.. hein ?

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« Est-ce qu'il y a quelqu'un que tu aimes ? »


Cela faisait plus d'un ans que Hajime Iwaizumi avait quitté le lycée, il s'était inscrit dans une fac en dehors de la préfecture de Miyagi afin poursuivre ses études, tandis que son partenaire de volley s'était enregistré dans une université, tout aussi loin.

Inévitable que cela puisse l'être, ces deux là étaient au courant que leur chemin se séparerait un jour.
Mais les adieux n'étaient pas aussi tragiques qu'on ne l'aurait pensé.


Quelque jour avant les vacances d'été, l'attaquant avait prit son courage à deux mains et s'était confessé à son passeur —indirectement— sur le chemin de retour, demandant si son vis-à-vis était attiré par quelqu'un en ce moment même.

Surpris, le châtain avait brusquement arrêtés  ses pas. Il s'était alors retourné lentement —en laissant le vent balayer soigneusement sa frange— jusqu'à croiser le regard de son ami d'enfance qui reflétait pour la première, un sérieux sans pareil dans ses pupilles, au sens littéral du terme.

Sa vue a dérivé sur le coup.
Manquant un battement, une chaleur brusque lui était montée des poumons jusqu'aux joues et pour combiner le tout, une boule, qui apparement ne cessait de grandir, s'était installée au fond de sa gorge.
Esprit brouillé, mains moites, Oikawa vient de réaliser qu'il n'était absolument pas prêt à aborder ce sujet. À cette même seconde, il avait perdu ses mots sous les tas de réponses qu'il essayait de construire avec la plus ultime des paniques au ventre.
Sous cet atmosphère tendu, Iwaizumi attendait patiemment la réponse de son meilleur ami en le fixant dans les yeux, lui mettant encore plus de pression involontairement, tout en ayant peur de ce qu'il va répondre et s'était apprêté à tourner les talons si son vis-à-vis allait s'apprêter à prononcer ne serait-ce qu'un syllabe d'une phrase qu'il ne voulait pas entendre.

Ce moment de silence et de panique durait à la fois deux secondes en temps réel et une éternité pour l'interrogé.
Troublé, Oikawa a finit par baisser la tête, pommettes légèrement rosées et a donné sa réponse à Iwaizumi sur un ton embarrassé en se frottant le dessus de son nez avec la phalange de son index.

Depuis cette soirée là, plus aucune interaction.
Ils ont commencés à s'éviter en dehors du club, se forçant mutuellement à ne jamais croiser le regard de l'autre.
Cette attitude laissait perplexe beaucoup d'élèves du lycée, surtout les groupies d'Oikawa. Certain était même venu demander la raison discrètement, mais ces deux derniers n'en révélaient pas plus que « Rien de spécial, c'est la vie. On ne va pas rester coller ensemble H24, si ? ». Beaucoup n'étaient pas convaincus de leurs paroles, mais ils ne pouvaient rien demander de plus pour éviter de trop piétiner dans la vie privée des gens par respect.

__

Le pauvre n'était pas prêt.
À la réponse d'Oikawa, il avait l'impression de s'être prit la gifle de sa vie —qui l'a bien réveillé d'ailleurs—.
Il ne s'était pas imaginé dans un manga shōjō non plus, mais ce moment là, c'était limite s'il pouvait juste se tirer une balle et disparaître sur place instantanément en fermant les yeux.

Oikawa était son ami d'enfance, leur mère était de très bonnes amies.
Hajime a connu la naissance de Tooru, il n'existe pas une part de sa vie sans sa bouille d'emmerdeur.

Trop près.

Le Noiraud passait toutes ses journées avec le châtain en essayant d'attraper le plus gros scarabée qu'ils pouvaient.

« Trop près... » (IwaOi)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant