𝒟𝑒𝓈𝓉𝒾𝓃 𝓈𝒸𝑒𝓁𝓁𝑒́ [𝔾𝕣𝕖𝕪𝕃𝕦]

𝟒

Lucy n'arrivait pas à fermer l'œil. Elle ne cessait de se tourner et de se retourner, sans jamais trouver le sommeil.
Vérifiant que tout le monde dormait, elle se leva et sortit de l'auberge, les cheveux en bataille et des cernes immenses sur le visage.
Le vent frais lui chatouilla le visage agréablement. Elle inspira cette bouffé d'air pur.

Plus loin, elle avait remarqué une colline en hauteur. Elle enjamba donc avec un peu de difficulté cette grande colline. Elle s'assit en soufflant.

— Comme c'est beau, murmura t-elle en levant les yeux au ciel.

Il faisait encore nuit et une pluie d'étoile venait illuminé le ciel.
Lucy se laissa tomber sur l'herbe encore humide et ferma les yeux. C'était un moment apaisant. Au bout de quelques minutes, elle ouvrit ses yeux noisettes et tenta de se redresser mais quelque chose l'en empêchait. C'était comme si quelqu'un était assis sur elle, lui bloquant tout mouvement.

— Oh non... S'il te plaît, laisses-moi tranquille ! supplia la blonde en se cachant les yeux.

Une jeune fille était assise sur elle, un immense sourire sur le visage. Enfin une jeune fille... Il n'y avait que Lucy qui pouvait la voir car elle était... morte. Le cœur de Lucy battait à mille à l'heure. Cela faisait si longtemps qu'elle n'avait pas été confronté avec l'un de ces fantômes. Elle avait tout fait pour les éviter et là voilà maintenant nez à nez avec l'une de ces choses. Quelle idée avait-elle eu de sortir dehors toute seule ?

— Je ne te vois pas, je ne te vois pas, je ne te vois pas... répéta Lucy en commençant à pleurer.

— S'il te plaît, j'ai besoin de toi, murmura la jeune fille en lui agrippant le poignet.

— Je m'en fiche ! Laisses-moi tranquille !! hurla Lucy en se débattant.

Une branche craqua derrière Lucy et le fantôme disparut dans un éclat de particules magiques. Lucy se recroquevilla sur elle-même, ne cherchant même pas à savoir qui approchait.
La personne s'assit près de Lucy, sans un mot.

— J'ai tout vu. T'es pas un petit folle  toi comme fille ? pouffa la personne en regardant l'horizon.

La princesse se redressa et sursauta lorsqu'elle reconnu son interlocuteur. C'était l'homme qui l'avait sauvé dans la soirée : l'homme à la cape.

— Je ne suis pas folle, ils disent que je suis maudite... avoua t-elle en s'allongeant sur le dos, fermant les yeux, se remettant peu à peu de ses émotions.

— Pourquoi ça ? demanda celui-ci, curieux.

— Vous êtes bien curieux dîtes-moi...

— Il ne faut pas tout garder pour soi. Parler permet de se libérer. Je ne suis qu'un inconnu, tu ne me reverras sûrement jamais alors-

— Très bien, je vais vous expliquer mais en échange, promettez-moi de me dévoiler votre identitée, demanda Lucy.

— Marché conclu, sourit en coin l'homme.

Lucy inspira et commença :

— Lorsque j'ai eu sept ans, mon amie est tombé dans la rivière par ma faute. J'ai tenté d'aller la secourir. J'ai sauté à mon tour mais le courant était trop fort, je me suis fait emporter sous l'eau. Quand j'ai arrêté de résister et que j'ai laissé l'eau envahir mes poumons, j'ai vu le néant. Tout était sombre et puis il y a eu cette lumière blanche qui m'a aveuglé. J'ai ouvert les yeux et j'étais vivante ! s'exclama t-elle en serrant ses jambes contre elle.

L'inconnu l'incita à continuer.

— Cependant, le corps de mon amie n'a jamais été retrouvé. Elle est morte par ma faute... C'est moi qui ai voulu jouer à ce jeu près de la rivière... Elle n'avait que sept ans ! pleura Lucy en enfouissant sa tête dans ses bras.