Tristesse. Colère. Culpabilité. C'est une multitude d'émotions. Je n'arrive pas à savoir ce que je ressens vraiment. Je n'arrive pas à mettre de mot dessus. Ça fait trop mal.
C'est comme si le temps s'était arrêté. Je revois ces femmes se tenir devant nous et nous dire que c'est terminé. C'est fini. Elle nous a quitté.
Plus jamais j'entendrais cette femme nous donner des nouvelles. Plus jamais on se demandera comment tu vas. Plus jamais on se dira que tu as une chance d'y arriver, de vivre. Plus jamais.
J'au ce trou dans ma poitrine qui ne cesse de me rappeler que quelque chose a disparu. Tu as disparu. Je l'entends, je revois les images.
On est tous silencieux. Personne n'ose parler. Personne n'y croit. C'est le choc. On tombe tous des nues. Silence total dans la salle. On doit faire comme si de rien était, comme si tu étais encore parmi nous.
On craque tous. Un par un. Certains plus vite que d'autres. Les larmes, les cris, les pleurs, les sanglots. Tout se mélange. On se trouve à passer cette matinée dans un silence pesant. Est-ce bien réel ? Ils nous répètent sans cesse qu'ils sont là si on a besoin de parler, mais quoi dire ?
On se retrouve dans cette salle toujours en ne sortant aucun mot. Ce n'est pas un silence reposant. Loin de là. C'est tout l'inverse. On parle. Elle craque. Il craque. Je craque. Ok craque tous. Les paquets de mouchoirs se vident en vitesse grand V. On est là, on se prend mutuellement dans les bras, on pleure ensemble.
On pleure son départ même si on ne l'appréciait pas forcément. Je ne l'aimais pas. La dernière fois que je lui ai parlé c'était pour se disputer. Je l'ai vu partir alors que je parlais. Elle ne m'a pas laissé finir. Tu ne m'as pas laissé finir. Et maintenant, j'ai toutes ces émotions qui se bousculent en moi. Je suis triste parce que tu n'es plus là. Je suis en colère contre cette foutue maladie qui enlève des gens qui n'ont rien demandé. Je me sens coupable. Coupable de vivre alors que toi, tu ne peux pas. Je suis en vie. Tu es morte.
Et maintenant ? Je n'ai plus que mes yeux pour pleurer. Pleurer ton départ. Tout le monde part un jour, mais toi, tu es partie bien trop tôt. Tu nous a quitté et on n'a rien pu faire. Tu n'es plus là.
