Throwback #4 : Moe

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Point de vue Finn

J'avais attendu toute la journée à la frontière. J'étais parti bien plus tôt que Sophia afin de lui faire la surprise quand elle sortira de la forêt glacée. J'avais eu le temps de dormir, manger, dormir, faire un tour et re dormir.

Elle n'arriva que très tard la nuit dans un état pitoyable. Elle rampait, suffoquait et était bleue. Je courus vers elle et la portai jusque sur le rocher où j'avais passé ma journée. Elle ne me voyait pas dans la nuit. Je lui versai un peu d'eau dans la bouche et la réchauffai.
Au bout de dix minutes elle allait déjà mieux.

Lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle me vit et m'embrassa de plus belle.

- Tu...tu m'as...attendue ? bégaya-t-elle au bord des larmes.

Je lui souris.

- Apparemment, dis-je en haussant les épaules.

Elle se mit à pleurer et je la pris donc dans mes bras pour la consoler lorsqu'on entendit des voix. Deux personnes en train de se disputer mais au fur et à mesure qu'elles s'engueulaient, les voix se rapprochaient.

- Mais je t'avais dit que c'était pas dans ce sens-là ! On fait demi-tour ! cria une voix féminine.

- Il n'y a pas d'autre issue donc on est coincé là ! Autant continuer, je suis sûr qu'ils sont par ici, dit une voix masculine.

Sophia et moi guettions la sortie de la forêt quand nous vîmes deux silhouettes qui nous étaient familières.

Elise écarquilla les yeux et courut dans les bras de Sophia.

- Oh mon Dieu, vous êtes là ! s'exclama Elise.

Je m'approchai donc et fis une accolade à Cole.

- Je ne pensais pas que vous viendriez tous ! cria Sophia en pleurant.

- On n'allait pas te laisser tout faire toute seule So', affirma Cole.

On se prit tous dans les bras puis on se remit tous de nos émotions. On avança un peu plus vers la frontière sans faire de bruit puis on aperçut une cabine, celles qui ouvrent les barrières lors des péages par exemple. On y vit deux hommes armés, peut-être fin de la quarantaine, barbus, grands et baraqués.

- Finn, as-tu ramené les chocolats que je t'aie demandés ? m'interrogea Sophia.

À vrai dire, passer toute une journée à l'attendre m'a donné faim.

- Non, j'ai oublié, mentis-je.

- Mince.

Elise ouvrit son sac et tendit une boîte rectangulaire à Sophia.

- Moi je ne les aie pas oubliés, dit-elle dans un clin d'oeil.

- Attends mais, je suis le seul à qui elle a envoyé l'équipement obligatoire, remarquai-je.

- Oui, mais en deux mois Cole, toi et moi, nous nous sommes vus, j'ai une fois pris ton téléphone parce que je n'avais plus de batterie sur le mien souviens-toi. C'est à ce moment-là que j'ai vu le message. Je l'ai transféré à Cole et je t'avoue qu'au début il n'était pas motivé, expliqua Elise.

Peut-être que je devrais supprimer mes conversations alors, si tout le monde se permet de fouiller dedans.

Sophia prit les chocolats et les rangea. Elle sortit de son sac une grande gourde.

- Elise et moi on va aller les distraire et les faire boire, pendant que vous, vous restez bien caché derrière l'arbre à côté de la barrière. Si vous bougez et qu'ils vous voient, c'est mort.

On acquiesce tous et nous mettons notre plan à exécution.

Point de vue Sophia

Elise et moi marchons d'un pas décidé vers la cabine et frappons à la porte. Un des deux gardes ouvre et pointe une arme devant mes yeux. Instinctivement, nous levons les bras en l'air.

- Qui êtes-vous ?! s'écria le garde.

La situation était des plus stressantes. Je savais mieux gérer le stress qu'Elise alors je parlai.

- Nous...nous sommes des femmes qui tiennent compagnie. Si vous voyez ce que je sous-entends, mentis-je.

Elise me lança un furtif coup d'oeil rempli de peur et d'incompréhension mais je l'ignorai.
Le garde baissa lentement son arme en se retournant vers son ami, mettant son arme à la portée de main d'Elise. Je lui montrai l'arme d'un coup de tête l'incitant à la prendre mais elle me fit "non".

- Vous avez fait vite, on vous a commandée il y a à peine une heure, dit le garde en face de nous.

- Quand le devoir nous appelle, dis-je suivi d'un clin d'oeil.

Il se poussa sur le côté et nous fit entrer. Ils étaient encore plus répugnants de près et à la lumière.

- Bon, on commence par qui ? Ou on fait tout tous ensemble ? Ou en même temps ? s'étonna le premier garde.

- Je prends la blonde, affirma le deuxième garde, toujours assis, lançant des regards pervers à Elise.

- Je suggère qu'on boive un verre, on s'amusera plus après, proposai-je en servant la substance contenue dans ma gourde.

- Pourquoi pas, acquiesça le premier garde.

Je les servis donc et Elise sortit sa gourde, remplie d'eau pour la servir dans nos propres verres, de sorte à ce que l'on ne boive pas le poison.

Ils burent le liquide d'une traite. Parfait, cela fera effet plus vite.

[...]

Au bout d'un peu moins de dix minutes, les gardes commençaient déjà à divaguer dans la cabine.

- Bon ! On passe quand à l'action ? Moi ! Je suis...chaud ! Ha, vous avez compris le jeu de...Moe ? dit-il en nous montrant son badge.

Il s'appelait Moe.

- Quel con...me chuchota Elise.

Tout ce que j'attendais c'était que le produit fasse effet qu'on en finisse.

Mes prières ont été exaucées, ils se sont endormis deux minutes plus tard.

- Tu pense qu'ils sont morts ? me demanda Elise.

Je m'empressai vers tablette de bord, essayant de trouver un bouton ouvrant la barrière.

- J'en sais rien, viens m'aider.

Elise s'exécuta et très vite, un bouton rouge clignotait. On en déduit donc que c'était le bouton pour ouvrir la barrière.

J'appuyai mais rien, Elise était affalée sur la tablette. Elle appuya une deuxième fois en s'allongeant un peu plus, la barrière s'ouvrit.

On vit Cole et Finn passer et nous les suivîmes.

CamanaskaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant