Alive

Chapitre VI

- Avez-vous pitié d'elle ?

Le brun, prit de court, la dévisagea quelque peu décontenancé.

- C'est ce qu'on t'inspire... marmonna t-il presque pour lui même

- Juvia ne vous a jamais aimé, vous autres. poursuivit son interlocutrice, Elle a passé sa vie à vous maudire. Et ces deux semaines que j'ai passés ici n'ont fait que renforcer ma haine.

Elle planta ses pupilles dans ceux du jeune homme et afficha un air désolé.

- Vous avez l'air si gentil et attentionné avec Juvia, que ce soit vous ou Mira mais... Juvia n'arrive pas à vous offrir totalement confiance.

- Je comprends. Admit-il

Il s'adossa contre le mur et perdu son regard dans le vide.

- Et pour tout avouer, reprit-il, c'est ce que j'ai toujours ressenti pour chacun des tiens. Du moins ce que j'ai cru ressentir.

- "cru"... ? répéta-t-elle

- C'était la première depuis sept longues années que j'ai de nouveau affaires avec les "histoires" de mon père. A l'époque, je m'étais juré de ne plus jamais me mêlé de tout ce qui se rapprochait de lui mais je t'ai vue terrifiée à quelques pas de moi. Raconta t-il perdu dans ses pensées

La bleue se tut et face aux confessions du brun, une drôle de sensation se répandait au creux de son ventre.

- À travers tes yeux, je m'étais entrain de t'observer trembler devant moi, impuissant. C'est à cet instant que j'ai compris que la personne la plus pitoyable dans tout ça c'était moi.

Il se décolla du mur et se posta à quelques centimètres de la bleue. Cette proximité nouvelle la gêna et le rouge lui montra presque immédiatement aux joues. Pourtant, elle n'eut ni le courage ni la force de reculer et se laissa entièrement plonger dans ses pupilles sombres et envoutantes.

- Mais je continue de croire que tu n'as aucune raison de nous craindre, ajouta le brun, Après tout, peu importe d'où l'on vient nous restons humains.

Elle ne sut quoi ajouter et au bout de quelques secondes, à se regarder l'un et l'autre, Grey brisa le contact et empoigna une des caisses.

- Ils ne vont pas tarder pour reprendre le reste du chargement. Ne bouges pas, ne parles à personne et surtout ne bouges pas.

Elle acquiesça en silence et s'assit sur les marches qui se trouvaient à cotés. Son regard ne voulut plus quitter le jeune homme qui s'éloignait de plus en plus, ne devenant plus qu'une silhouette lorsqu'il entra dans le bar en question. Elle posa une main sur son cœur, battant étonnement plus vite que d'habitude. Elle rougit encore au souvenir de son visage si près du sien. Et malgré tout ce qu'elle avait osé lui dire, elle n'avait plus s'empêcher de le trouver magnifique.

**

- Eh Grey ! Ta cousine a encore pétée une table ! lui cria soudainement un étudiant en entrant dans l'amphithéâtre

- Bats les couilles ! Répondit celui-ci avachi sur sa table

Mirajane et les tables... une grande et tragique histoire d'amour. Pour tout dire, la blanche avait la manie de briser les pauvres et malheureuses tables qui passaient par là à chaque sautes d'humeur. Les causes de sa colère pouvait être diverses et variées mais pour qu'une table se retrouve brisée, il fallait impérativement que ce soit à cause d'un plan d'amour raté. Connue pour être la Cupidémone par excellence, chacune de ses cibles se retrouvaient fatalement en couple et vivaient pleinement une vie d'amour et d'eau fraiche. Elle ne tolérait pas l'échec tout simplement parce qu'elle n'y était - presque - jamais confrontée. Grey n'oubliait jamais de remercier chaque jour, le Seigneur pour le sauver de ses griffes.