3. Veronica

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Je suis la meilleure sœur du monde.

Quand j'entendis la porte s'ouvrir un peu trop brusquement, je sursautai de mon lit et trottinai vers l'entrée pour aider mon imbécile de frère. Il me salua lorsqu'il me vit et me fit de nombreux signes parfaitement incompréhensibles.

Je roulai mes yeux et m'avançai vers lui pour l'aider à tenir sur ses deux jambes et lui dire de se la fermer. Mais c'est là qu'un garçon de notre âge apparut aux côtés de Jonah et passa un main autours de sa taille avant que je n'aie eu le temps de le faire. Je fronçai les sourcils, c'était qui lui ? Je ne l'avais jamais vu avant.

Du coup forcément :

- T'es qui toi ?

Le garçon en question parut me remarquer enfin mais ne répondit rien. Je fronçai les sourcils en insistant, ce mec était chez moi après tout.

- Je t'ai posé une question Maui

- Maui ? –  répondit-il enfin en fronçant les sourcils.

C'était la première chose que m'était venue à l'esprit quand je l'avais vu. Il était grand, les cheveux bouclés, un peu longs et des tatouages étaient visibles sur ses bras découverts. Donc oui, il ressemblait à Maui dans le dessin animé Vaiana et s'il ne connaissait pas, et bien tant pis pour lui.

- Oh, mais il parle ! – je ricanai

Il fronça à nouveau les sourcils, essayant sûrement de comprendre mon charabia. Je lui souhaitais bonne chance.

Il était là à tenir mon frère sans rien faire, alors merci bien, mais ça je pouvais le faire aussi. Voyant qu'il était parfaitement inutile malgré ses gros bras, je me plaçai de l'autre côté de Jonah pour le soutenir moi-même. Celui-ci était dans un état second, peut-être même qu'il dormait debout et c'est vrai qu'il était lourd cet abruti.

- C'est bon, je gère Monsieur Je-fais-trop-le-gars-mystérieux-pour-donner-mon-foutu-prénom. Tu peux t'en aller maintenant

- Bien –  dit-il, puis il mit ses mains dans ses poches et s'en alla par où il était venu.

Le type avait clairement un grain.

Je portais tant bien que mal mon frère jusqu'à sa chambre, essayant de me faire le plus discrète possible au moment de passer par le salon pour ne pas réveiller mon père.

Je le déposai doucement sur son lit pas très confortable et sortis de sa chambre en évitant les calçons sales et autres paquets de chips qui trainaient par terre, puis, je rejoins enfin ma chambre et me jetai dans mon lit prête à laisser le sommeil m'emporter.

Le lendemain on était samedi, ce qui était une bonne chose en soit, sauf que j'avais accepté – sous auto-contrainte évidemment – d'aller promener les six chiens de Madame Sollier, la vieille dame du dessus, à 9h le matin. Je veux dire, qui a six putains de chien sérieusement ?

Mais si c'était ce qu'il fallait faire pour avoir de l'argent pour ma virée à travers les Etats-Unis, et bien j'étais prête à aller les promener ces imbéciles de chiens, et peut-être même que je ramasserais leurs merdes si j'étais de bonne humeur.

Donc quand mon réveil sonna à 8h30, je me levai sans grande conviction et allai droit à notre petite salle de bain pour prendre une douche rapide. Puis je m'habillai d'un simple jean et un pull noir et sorti de l'appartement.

Ça faisait près de vingt minutes que j'arpentais les rues de Creekwood suivie par ces maudits clébards mais je ne pouvais pas rentrer avant au moins 10h car devinez quoi ? Madame Sollier avait le culot d'avoir des exigences en plus. Elle voulait que la promenade dure au moins une heure. Et après, elle s'étonnait encore qu'aucun homme n'ait jamais voulu d'elle.

We Come A Long WayWhere stories live. Discover now