Enfer et Paradis

38 2 14
                                    

Éveille toi, une douce lueur matinale que je vis au loin. La lumière blanche de cette étoile qui nous éclairait chaque jour. Elle réchauffait ma peau. L'air me traversait les cheveux et me caressait le visage. J'étais là, assis sur le sol de la renaissance du corp et de l'esprit. Avec ma paume plaquée contre la terre encore fraîche, Je ressentais tous, toutes les émotions étaient sur développées, mes sens décuplés. Je voyais un arbre, des bâtiments de différentes couleurs, assis, je pouvais sentir la terre froide, j'arrivais du bout de mes doigts à toucher les fins brins d'herbes encore trempés de rosé qui parcouraient le sol. Je pouvais aussi entendre des choses, des oiseaux, les voitures, les gens qui parlent, qui marchent vers quelque chose qu'ils n'auront pas. Et le vent, le vent dans les feuilles... puis des murmures. Je goûtais la rose rouge, symbole de l'amour. J'étais en paix avec moi même.

Mais le rêve ne durait qu'un temps, en une fraction de seconde, plus rien. Seulement la lune. La lune... satellite naturel qui m'illuminait d'un blanc chatoyant. J'étais seul, seul dans ma tristesse, seul dans ma détresse. Toujours assis là depuis que j'ai atterri dans ce splendide nouveau monde. Sur la terre toujours plus froide, seconde après seconde. Je me levais. Debout. Je n'entendais plus rien, plus d'oiseaux, plus de voitures, plus de vent, plus personne... juste des murmures, ils tambourinaient dans ma tête. Raisonnent de plus en plus fort et de plus en plus vite. J'ai fermé les yeux, puis les rouvrit. L'arbre devant moi s'est embrasé. Il brûlait et moi je le contemplais. Un sentiment de peur se mettait à m'envahir. L'air ambiant devenait de plus en plus froid. Il n'y avait personne dans les parcs, les maisons, les rues. Les rues étaient sombres. Toujours éclairées de leurs fidèles lampadaires. Et moi j'étais là contemplant continuellement l'arbre en feu. Je me suis allongé sur le sol humide. Je ne pouvais plus sentir ni même ressentir les choses que je touchais. J'ai pris une grande respiration. A partir de ça, je ne ressentais plus aucune émotion. La peur, la colère, la solitude, la détresse et la tristesse avaient disparus soudainement. Je me suis mis à penser. Là sur le sol allongé, j'ai tourné la tête vers l'arbre. Les flammes se reflétaient dans mes yeux. Le goût métallique du sang venait embaumer ma bouche. L'arbre brûlait, la lune c'était posée juste au dessus. Et moi j'étais là sur la terre. Plus personne pour animer les rues. Plus personne pour venir m'aider. Plus que moi et cette lune, cet arbre en feu, ces rues sombres et désertes, ce froid incessant et le silence. Plus que la fin, la fin d'une histoire, la fin d'un chapitre, la fin d'un espoir... j'ai finis par comprendre à cet instant même que l'enfer était vide.

DimensionsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant