Jessica

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Salut Jess,
Tu te rappelles quand on a eu l'idée d'aller chez Monet's pour la première fois ? Je m'en souviens encore comme si c'était hier. Ahh la belle époque. On sortait des cours, les cheveux flottant dans la brise légère de cette fin d'été, le sourire aux lèvres. On était censées « réviser » chez moi, mais pour une raison qui m'échappe, tu as voulu contourner le parc et prendre un raccourci. Et c'est là qu'on là vu pour la première fois. On n'avait aucune idée de ce qu'allait représenter ce lieu à nos yeux dans quelques temps. Aucune. C'était comme notre sanctuaire, on y allait quand ça n'allait pas, quand ça allait très bien aussi, on y a vu des larmes des éclats de rires et surtout de l'amour et une très belle amitié.

On a passé le pas de la porte et commandé un truc au pif dans la carte. Le truc le plus simple a vrai dire: chocolat chaud extra crème chantilly, un vrai truc de gourmandes qu'on était. Et ça n'avait pas changé d'ailleurs, à chaque rendez-vous qu'on se fixait, les tasses étaient déjà prêtes pour nous.

Je me suis longtemps demandé pourquoi, du jour au lendemain, tu t'étais éclipsée. Tu m'as d'abord fais faux bon au café une fois, puis une autre, et une autre. J'ai fini par comprendre pourquoi Alex ne venait plus non plus.
Après avoir découvert votre liaison plus intime que prévue, qui au bout du compte je me dérangeai pas plus que ça, j'ai assemblé les pièces du puzzle géant dans lequel vous m'aviez semé.
Je vous en voulez de m'avoir caché ça. Mais j'ai fini par vous pardonner, doucement, mais sûrement.

Et puis tu es revenue un beau jour, je pensais qu'on allait réussir à recoller les morceaux, ensemble. C'est vrai, ce n'étais pas si dramatique ça, c'est partit de presque rien. J'avais bon espoir de reconstruire notre amitié qui me manquait beaucoup d'ailleurs. Et sans prévenir, sans explications, tu m'as giflée en plein milieu du café, tous les regards braqués sur nous. Mais ça, ça ne te gênait pas n'est-ce pas ? Tu adorais être le centre d'attention, peu importe qui tu devrais écraser et humilier sur ton passage.

Après ça, il m'était impossible de te pardonner une nouvelle fois.
Ta rupture avec Alex n'était ni de ma faute ni celle de personne d'autre, c'était la tienne, et ça tu ne l'accepterais jamais.

13 reasons whyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant