Chapitre 43

87.8K 4.2K 793
                                    

Trois mois se sont écoulés, et je ne vais pas vraiment mieux.

Trois mois que ça dure.

Trois mois.

Je suis  insociable au lycée, je suis bien trop méchante avec mes parents, il n'y a que pendant les appels avec Tyler que je vais bien.

Je suis une vraie catastrophe, je ne me comprends plus... j'aimerais pouvoir expliquer ce qu'il m'arrive, ce que je fais de ma vie, mais... je ne le sais pas moi-même. Tyler me manque. Rosie, John me manque. Ma vie d'avant me manque.

Je n'arrive pas à m'intégrer dans mon lycée, tout simplement parce que d'une part, je n'en ai pas envie, et de l'autre, car je ne montre aucun intérêt envers personne. Je déprime tellement que je n'ai aucune envie de parler.
Avant, j'avais cette étiquette de l'intello, maintenant, j'ai celle de la « bizarre ».
Au début, quelques garçons me sifflaient, en disant « pas mal la petite nouvelle », ce à quoi je répondais dés doigt d'honneur.
Je pense sincèrement qu'ils le méritaient, mais du coup, tous les garçons ont l'air de me prendre pour une fille qui ne s'intéresse pas à eux. Ou qui est lesbienne, après tout, je suis certaine que c'est ce qu'il doivent se dire, pour ne pas blesser leur ego.
Les filles elles, sont un peu trop pestes à mon goût, alors je les évite, et elles m'évite, ce qui me plait beaucoup.
Pour le reste des filles, elles sont sûrement très gentilles et tout ça, mais... étant donner que je n'ai aucun amis ici, que je ne réponds pas vraiment quand on me parle, et que je rêvasse toujours, que ce soit dans la cours ou pendant les cours, on me prend pour une insociable qui déteste la société.

Tant mieux.

Je ne souhaite pas m'habituer à la vie d'ici, à ce lycée, à ma maison.
Je souhaite partir, au plus vite.
J'y arriverais, je trouverais une solution.
C'est pourquoi, je ne veux pas apprécier cet endroit. D'ailleurs, je n'ai défait aucun carton chez moi. Mon bureau n'est même pas monté, j'ai interdit de nombreuses fois mon père de le faire lorsqu'il venait les bras chargés d'outils. Mon dressing est vide, mon tapis est toujours roulés et emballé. Les tiroirs de ma table de nuit sont vides, et tous mes cartons sont plus ou moins ouverts, notamment ceux des vêtements, puisque j'en ai besoin. D'autres sont toujours bien fermes, scotchés. Des bouquins sont éparpillés partout, car j'ai beaucoup lu. J'ai encore des cartons rempli, débordant de livres que je ne veux pas ranger dans mon énorme bibliothèque, montée pour le coup, mais tristement vide.
Je l'ai dit: je ne veux pas m'installer. Ce n'est pas chez moi, je ne veux pas, je l'accepte pas.
Et s'il le faut, je fuguerai, dangereux ou pas.
Ma seule réticence est que je décevrait mon père, je l'inquièterait et l'énerverait sûrement, et ce n'est pas mon désir.
Cependant, ici, je ne serais jamais chez moi.

J'ai tout de même passé quelques coups de fils à mes amis:

Rosie a un copain, Carl, et elle a l'air vraiment amoureuse. Je suis contente pour elle. John a pris 4kg tellement il stress pour son bac, et que le stress le fait manger.
Au contraire, moi j'en ai perdu environ 6...
Mais j'ai trouvé un défouloir, qui est courir.
Et aussi la musculation.
Bon, pas grand-chose hein, je ne veux pas un corps musclé affreux. Juste de jolies formes.
Mon anniversaire est le 25 juillet, donc bientôt. Tyler a eu 18 ans la semaine dernière, mais ne les a fêté qu'avec sa famille.
Je lui ai envoyé une lettre et une chemise de marque par colis, avec quelques photos de moi, récentes et d'autres, de mon enfance, juste pour qu'il m'ait avec lui, pas loin...
Lui non plus ne va pas très bien...
Je lui manque aussi, il s'est beaucoup isolé.
Mais mon père l'appelle régulièrement, et aucun des deux ne veulent me dire ce qu'ils se disent. Cela me frustre, je trouve ça vraiment étrange qu'ils se téléphone aussi souvent, et qu'aucun des deux ne veulent m'en parler... M'enfin.

Dans les étoiles   [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant