EPILOGUE

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Le temps n'avait plus vraiment de sens. Je ne sais pas même depuis combien de temps j'étais là, vidé, à fixer le plafond de ma chambre. J'étais incapable de faire quoique se soit depuis j'avais la mort de Ron, il y a quelques nuits de cela...Chaque instant, court soit-il, qu'on a pu passé ensemble, se répétait dans ma tête inlassablement...

On venait à peine de se rencontrer et pourtant, une immense peine m'envahissait. Mon père m'accompagnait au poste de police il y a trois jours de cela pour être interrogé par la police. Bien évidemment, je n'ai fait qu'amplifier mon mensonge. Ca n'a pas trop duré longtemps.

J'entends qu'on toque.

-Vous pouvez rentrez...

-Yo...

-Jo ?

Je me relève, surprise.

-Qu'est-ce que tu fous là ?

-Ravie de te voir, frérot ! Et, tout va bien ! On vient de finir l'entraînement plutôt que d'habitude...Il y a eu une petite altercation ou plutôt pétage de plomb !

-Comment ça ?

-Hé bien, le Coach était colère, répond-t-il, en s'asseyant sur le fauteuil de mon bureau.

-Pourquoi ? Qu'est-ce qui s'est passé ?

-Il a exclu certains des membres qui....

-Quoi ?

-Qui se moquait apparemment de Ron derrière son dos et qui l'embêtait quelque fois...

-T'étais au courant ?

-Non !! Je t'en aurais parlé ! Je savais que c'étaient des idiots mais pas à ce point-là !

-Je me doutes...

-Coach semblait être sensible à ce sujet...

Il se tut un instant puis continue.

-Il nous a raconté que son petit frère s'est suicidé à cause de ses camarades de classes...Il avait du harcèlement de la part de ses camarades et il n'a rien vu, ni ses parents. C'est lui qui l'a trouvé à l'époque, pendu dans sa chambre....Il n'avait que 14 ans...14 ans...

Si jeune...Trop jeune...

-Et, puis il nous criait de s'en aller...C'est tellement étrange de le voir ainsi et douleur aussi...

C'est quelque chose que je n'ai jamais compris. Comment peut-on s'attaquer à quelqu'un juste parce qu'il est différent de soi ou au nom de telle ou telle religion ? Jamais, je ne comprendrais...Ron ne méritait pas ça...Est-ce que si j'avais osé lui parler les choses auraient été différentes ? Peut-être...je ne serais jamais... Ce qie je sais c'est que mes yeux étaient fascinés par lui, après notre inattendue rencontre dans les gradins du stade. Il n'y avait pas de raison. C'est que juste que j'ai une tendance à être attiré par les solitaires avec qui il n'était pas facile de communiquer mais quelque chose me bloquait chez lui. Intimidé ? Probablement. Timide ? Pas mon genre. Amoureux ? Je ne pense pas. Seul l'univers sait.

Après notre conversation, Jo est resté dormir. Il passe ses soirées chez moi ou parfois il dormait souvent chez moi ses derniers temps depuis la mort de Ron. C'est une habitude chez lui lorsqu'il sent que je ne vais pas bien...Il me demande rien mais il reste avec moi jusqu'à que je dises quelque chose. Voilà le genre de meilleur ami qu'il est. Soucieux silencieux. On n'avait pas parlé de pourquoi j'étais devant la maison de Ron après l'arrivée des policiers et des secours. Je lui ai demandé s'il y avait quelque chose dans la bière mais il m'a affirmé qu'il n'y avait rien puisque c'est lui qui la tenait quand j'en avais besoin lors de la soirée. Alors, c'est bien ce que je supposais, bien que se soit dingue !!...Je crois...? J'affirme...?

le garçon en pyjama 🌙 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant