—Franchement, j'ai toujours du mal à croire que vous ne soyez pas au courant... Bref. Il y a une comète qui s'est écrasée en plein Nancy, plus précisément sur notre lycée.
—Quoi ? s'écrièrent Hugo et Franck en même temps.
—Je sais, c'est dingue...
—Mais comment ça se fait qu'on n'en a pas entendu parler ? demanda Hugo, toujours incrédule.
—C'est vrai ça, dit Franck. Un truc pareil, ça ne passe pas inaperçu.
—Justement, ce n'était pas censé arriver, dit Éric.
—Comment ça ?
—Quand ils en ont parlé à la télé, expliqua Eric, ils ont dit que cette comète était juste censée frôler notre planète, mais apparemment elle a changé sa course au dernier moment. Je suppose que les météorologues et les astronomes doivent être dans un sacré pétrin en ce moment, ajouta-t-il en riant.
Mais aux oreilles d'Hugo, son rire sonnait faux. C'était comme s'il essayait de se rassurer lui-même.
—Mais comment ça se fait que tu sois le seul à te souvenir de ça ? lui demanda Franck.
—J'en sais rien. Mais c'est clairement inscrit dans ma mémoire. J'invente rien.
—Et... tu penses que c'est pour ça qu'on est ici ? dit Hugo. A cause d'une comète ? Ça n'a aucun sens...
—Pas faux, renchérit Franck.
—Mais ça vous arrive de réfléchir un peu tous les deux ? s'énerva Eric. Si ce que je dis est vrai, ça ne vous paraît pas bizarre qu'on soit toujours en vie ?
Le silence devint assourdissant. Hugo eut presque l'impression qu'il ne pouvait plus respirer.
—Ce... ce serait donc pour ça qu'on nous aurait enfermé ? dit Hugo d'une voix apeurée.
—Ça m'en a tout l'air, dit Eric. Et si c'est bien le cas, ça voudrait dire qu'à part nous... à part nous...
L'implication des paroles d'Eric plongea Hugo dans un moment d'effroi. Il n'avait pas besoin de les voir pour savoir que ses compagnons de cellule pensaient eux aussi à leurs familles. Étaient-ils vraiment tous morts ?
—Non, non, non et non ! dit soudain Franck avec colère. Je refuse de croire ça !
—T'as une meilleure explication ? rétorqua Eric.
—Bah oui figure toi ! Peut-être que comme nous, ils sont enfermés ailleurs, enchaînés comme du bétail et...
—Non.
Cette fois-ci c'était Teresa qui avait répondu. Son voix fluette avait résonné presque comme une sentence.
—Nous sommes les seuls, dit-elle.
—Comment tu le sais ? dit Hugo. Te souviens-tu de quelque chose? As-tu entendu quelqu'un en parler ?
—Non, répondit-elle.
—Mais alors comment... ?
—Je le sens.
Un long silence suivit ses paroles. Franck fut celui qui le rompit.
—Elle est complètement barjo, dit-il.
—Pour une fois, je suis d'accord avec toi, dit Eric.
—Hey ! intervint Hugo. Ne lui parlez pas comme ça !
—De toute façon, barjo ou pas, ça confirme ce que j'ai dit, dit Eric. Nous sommes probablement les seuls survivants et ceux qui nous ont mis ici veulent savoir pourquoi.
A cet instant, une voix, qui n'avait rien à voir avec celle d'Hugo et des autres, s'éleva. Une voix grave, profonde, autoritaire :
—Vous avez parfaitement raison, Atypique numéro 3.
VOUS LISEZ
Atypiques
Science FictionHugo se réveille dans l'obscurité la plus totale. Il ne sait ni où il est ni comment il est arrivé là. Et comme si ce n'était pas suffisant, il se rend compte que des chaines lui retiennent les mains, mais aussi qu'il n'est pas seul... Hugo comprend...