sortit de la maison, triste. Il sera séparé des deux personnes les plus chers à ses yeux mais il doit avant tout leur prouver qu'il sera un meilleur homme qu'aujourd'hui. Il monta le bus et alla s'asseoir au fond.





Une dame d'un certain âge vint s'asseoir près de lui.





—  Bien le bonjour, jeune homme.


— Bonjour Mamie.






"CHERS PASSAGERS, dit une voix d' homme, BIENVENUE À SÉNÉGAL Dém Dik.  VOUS AUREZ À PASSER 5 HEURES DE ROUTE AVEC NOUS. SI VOUS AVEZ DES PROBLEMES VOUS N'AVEZ QU'A VOUS ADRESSER À MOI, DANS LES PROCHAINES HEURES . MERCI DE VOTRE CONFIANCE.



Badara finit par s'endormir, epuisé par ses sentiments de tristesse.




— MESDAMES ET MESSIEURS, VOUS ÊTES ARRIVÉ. BIENVENUE A DAKAR.




Badara se reveilla pour de bon.

Demanda Arrét A la Sortie Croisement Cambéréne.


Un nouveau depart, une nouvelle vie, se dit il.Une nouvelle chance de devenir celui que j'ai toujours voulu être.




Il descendit du bus et alla prendre sa valise. Il alla s'asseoir sur un banc avec les autres personnes pour attendre son oncle.





Près de 15 minutes plus tard, il vit son oncle qui arrivait, il le cherchait, semble t'il.




—  Oncle Samba, en faisant signe à son oncle, il lève les bras .


Ce dernier finit par le voir et pressa le pas.



—  badara, mon grand, dit il et Badara le salua.



— Oncle samba, je suis content de te voir.




— Moi aussi, fiston. Comme tu as grandi! Tu es devenu un bel homme.



— Riiire Merci mon Oncle .


— Comment va ta mère? Dit il en prenant la valise de badara dans ses mains.


— Elle va mieux maintenant. Le docteur lui a dit de se reposer.Je l'appelerai tout à l'heure.



— Allons y, ma voiture est devant, dans le parking.




Ils sortirent prirent la route.




—  Mariama va être contente de te voir. Ça fait des années qu'elle meure d'envie de te connaitre.





—  J'ai hâte de la rencontrer, dit Badara en souriant.




— Dis donc, tu as laissé beaucoup de coeur brisé derrière toi, ajouta soudain son oncle d'un air complice.




—  Je ne crois pas non.




— Ne me dis pas que tu n'as pas eu une meuf pour « tu sais de quoi je parle». Un garçon comme toi ne peut être qu'un arnaqueur des coeurs.




— Non, mon oncle, repondit badara en éclatant de rire. Tu es très drole, ''Tons'' .




— Quand j'avais ton âge petit, j'etais le fin du fin, le garçon que toutes les filles voulaient mais regarde moi maintenant, je ne suis bon qu'à tirer ma révérence.Mais toi, tu as du chien. Avec les filles,tu ne vas pas perdre la face et tu vas en mettre plein la vue.



Son oncle continua de parler jusqu'à ce qu'ils arrivèrent.



— Bienvenue chez toi, mon grand, dit son oncle.


—  Merci, mon oncle.

LE GOÛT DU DÉSESPOIR Où les histoires vivent. Découvrez maintenant