Derrière tous ses tatouages, se cache sa véritable histoire. Cœur solitaire et sans véritable attache, Kurt Wilson n'a qu'un seul objectif : Quitter cette foutue vie pour toujours. Seulement voilà, il ne s'attendait pas à tomber sur elle. Cette fill...
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Douze mois. C'est la durée qu'il me reste à tuer avant de pouvoir enfin m'échapper de cette vie. J'sais pas quoi faire de tout ce temps. Sûrement attendre sagement que ça passe, une bouteille de Jack à portée de main et la culpabilité comme copine de beuverie.
Pathétique, mais tellement ma vie en ce moment.
Depuis mon retour à Madison Hills, je tourne en rond. J'ai l'impression de devenir fou. Je ne dors plus la nuit et la journée je pars complètement en vrille. Je n'arrive pas à comprendre comment c'est arrivé. Je n'arrive pas à me dire que c'est réel. Je me dis que je vais finir par ouvrir les yeux et constater que c'était simplement un cauchemar. Juste un putain de cauchemar. Mais ce n'est pas le cas. Quand j'ouvre les yeux, il n'y a que moi. Je suis tout seul et j'ai cette putain de douleur qui me comprime le cœur.
Ça fait presque un mois que je suis sorti et pourtant je n'arrive pas à me faire à l'idée. Si je suis ici, c'est pour tenir une promesse. Quel con j'ai été ! Passer une année entière à la fac à faire comme si j'étais content d'être là. À faire comme si j'en avais quelque chose à foutre de tous ces cours débiles.
Je me fiche d'être diplômé à la fin de l'année. Je m'en fiche parce que de nous deux, c'était elle qui aimait passer son temps sur le campus. Étudier, lire des foutus bouquins et donner des cours de soutien, c'était son truc, pas le mien.
Pourtant je suis là. Assis surce canapé à boire du whisky à la bouteille. Je suis pathétique, mais j'en ai rien à foutre. Quand je bois, j'ai l'impression d'étouffer ma culpabilité et l'espace d'un court instant je ne ressens plus rien. Je peux souffler.
Je ferme les yeux et soupire. Encore une journée pourrie. Encore une journée à espérer boire suffisamment pour en crever, mais la vie est une putain de garce et elle refuse de me laisser partir. Elle me retient par les pieds et j'ai beau la supplier de me lâcher, elle me retient plus fort encore. Je ne sais pas ce qu'elle veut. Je ne sais pas pourquoi elle refuse de me laisser crever.
À croire qu'elle fait exprès de s'acharner sur moi. Ça doit la faire kiffer de me voir si minable.
La bouteille au bord des lèvres, je penche la tête en arrière pour boire une nouvelle gorgée. L'alcool me brûle, il m'anesthésie et putain, ça fait un bien fou. Je ferme les yeux pour profiter de ce court moment de plénitude, mais je grimace quand mon téléphone se met à sonner. Je le sors de la poche de mon jean.
Du revers de la main, je m'essuie la bouche avant de décrocher et, mon téléphone contre l'oreille, je marmonne quelque chose pour saluer la personne. En reconnaissant la voix de ma mère, je grogne.
- Kurt ?
- Ouais ! Tu veux que ce soit qui d'autre ? C'est sur mon portable que t'appelles !
- Tu as encore bu c'est ça ? S'il te plaît... Dis-moi que tu n'es pas ivre mort ?!
- Ivre... Ouais. Mort ? Pas encore. Qu'est-ce que tu veux ?