Royalement et loyalement

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Point de vue Sophia

Le chant des oiseaux vient bercer mes douces oreilles afin de me réveiller en délicatesse et cela fonctionne assez bien.

J'ouvre un oeil, puis le deuxième avant de voir une tête de bambin surgir devant moi. Une deuxième arrive et enfin une dernière.
Ceux sont les triplets. En réalité ils ne sont pas triplets, mais vues le peu d'années d'écart entre chacuns, ils sont considérés comme tels.

Irma vient me faire un bisou baveux me laissant une odeur fraichement matinale sur le  front tandis qu'Hiram et Lourdes me sautent sur la poitrine, pensant que j'ai encore 10 ans donc, des pectoraux à la place des seins.

- Aïe ! gémissai-je de douleur.

- Nous nous excusons Princesse ! dirent-ils tous en choeur.

Je souris légèrement en m'étirant et en les prenant uns à uns afin de leur faire subir le tendon d'Achille de tout enfant : les chatouilles.

La porte s'ouvre violemment sur la Reine, ma mère.

- Irma, Hiram, Lourdes, préparez-vous à partir. Le chauffeur charge vos bagages.

- Oui mère.

Je fronce les sourcils. Je ne comprends absolument pas ce qui se passe, où vont-ils ? Seront-ils seuls ? Quels bagages ?

Je retiens Hiram par le bras tandis que les autres courent vers les escaliers. Ma mère a déjà fui, de sorte à ne pas répondre à mes questions.

- Princesse je dois vraiment m'en aller, dit Hiram paniqué à l'idée de se faire réprimander par nos parents.

- Ne t'en fais pas Hiram je vais te laisser partir mais avant ça j'ai besoin de savoir où est-ce que vous vous rendez.

Il réfléchit et me dit inocemment :

- Nous quittons le royaume. Père désire que l'on rende le pays fier en devenant de grandes personnes dans le monde entier ! cria-t-il tout enjoué.

- Mais...n'a-t-il pas mentionné mon nom ? demandai-je vexée.

- Dans mes souvenirs, je ne pense pas. Il a dit que tu étais grande et qu'il était trop tard pour devenir quelqu'un. Tu es condamnée à rester au Camanaska. Maintenant je te laisse un baiser, signe d'affection et d'adieu.

Je l'embrasse de tout mon coeur et lui demande de faire attention et le fait promettre de ne pas m'oublier avant de le laisser s'en aller.

J'étais loin d'imaginer que c'était la dernière fois que j'entendais parler d'eux.

Je me donne une claque mentale et me reconcentre sur mon reflet dans le miroir pendant que Ségolaine, la coiffeuse me brosse soigneusement les cheveux. Mon téléphone fait retentir une courte sonnerie aigüe, m'informant que je viens de recevoir une notification :

De Emma 🐀 (je trouve qu'elle ressemble à un rat) :

"Cours d'histoire annulé, on commence à l'heure prochaine."

Un énorme rictus se forme sur mon beau visage et je balaie l'air d'un coup de main gauche et me relève.

- Cessez d'assouvrir vos fantasmes sur mes cheveux et revenez dans une heure, je commence plus tard finalement, crachai-je à cette moins-que-rien.

Elle déglutit, rangea son matériel dans une trousse et sortit de ma chambre la tête baissée.

Vous devez me penser méchante mais détrompez-vous, je ne le suis pas. Sachez que cette femme, peu avant le départ de mes frères et soeurs, les avait coiffé. Hiram avait une magnifique coiffure et était très soigné, quant à mes soeurs, elles n'avaient pratiquement plus de cheveux ! Étonnant non ? C'était évident ; Ségolaine l'avait fait exprès. Elle ne cessait de s'excuser -excuses n'exprimant pas une once de sincérité- auprès de ma maternelle ce qui lui permis de garder sa place dans la famille royale. Mais bon, vous devez vous dire mais encore, elle a juste rasé la tête des futures héritières du trônes -ou du moins ex futures héritières- et de plus, elle s'est excusée !

CamanaskaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant