Pour l'infatuation maternelle, comme chacun sait, tout accouchement est l'enfantement du monde.
Que ne donnerais-je pour réentendre ma mère me ressasser l'épopée de ma naissance, en me pressant contre les battements de son cœur blessé, mais viscéralement aimant, dans cette chaude étreinte, vibrante, bienveillante, rassurante, d'une mère seule ?
Si la voix d'une femme ensorcelle le cœur, la voix d'une mère enchante l'âme. Mais qui saurait dire laquelle est celle de Dieu ? Le divin Néron peut-être, quoique je n'aie eu le bonheur de disséquer son cœur.
Aujourd'hui encore, je suis hanté, jusque dans mes rêves, par la volubilité maternelle, rocailleuse, mélodieuse. Son timbre m'est si singulier, magnétique, envoûtant. Chacune de ses intonations semble avoir creusé son sillon au plus profond de mon être.
Quand le paradis de l'enfance aura disparu, il restera encore de ces réminiscences en consolation, même lointaines et évanescentes, telles ces senteurs me prenant aux tripes, après avoir imbibé ma mémoire, si ce n'est pour mieux me poursuivre.
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Itinéraire parisien d'un dandy
RomancePrétextant un rendez-vous en ville. En vue d'un petit boulot ! Danielle quitta Cap-Rouge au premier chant du coq annonçant l'aube, pour se porter au-devant du jour. En direction de Jacmel. C'était un lundi de Toussaint. Danielle avait perdu l'in...