Mais quelle journée de merde! Ce n'est pas possible d'avoir autant de tuiles qui me tombent sur le coin de la gueule en une seule putain de journée!
Ça a commencé franco! Le réveil qui tombe sous le pieu en voulant l'arrêter. 5 minutes de recherche avec cette saloperie de sonnerie en boucle. Quelle idée de mettre des petits oiseaux "tout mimis" en sonnerie. La prochaine fois que j'ai une idée aussi naze je me fous une baigne!
Après avoir récupérer mon portable qui beuglait toujours sous le lit, direction la cuisine pour mon sacro-saint café du matin. Sauf que ce matin, plus de dosette. Mon naze de colloc, ou plus simplement mon frère, n'a pas fait son taff de la semaine: les courses. Je me suis précipité dans sa chambre et cet abruti n'y était pas. Pas de café et pas de baston du matin, autrement dit, rien pour me réveiller.
Il ne me reste que l'option douche glacée et je vous le dis tout de suite, c'est vraiment pas l'option que je préfère.
Après m'être gelé les cacahouètes, et passé mes fringues, un jean noir taille basse et une chemise grise, direction le métro et le taff. Je commence aujourd'hui un poste de stagiaire dans une administration. Un job alimentaire, rien de plus, pour me laisser du temps pour ma véritable passion: le dessin.
Depuis que je sais tenir un crayon, j'essaie de représenter le monde qui m'entoure. Ma mère garde même très précieusement mon premier "book" avec toutes mes œuvres d'enfant, soigneusement rangées par année et pas thème: Animaux, véhicules, dessin animé et toute une section Dragonbal Z.
J'ai toujours pensé que je ne pourrai pas en vivre, alors j'enchaine de petits boulots à droite à gauche. Mais ce stage pourrait déboucher sur une embauche et un peu de stabilité dans ma vie.
Me voila donc devant une grande porte vitrée qui en jette vraiment. En la voyant on a du mal à se dire que ce bâtiment appartient à l'état. J'avais plus en tête un vieux truc à moitié en ruine, mais la c'est tout l'inverse. J'entre et à l'accueil une jeune femme me sourit. Je me présente en lui faisant mon plus beau sourire. Elle consulte son fichier, et lorsqu'elle semble me trouver son visage se fige.
- Ha vous êtes le nouvel assistant de Mme Garnier.
- Oui, c'est le nom que l'on m'a indiqué. Il y a un problème?
-Non, non... Pas du tout, s'empresse-t-elle de me dire.
Mais je vois dans son regard comme une lueur d'angoisse. Putain, je le sens mal.
-Je vais vous annoncer, son bureau est au premier étage. Vous avez les ascenseurs sur votre gauche, m'indique-t-elle.
-Merci.
Je m'approche, appuis sur le bouton d'appel. Je me retourne et regarde l'hôtesse d'accueil, elle me fait un petit sourire triste et un regard qui semble dire "Bon courage mon pauvre". L'ascenseur s'ouvre, j'entre et indique le premier étage. Lorsque le gong d'arrivée retenti, un grand frisson me traverse le corps. Les portent s'ouvre sur un grand open-space. Je m'avance et demande à la personne assise au premier bureau:
-Bonjour, excusez-moi pouvez-vous m'indiquer le bureau de Mme Garnier s'il vous plait?
La jeune fille face à moi lève la tête, et lorsqu'elle entend ma demande, elle se fige également.
-Le bureau de Mme Garnier? heu, bien sur c'est le dernier sur la droite, celui qui n'a pas de plante verte, ni de personnalisation. Vous pouvez-pas le manquer, c'est celui qui ne respire pas la joie de vivre. Bon courage.
-Heu... merci.
Je la sens de plus en plus mal cette rencontre. Mais bon, je suis un bonhomme moi, je ne vois pas vraiment comment une personne va réussir à m'impressionner. Je m'avance jusqu'au bureau indiqué, et je trouve une jeune femme brune, avec de longs cheveux bouclés relevés avec une pince sur le haut de la tête. Elle porte un grand pull fin gris avec des étoiles blanches et un jean clair. Elle relève la tête lorsqu'elle me voit et me dit d'un ton froid et cassant:
-oui? c'est pour quoi?
-Bonjour, je suis Sam Feron, votre nouvel assistant.
-ha, c'est toi. Assieds-toi n°6, me dit-elle en me montrant un tout petit bureau à sa droite, je ne vais pas perdre mon temps à connaitre ton prénom, tu ne resteras pas assez longtemps.
Quand je disais que c'était une journée de merde!