Alive

Chapitre VII

Le regard fixé sur le plafond, avachi contre le dossier de sa chaise, Grey n'avait décidemment pas le cœur à bosser. Ça allait faire bientôt trois jours que Juvia ne lui parlait plus.

Après que Grey lui ai révélé ce que son père lui avait confié, elle avait prétexté un mal de ventre et n'était plus revenue. Le Fullbuster se doutait bien du genre de réaction que ça allait entraîner mais il ne pouvait s'empêcher de ressentir une sorte de mal être à chaque fois que Juvia passait à côté de lui sans daigner le regarder.

D'ailleurs, rare étaient les moments où ils avaient l'opportunité de se croiser. La bleue passait ses journées entière dans sa chambre. La seule qui avait le droit d'y entrer était Mirajane et le jeune homme n'avait aucune idée de ce qu'elles pouvaient se dire à l'intérieur. Il avait bien essayé de soutirer des informations à sa cousine mais cette dernière restait muette comme une tombe. Aussi, elle ne semblait pas atteinte par l'état dans lequel se trouvait la bleue et elle continuait de sourire et de hurler partout comme une hystérique.

Dos au mur, Grey se retrouvait vraisemblablement piégé et ce n'est que lorsqu'il comptait se replonger dans sa torpeur, que l'on toqua à la porte de sa chambre.

- Entrez ! fit-il

Une paire de yeux azurs ainsi qu'une chevelure de porcelaine apparurent à l'embrasure de la porte. Mirajane referma la porte derrière elle et désigna le lit vacant à sa droite.

- Je peux ?

Il hocha la tête en signe de réponse. Une fois avoir pris place, elle entra directement dans le vif du sujet, évoquant un sujet que Grey espérait depuis trois jours.

- Juvia n'est pas en colère.

Elle leva la main en signe d'arrêt face au brun qui comptait intervenir et elle ajouta :

- Elle a juste besoin de réfléchir.

Grey lâcha un soupir qui en disait long sur ses pensées et s'accouda à son bureau. Il voulait une réponse, il l'a eu. Mais il ne savait toujours pas quoi faire... Face à son air tourmenté, sa cousine sourit et quitta le lit. Grey fit volte face en l'apercevant se diriger vers la porte.

- Quoi c'est tout ? Émit ce dernier

- Bah quoi ? dit la blanche, l'air interrogatif

- Tu n'as... rien à ajouter ?

- Ah bah puisque tu insistes. Sourit-elle

Elle se dirigea vers le placard et en sortit un t-shirt bleuâtre qu'elle le lui lança avant d'empoigner de nouveau la poignée :

- On a une invitée je te signale alors fais preuve d'un minimum de pudeur.

Le sermon ne lui fit ni chaud ni froid. Il mit t-shirt sans un mot et la blanche s'en alla satisfaite.

De nouveau seul, il laissa son regard se perdre dans le vide. Suite à ces longues minutes de silence, il prit son blouson et quitta sa chambre. Il avait cruellement besoin de se rafraichir les idées.

**

Il s'assit sur une balançoire et posa ses mains de par et d'autres de la chaîne qui portait la planche. Le parc était vide, les derniers enfants s'en allaient déjà accompagnés de leurs parents. Du coin de l'œil, la vue d'une petite fille riant dans les bras de sa mère lui arracha un sourire mélancolique. Il se revoyait, douze ans en arrière, entrain de mener la vie dure à la tienne. Un épisode en particulier lui revint en mémoire.