Chronique d'une Vie:D'Abidjan à Dakar

Chapitre 5(partie I)

Je vous avez dit que je le sentais mal ce voyage n'est ce pas? Et bien j'avais raison.
Là j'ai tout le voisinage ainsi que certains membres de ma famille à mes trousses.

Lorsque nous sommes arrivées à Alphasini au Ghana tout le voisinage me prenait dans leurs bras en pleurant. Au début je me rassurait en pensant que c'était le trop plein de joie. Mais tout a vite été clarifié.

Comme tout enfant respectueuse, à notre arrivée j'ai fait le tour des personnes présentes dans la cour pour saluer.
Et arrivé au niveau de Ezan le fils du frére ainé de ma mére, je l'ai vite regretté.

-Retire ta main la poisseuse. La mort est à tes trousses

-Ehhhh Ezan. Ferme ta gueule de chat noir tout de suite.
Tata Katy avait crié tellement fort que j'en tremblait de partout.
Je regardais mon cousin les yeux écarté. J'étais choquée. Cela ne pouvait pas être vrai. Non,non,non je refuse d'y croire. Les larmes piquaient mes yeux et menaçaient de couler d'un moment à l'autre. Mais non je les ravale sur le champs. Ces gens ont toujours été mauvais et sans âme. Comment ai je pus croire qu'ils ont accepté mon père. C'est sûr que c'est pour nous humilier qu'ils nous acceptent. Mais je m'en fou. L'important est de pouvoir à nouveau serrer mon papounin et ma mamoune dans mes bras.
Mais mon espoir se brise lorsque j'entends le reste de la conversation.

-Heeee Adjoua dit à ton fils pd(gai) la de tenir sa langue hein. Si na je vais le botter(frapper) même.

-Ya quoi hein? Ya quoi même? Tchipp. Laisse mon fils en paix. Il a parfaitement raison. Miézan était un minable et un raté de pére. Si aujourd'hui il a grevé c'est de notre faute. C'est sa fille qui l'a mangé c'est sûr. Tou...

En fait la fille sage qui est en moi c'est transformée en démon. S'en que Adjoua (la mére d'Ezan) ne s'en rende compte je lui avais déjà sauté dessus. Sa perruque est tombée révélant le mileu de sa tête totalement chauve et son pagne c'est détaché. Elle c'est retrouvée à moitié nue mais moi je m'en foutais éperdument. Elle a mal parlé de mon père!?
Et bah elle va assumer. 

Je me stop quand j'entends ma mère me crier d'arrêter. Déconcentrée, j'ai pas vu la gifle monumentale que oncle Kouadjo m'a mise. Ma joue a senti sa main passer.

-Comment ose tu porter main à ma femme.
La haine se lisait dans son regard. Seigneur je n'ai jamais vu pareil rage. J'avais peur mais plus tôt mourir que lui montrer.
Il continu
-Tu crois quoi hein. Ici tu n'est rien. Ta naissance a porté malheur à notre famille. Si jamais tu insulte ou ne serais ce que regarde mal quelqu'un ici je te tu.
En parlant il m'a tiré par les cheveux et m'a jeté au pieds de ma mère.
- Dit à ton énergumène de fille de se tenir à carreaux.

Je me sentais humiliée, détruite, ravagée. Mon père me manquait, ma mére cette femme battante qui m'a élevé. Je ne l'ai jamais vu ainsi. Elle avait les yeux rougis et creusés par des cernes. Le regard lointain.

Seigneur qu'elle avait maigri on aurait dit un squelette. Oh mon Dieu. Je refusais d'y croire. Ça ne pouvait être elle. Non Non Non. Ce n'est pas elle. Ce n'est pas elle. Je n'arrêtait pas de me répéter cette phrase en tête. A un certain moment j'ai commencé à voir flou. Tout tournait autour de moi. Je ne voyais plus rien mais j'entendais les pleures de ma mère et les cris de tante Katy. Et se fut le trou noir.

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