Chapitre 1

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Alors ça, c'est tout à fait moi! Avoir une envie ultra pressante au supermarché! Génial.
En fait, ce n'est pas vraiment un supermarché, mais plutôt une supérette. Un petit magasin, dans lequel je vais beaucoup. Par chance, celui-ci a des toilettes!

Les énormes volets du magasin commencent à se fermer, et les clients se pressent à la caisse. Je connais plutôt bien Maurice, le gérant de l'épicerie, et il est toujours très pressé de finir son travail...c'est vrai, à peine 18H50 et il commence déjà à fermer les volets! Parfois il se dépêche tellement, qu'il se trompe dans la monnaie, qu'il oublie d'éteindre les lumières... Il y a même un jour ou il n'a pas pris l'argent qu'un client lui tendait, lui laissant des courses gratuites. Maurice (dit Momo au village), est plutôt vieux, toujours le dos rond, il a des bourrelets à la nuque, et est assez petit de taille. Il est très gentil, mais c'est fou ce qu'il est toujours ronchon ! Je me retrouve donc prise dans un dilemme intérieur: Aller maintenant en caisse et payer mes fruits, pour courir jusque la maison qui n'est pas si loin que ça, et faire un énorme pipi en arrivant, ou alors, aller dans les toilettes (qui, avouons le, ne sont plus très neufs et propres mais qui font l'affaire) de cette supérette et se précipiter en caisse par la suite ?

Ne voulant pas plus réfléchir, je dépose mon panier de provisions près de la caisse, je vois qu'il n'y a plus qu'un client en train de payer. Prenant conscience que le magasin va rapidement fermer, je me dépêche, et entre dans un des deux toilettes pour me soulager au plus vite. Je sors, et commence à me nettoyer les mains lorsque j'entends la porte de l'autre toilette bouger. Je regarde dans le miroir face à moi, pour voir ce qu'il se passe dans la cabine située dans mon dos; en effet, quelqu'un essaie de forcer en secouant la malheureuse porte pour sortir. Je toque donc timidement:
_Heum... Vous n'arrivez pas à sortir??
La porte cesse de bouger.
_Ça ne se voit pas non! Bien sûr que je n'y arrive pas! Je ne m'amuse pas à secouer cette foutue porte simplement pour m'amuser! Cri une voix masculine de l'autre côté. Bizarrement, cette voix me rappelle étrangement quelqu'un, mais dans la précipitation, je ne cherche pas à comprendre. De plus, au vu de ce qu'il vient de me dire, je n'ai absolument pas envie de l'aider. Mais, ma politesse et surtout ma gentillesse me rattrapent et je ne peux m'empêcher de répondre:
_Très bien. Essayez de pousser la porte tout en tournant le verrou.
La porte fait un bruit, j'entends aussi le verrou. Mais ça ne s'ouvre pas.
_Aaarggtttt!! Mais c'est pas vrai! Ça ne fonctionne pas! Merde!
La personne donne un coup violent sur la porte, ce qui me fait sursauter.
_Calmez vous! Vous n'y arriverez jamais en vous excitant comme ça sur cette satanée porte!!
Cette fois-ci il ne me répond pas, se contentant de lâcher un énorme soupir de frustration, je continues donc:
_Bon, donc essayez heum.. de tirer la porte vers vous en tournant le verrou.
Encore les petits bruits de porte et les cliquetis du verrou, puis enfin la porte qui s'ouvre...

Et la.... Le choc. Le genre de choc qui paralyse, celui qui te fait regretter sincèrement d'être aussi sympathique envers tout le monde...

Okay...C'est une plaisanterie? Le garçon qui sort du toilette est mon pire ennemi. Vraiment mon pire ennemi. Tyler Cullen. Rien que ça! Génial. Nous nous sommes toujours détesté, absolument TOUJOURS. Et avec la chance que j'ai, j'ai le droit à sa présence chaque année depuis la maternelle. Il a toujours été dans ma classe! Sérieusement,quelles sont les chances de tomber chaque année, de la maternelle au lycée, dans la même classe, avec la même personne? Je suis sure que les chances sont d'une sur 170 milliards de millions! Le sort doit être contre moi, c'est certain.

En maternelle, on se détestait car il ne cessait de voler mes goûters. C'est tout bête, mais je ne lui avait jamais rien fait, et pourtant il venait toujours me le prendre méchamment des mains.
Après avoir grandi, nous nous sommes détestés parce que, pour lui j'étais une "intellotte" une "grosse coincée". Mais c'est au collège ou vraiment, j'aurais voulu le tuer. Lui et sa bande d'amis tout aussi répugnants que lui, n'arrêtaient pas de m'insulter. Intellotte, coincée, rat de bibliothèque, miss-je-sais-tout, et j'en passe.. Toutes ces insultes ingrates qu'ils me balançaient au visage tous les jours, c'en était presque du harcèlement. Je n'ai pourtant jamais lâché l'affaire, leur répondant toujours des insultes qu'ils méritaient bien.
Lui me détestait pour mon intelligence, mes bonnes manières, et moi pour son arrogance, sa méchanceté, sa popularité. Et nous sommes maintenant en première, et je le hais encore pour les mêmes raisons. Nous avons grandi ensemble et pourtant, nous en sommes toujours au même point: On s'insulte tous les jours, on ne se supporte pas, et c'est bien connu. Les professeurs, nos familles, nos amis sont tous au courant, puisque nous ne sommes pas discrets. Avant, on se battait beaucoup. Il arrivait même qu'en plein cours, nous nous sautions à la figure pour nous gifler ou nous griffer. Parfois, c'était dans le bus, et le plus souvent, c'était dans la cour de récréation. Je ne saurais compter le nombre de fois ou c'est arrivé! Une fois, il a dû repartir chez lui car je l'avais fait tombé violemment tête au sol, lui créant des vomissements inquiétants.

Mais maintenant je dois avouer que j'ai peur de lui: il a énormément grandi, et pris en musculature. Il est très fort et pourrait m'assommer d'un coup de poing, je n'en doute pas. Et puis, sincèrement, je pense que la maturité joue beaucoup : je ne peux plus me permettre de faire ce genre de gamineries, dangereuses qui plus est, devant tout le monde...Je me retiens donc de me jeter sur lui et de lui arracher les deux yeux, même si ce n'est pas l'envie qui manque.

Passons. Cet horrible Tyler si prétentieux se trouve donc devant moi, me procurant un frisson d'horreur. Pendant une mili seconde, il paru étonné de me voir, mais son regard haineux que je lui connaissais mieux, revint assez vite.
_Toi! Walker! Le rat de bibliothèque! Si j'avais su que c'était toi, je serais resté enfermé! Crache t-il comme s'il parlait à un véritable rat d'égout.
_T'es pitoyable, lâchais-je, lassée.

Je me rappelle tout à coup que le magasin était sur le point de fermer lorsque j'étais partie aux toilettes, et me précipite donc jusqu'à la caisse. Mais mon coeur semble s'arrêter soudainement. Oh non, ça ne peut pas être vrai!
Les lumières sont éteintes, les portes et les volets sont fermés. Quelle horreur! Nous sommes enfermés! J'ai trop traîné, tout ça pour ce sale type!
Mais comment c'est possible ? Comment ce fichu Maurice a fait pour ne pas s'apercevoir de notre présence ?! Et comment moi, j'ai pu oublier que le temps pressait, que je n'avais eu qu'une minute à peine devant moi ?!

Cullen arrive derrière moi, et regarde autour de lui, complètement perdu. Un air ébahi apparaît sur son visage:
_Non mais.. quoi?! C'est fermé ?! Me demande t-il bêtement.
_Non non, on a juste le magasin pour nous tous seuls, Momo nous attend bien sagement chez lui le temps que nous trouvions de quoi manger ce week-end ! Sombre idiot !

Je vois sa bouche s'ouvrir pour répliquer ou encore m'insulter, mais elle se referme. Il semble réaliser quelque chose, puis je vois de la malice s'immiscer dans son regard, avant qu'il ne me fasse un sourire en coin (ce qui ne présage jamais rien de bon venant de sa personne...) :
_Tu as raison, l'intellote. On a le magasin pour nous tous seuls! Cri t-il complètement excité à cette idée.

Ce mec est totalement ravagé.

Dans les étoiles   [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant