Gabriel Agreste, le surprenant

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"Marinette, je t'aime !"

C'est ce qu'avait eu le temps de dire Adrien avait d'être embarqué ( de force) dans le bureau du directeur. Il avait quitté une Marinette bouche bée. Il était à présent assis à côté de son père, qui avait été prévenu de son... comportement par la CPE. L'homme était raide comme un piquet, on aurait pu croire qu'un balai avait été introduit dans son fondement tant son dos était droit. Et il regardait Adrien avec un regard plus que sévère.

"-Adrien s'est battu, c'est bien cela ?
-Tout à fait ! Son comportement a été des plus déplorables. Mais aux vues de ses résultats et de son comportement exemplaire avant cet incident, il ne sera pas renvoyé.
-Bien. Donc je pense que la discussion est close et que nous pouvons vous laisser. "

Le père et le fils Agreste étaient à présent dans la voiture du plus vieux. Adrien savait que cela sentait le roussi pour lui. Clairement, il n'en ressortirait pas vivant. Il aurait dû embrasser Marinette tant qu'il le pouvait encore.

"-Et je peux savoir pourquoi tu as fait ça ?
-Hum... Je...
-Je t'ai appris à parler avec plus d'éloquence. Utilises la donc.
- J'étais jaloux.
- Jaloux ?
- Nathanaël, avec qui je me suis battu, a embrassé Marinette...
-Qui est ?
-Ma camarade de classe qui a gagné votre concours... Et dont je suis amoureux...
-Hum."

C'était étonnant. Son père ne l'avait ni privé de sortie jusqu'à sa mort ni désinscrit du collège. Adrien était bouche bée.

"- Fermes la bouche.
- Vous ne me punissez pas ?!
- Tu sais, j'ai été jeune. Je sais ce qu'est la jalousie. Et je me suis déjà battu avec quelqu'un pour... pour ta mère."

Adrien n'en croyait pas ses oreilles. Son père s'était battu ?! Par jalousie en plus de ça ! Son père avait vraiment changé depuis la disparition de sa mère. Il n'aurait jamais pensé possible que son père se batte avec qui que ce soit pour quoi que ce soit.

"- Et je peux te le garantir, les femmes ont horreur qu'on se batte pour elle. Tu ferais mieux de la conquérir vite ta Marinette. Sinon tu risquerais de le regretter.
-Mais comment ? Je suis sûr qu'elle me déteste maintenant.
-Utilises ta tête, tu trouveras facilement."

Utiliser sa tête. Quel magnifique conseil. Qu'est ce que j'allais pourvoir en faire. Un conseil vraiment stupide. Quoi que... C'était ça ! Il allait utiliser sa tête ! Marinette aimait le monde de la mode ? Peut être pourrait il aller dans une mercerie ou dans un magasin de tissu ! Il se ferait sûrement pardonner. Une rose aussi serait parfait pour sa douce Marinette ! Son père était un génie !

"-Père ? Pourrions nous passer par une mercerie ou un magasin de tissu ? Et par un fleuriste !
- Je vois que tu as utilisé ta tête."

Il avait dit ça avec un léger sourire. Gabriel Agreste était vraiment une personne surprenante. Il était de bon conseil pour son fils encore jeune.
Ils étaient en chemin vers la boutique que Gabriel fréquentait à ses débuts. Cela lui rappelait des souvenirs. La rencontre avec sa douce Émilie, les jours heureux qu'il avait passé avec elle avant que... Il refusait d'y penser. Il avait vécu trop de mauvais souvenir à cause de ça. Et le plus important pour le moment était d'aider son fils à reconquérir le cœur de sa belle.

Adrien était entré en premier dans la boutique. Suivi de près par son père. La vendeuse ne semblait pas les avoir remarqués pour le moment. Adrien parcourrait les rayons à la recherche de quelque chose. Mais il ne savait pas quoi exactement.

"- Père que me conseilleriez vous pour une jeune femme ?
- Du satin ou de la soie, mais le coton peu aussi être très agréable au touché et les lainages ne sont à ..."

Clairement, il aurait dû se taire. Son père était parti dans un exposé complet des tissus pouvant convenir aux jeunes femmes. Allant des couleurs aux motifs parfaits pour la jeunesse et passant par les rubans et la dentelle. Mais Adrien était sûr d'une chose. Le bordeaux irait parfaitement à Marinette. Elle était exactement comme elle, vive et douce, chaude et mystérieuse, lumineuse et attirante.

" Père, la couleur qui conviendrait le mieux à Marinette est le bordeaux. Et je suis certain que de la soie serait parfaite. Le tissu est fluide et mettrait en valeur ses formes et ses gracieux mouvements."

Son fils était vraiment amoureux. Cette jeune fille lui faisait perdre la tête. On pouvait clairement le remarquer. La pauvre allait avoir du mal à ne pas s'en rendre compte quand elle le verrait. Il espérait fortement que son unique fils n'allait pas finir le cœur brisé. Il savait ô combien cela faisait mal.

"Gabriel ? C'est bien toi mon petit ?"

Un autre souvenir du passé. C'était décidément la journée.

"- Je suis vraiment ravi de vous revoir madame, comment aller vous ?
- Je commence à me faire vieille, je songe à me trouver un successeur pour faire tourner la boutique, mes vieux os commencent à protester à l'idée d'aller ouvrir la boutique. Mais dis moi mon petit, où est donc ta chère petite Émilie ? La dernière fois que je vous ai vu, elle était enceinte! Et votre petit ? Comment va-t-il ?
- C'est une longue histoire. Malheureusement, je ne vais pas avoir le temps de vous la raconter. Quant à mon fils, il est ici avec moi, nous sommes venus chercher un rouleau de soie bordeaux pour sa belle."

Gabriel fit signe à Adrien de s'avancer. La dame était âgée mais elle était absolument magnifique, ses courts cheveux blancs faisaient ressortir ses yeux noirs en amande. Ainsi, cette dame avait connu ses parents dans leurs jeunesses et avant sa naissance. Il aurait vraiment aimé lui parler d'avantage mais, pour le moment Marinette était plus importante. Il reviendrait avec elle, il était certain que cette boutique et que la vieille femme lui plairaient.

Adrien était maintenant devant la boulangerie des Dupain-Cheng avec le rouleau de soie et une rose dans les mains. Il hésitait à sonner. Et il n'eut finalement pas à le faire puisque son père s'en chargea pour lui.

"- Tu me préviendras si jamais tu restes dormir ici. Autrement, appelles ton garde du corps, il viendra te chercher.
-Euh... D'accord."

Adrien n'eut pas le temps de rajouter quoi que ce soit que son père faisait demi-tour et partait en directeur de sa voiture. Et on lui ouvrit la porte, c'était madame Dupain-Cheng. Adrien cacha rapidement la rose dans son dos et devint aussi rouge que celle-ci.

"-Euh... Bonjour, est ce que... Est ce que Marinette est là ?
- Oui, elle est dans sa chambre, attends un petit instant. MARINETTE, IL Y A ADRIEN DANS L'ENTRÉE, JE LUI AI DIT DE MONTRER. Tu peux y aller maintenant. Je te laisse montrer seul, tu connais le chemin.
-Oui merci beaucoup !"

Leur maison avait peu changé. Il y avait juste quelques photos de Marinette qui étaient venues se rajouter à celles déjà existantes dans leurs cuisines. Plus il avançait vers la chambre de Marinette, plus il se sentait nerveux. Si elle ne l'aimait pas, si elle ne lui pardonnait pas son comportement, si elle se moquait de lui ? Bon, il était sûr qu'elle ne se moquerait pas de lui. Mais qu'allait il advenir d'eux ?

Il entra dans la chambre. Marinette était sur son ordinateur à scruter le Ladyblog. Adrien ne l'avait jamais vu aussi belle, elle avait les cheveux relâchés et portait son pyjama rose. Elle se retourna et il crût bien mourir d'une combustion instantanée. Ses yeux bleus étaient tellement perçant qu'il avait l'impression qu'ils voyaient son âme dans son entièreté.

"- Hum... Salut ?
- Salut...
- Je suis venu me faire pardonner..."

Il avait dit ça en sortant la rose de son dos. Marinette semblait surprise mais elle lui envoya un sourire qu'il trouva resplendissant.

"- Tu- tu viens à côté de moi ?
- Euh ouais !"

JalousieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant