Les Mousquetaires du Roi. La Duchesse de La Hayes (en reécriture)

Chapitre 12 : De justesse

Jeudi 8 mars 1617

Catherine De la Hayes semblait chercher quelqu'un du regard et n'avait pas fait attention à la femme qui était devant elle et qui était partie précipitamment. Son mari étant parti voir le Roi, elle s'était retrouvée avec un groupe de femme dont les discussions l'ennuyaient profondément. De plus, la personne qu'elle espérait de ne se montrait toujours pas. Ses yeux d'un bois sombre scrutaient la foule des invités. Ils regardaient avec mépris et dédain les hommes et femmes conviés à cette réception. Elle aperçut alors une capeline rouge et de dirigea vers l'homme qui la portait : « Votre Eminence... salua-t-elle avec en baisant sa bague.

- Eh bien, Duchesse, où est votre époux ?

- Auprès du Roi, bien sûr. Pourquoi m'avoir écrit cette lettre, votre Eminence ? De quoi voulez-vous que nous parlions ?

- Hum, pas ici, si vous le permettez. Eloignons-nous de cette foule encombrante... »

Elle le suivit, toujours aussi hautaine dans sa démarche. Il s'arrêta au niveau de l'entrée d'une porte qui menait à la galerie et le Cardinal expliqua : « C'est une affaire très confidentielle et j'espère avoir une garantie de votre silence, Duchesse.

- C'est une question d'argent ? devina Catherine sans trop de difficulté.

- On voit que vous êtes une connaisseuse...

- Mon mari est tellement riche...

- Mais vous avez raison : j'ai besoin d'un soutien financier afin de mettre en place mon projet...

- Un projet ?

- C'est un projet que je tiens secret et que je vous dévoilerai le moment venu, si vous accepter d'y participer...financièrement bien entendu...

- Vous me demandez donc de vous donner de l'argent sans savoir de quoi il s'agit ? reformula la Duchesse ironiquement avec une pointe de mépris. Ah ! Alors c'est la meilleure plaisanterie que je n'ai jamais entendu de toute ma vie, vraiment !

- C'est une requête, Madame, pas une plaisanterie.

- Alors adressez-vous à mon mari...nous verrons ce qu'il en dira... railla Catherine.

- Le Duc n'accepterait jamais ce genre de contrat. Tandis que vous...

- Seriez plus à même de donner votre accord ? Je ne suis pas une femme qui jette l'argent dans un gouffre sans savoir de quoi il retourne....De plus, ce n'est pas moi qui gère cette fortune...

- Vous êtes duchesse...

- Etre la femme d'un duc ne signifie pas pour autant que avoir libre accès à la fortune familiale... »

En disant cela, Catherine eut une révélation. Elle y réfléchit quelques secondes et sourit au Cardinal et proposa : « ...il y a peut-être un moyen de nous entendre...

- Quelle est votre proposition ?

- Je veux que vous m'aidiez à devenir l'héritière de la Champagne...

- Pourquoi une aide ? N'est-il pas évident que vous êtes la seule qui héritera de tout après la mort du Duc étant donné que sa fille n'est plus ? » interrogea Richelieu sans trop comprendre.

Les nerfs de Catherine étaient à bout mais elle conserva son calme en forçant sur sa voix : « Non justement, mon époux n'a rien rédigé de tel...du moins il n'a jamais voulu en parler avec moi...Il a une autre personne en vue...