Chapitre 30

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Louis est dans son atelier. Il créé une robe pour une cliente parisienne. Il s'applique avec minutie, ne voulant pas gâcher le tissu entre ses mains.

Cela fait quatorze ans désormais que Louis a ouvert son atelier. Des années de travail acharné. Aujourd'hui, il ne fait pas qu'habiller les bourgeois mais également les nobles français comme étrangèrs. Son talent s'est propagé dans toute l'Europe et a fait de son nom de famille une référence de la couture.
Cependant, la maison de Tomlinson a une particularité. Elle se trouve dans un village perdu sur la côte ouest française. Contrairement à ses concurrents, l'atelier reste implanté sur sa terre natale.
Louis est un des uniques créateurs à rester toute l'année dans son atelier. Ce n'est pas lui qui passe faire les commandes, qui prend rendez-vous avec ses clients et qui se déplace pour faire des retouches. Il ne fait que coudre, évitant au maximum de se confronter au monde du luxe qu'il déteste.

Il a construit sa vie. Il a son propre atelier, sa famille qui travaille avec lui, et sa maison qu'il vient de construire derrière son lieu de travail, en face de la mer. 

Depuis dix ans, il s'acharne à la tâche. Il a mis sa vie sentimentale de côté, ne voulant plus subir les douleurs de l'amour.
Pourtant il a essayé de se lancer dans des relations mais rien n'était aussi fort que les baisers échangés avec le londonien. Son cœur a un unique propriétaire du nom d'Harry Styles et il sera à jamais le seul. 

Louis l'aime autant qu'il le déteste. Il n'arrive pas à oublier le geste qu'a commis Harry dix ans plus tôt. Il l'a quitté alors qu'il se retrouvait. Il a profité de son corps. Il a abusé de sa faiblesse de cœur pour savourer une nuit passionnelle. Si il était vraiment amoureux, il n'aurait pas brisé leur relation en mille morceau, pas après la nuit d'amour passé ensemble. 

Alors pour éviter de repenser à Harry, Louis se perd dans son travail. En étant occupé, il ne pense pas aux yeux verts ensorcelants. Et lorsqu'il s'endort il ne rêve même pas de ses boucles, trop fatigué pour songer.

Depuis dix ans, il ne pense plus à lui. La colère a pris le dessus sur son amour. Il ne désire même plus lui écrire de lettre.

Il est dans atelier personnel, dans son propre bureau. Il corrige un jupon qu'un de ses salariés a eu la difficulté de faire.

-Louis?

La voix de sa jeune sœur, Félicité vient le gêner. La jeune recrue, également engagée dans l'accueil de l'atelier, entre dans son bureau.

-Je sais que tu n'aimes pas être dérangé dans ta pièce mais...

Elle se gratte le front, gênée. Elle ne sait comment rapporter à son frère la nouvelle.

-Une jeune femme veut te parler.

-Comme toutes les autres clientes, tu l'as fait patienter quelques instants.

-Je ne crois pas que ce soit possible. Elle a refusé mon hospitalité.

Louis soupire d'agacement. Il a du travail à finir. Il n'a pas à perdre son temps auprès de clientes capricieuses.

-Qu'elle se retire dans ce cas.

Louis tire la langue en épinglant la dentelle sur la bordure du jupon.

-C'est impossible...

-Pourquoi donc?

-La jeune femme m'a certifié qu'elle ne quitterait pas les lieux tant qu'elle ne t'aura pas parlé.

Louis soupire. Sa sœur essaye de faire peser la balance en révélant:

-Elle dit que c'est urgent.

Le couturierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant