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Zayad grognait au téléphone à ses hommes, les incompétents n'avaient toujours pas de trace de l'assassin de son frère. Il avait découvert à quel point les autorités de cette ville étaient nuls pour enquêter sur quoi que ce soit. Tout comme les cinq détectives du désert qu'on lui a recommandé, il n'arrivait pas à accepter que la mort de Zayed puisse rester impunie.
    C'était son frère, son jumeau, son meilleur ami, l'être qu'il aimait le plus dans ce monde. Quelqu'un avait oté la vie à Zayed, voilà pourquoi Zayad comptait se charger personnellement de l'ordure qui a osé s'attaquer à lui. Zayad marchait de long en large dans sa suite d'hôtel, il portait une chemise blanche contrastant étonnament avec sa peau brune, il haïssait en ce moment tout le monde, et vu la manière dont il agissait tout le monde le haïssait sûrement.
    Comment pouvait - on le comprendre? Aucun de ses proches n'a eu de jumeau, et surtout pas un comme Zayed. Il ressentait un gouffre au fond de lui, comme si une partie de lui était morte avec Zayed. Zayad prit un verre de Xéres apporté directement d'Espagne, il lui fallait... Bon sang! Zayed était mort!
    Même un mois après il ne parvenait pas à accepter l'absence quotidienne de son frère. Si c'était lui qui était mort, Zayed lui, aurait su comment lui render hômage dignement, il n'avait fait qu' enterrer Zayed à Londres comme il le désirait. Zayed a toujours su mieux s'y prendre que lui. Sa chambre d'hôtel qui jouxtait avec celle de Zayed lui rappelait cruellement que son frère n'irait plus lui voler ses BISHTS, ne lui volerait plus quoi que ce soit.
    Zayad envoya avec rage son verre contre le mur, il passa des doigts dans ses cheveux couleur ébène. Le son du téléphone retentit à nouveau dans la chambre principale de la suite. Il aboya plus qu'il ne parla.

- Allô!? Fit une douce voix féminine qui le fit frémir. C'est moi... Euh... Zayra.

    Mon Dieu! C'était elle, la déesse de ses rêves les plus dingues, elle l'avait appelé. Elle lui parlait. Zayad était si content, et si ébahi qu'il ne retrouvait plus l'usage de la parole.

- Ça va? Continua t - elle, hésitante. J'ai appris pour ton frère, je suis vraiment désolée.

    Des centaines de personnes lui ont répété la même phrase pourtant il y avait une autre façon dans la manière dont Zayra répétait ces mots, elle semblait réellement désolée, peinée pour lui. Zayad avait pour la première fois envie de pleurer son petit - frère, à grand peine il réprima les larmes retenues quatre semaines durant.

- Merci, je...je...et toi? Comment vas - tu?

    Un petit rire se fit au bout de la ligne, Zayad essaya d'imaginer un court instant comment la ligne de la bouche de Zayra courbait quand elle riait. Il ne l'a vue qu'une seule fois, cette seule et unique fois avait suffit pour qu'il se rappela exactement de l'architecture de son beau visage.

- Il ne s'agit pas de moi, mais de toi, fit-elle. Je ne peux pas prétendre comprendre ta peine mais je suis prête à t'entendre si tu veux.

    Zayad ne savait pas comment réagir, jamais il n'a éspéré gagner l'affection qu'il entendait dans la voix de Zayra aussi rapidement. Mais il se laissa aller un instant à croire à ce miracle, plus tard il s'avouera que Zayra le confortait avec Zayed mais maintenant il pouvait bien à un peu de consolation.

- Mon frère me manque, avoua t - il en sentant une boule se former dans sa gorge.

   Zayra ne disait rien, Zayad se sentit bien d'un coup. Il avait enfin reconnu à voix haute le manque de insupportable qu'il avait de son cadet.

- Des fois, j'ai envie de croire qu'il n'est pas mort.

   Zayad se tu pour empêcher aux larmes de couler, il prit un gros soupir pour confier à Zayra.

- Le plus sur c'est que je ne peux pas me regarder dans un miroir sans voir son visage superposé au mien.

   Zayad n'a jamais vu le malheur que représentait sa pure ressemblance avec son frère, il aurait beau éliminer tout ce qui lui rappelait son jumeau mais son propre visage était celui de Zayed. Même le diamant à son oreille ne parvenait complètement à la différencier de son frère.

Un mari pour un autreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant