Je me décide à rentrer chez moi car il fait maintenant nuit et le quartier jusqu'où j'ai marché est vraiment mal famé. Mes doigts tremblent, mes dents claquent, et mon esprit essaye de se concentrer seulement sur mon chemin, mes chaussures.. enfin tout sauf mes parents.
Depuis quelques minutes, j'entend derrière moi des pas réguliers allants à la même vitesse que les miens.
Je tourne dans une plus petite ruelle.. mauvaise idée.
Les pas se rapprochent, me poussant à courir pour m'échapper et rentrer chez moi seine et sauve.
Dans la rue sombre, aussi étrange soit il, je me réfugie chez un tatoueur/perceur. Une petite boutique à la façade seulement éclairée par des néons rouges et bleus, avec une baie vitrée qui laisse découvrir des photos de tatouages réalisés..
Les clochettes de la porte retentissent parmi le calme plat régnant dans cette pièce. Trempée, je me colle à la porte et observe la personne qui me suivait.
Un homme de la trentaine, cheveux poivres et sels les mains dans les poches, me fixait de ces yeux noirs à travers la vitre de la porte. Ces yeux remplis de haine me figeaient sur place, un long frisson me parcouru le dos jusqu'à mon crâne. Il continua son chemin à toute allure.
Mademoiselle ?
Je sursautai
Oui ? Excusez moi.... cet homme me suivait et.. fondisje en larme.
S'en était un peu trop pour une seule journée là.
Un homme de la cinquantaine, assez beau venait d'apparaître au fond de la pièce. Un tablier et un stylo à la main.
Attendez moi la.
Il disparu aussi vite qu'il était arrivé, ce qui me donna le temps d'essuyer un peu mes yeux d'un revers de manche de mon pyjama— un simple t-shirt The Weeknd.
Il revint munit d'une serviette, sans son tablier.
Merci beaucoup monsieur.
Tu as l'air un peu perdue et... tourmentée.
Oui.. j'imagine un peu mon état !
Hum un client m'attend de l'autre côté, mais je vais appeler mon fils pour qu'il s'occupe de toi. Tu as besoin de nouveaux vêtements et de prendre une douche chaude.
FISTON !
OUI ?
VIENS EN BAS S'IL TE PLAÎT J'AI BESOIN DE TOI !
Leur manière de communiquer me fait rire, on sent la complicité entre les deux hommes.
Un boucan pas possible annonce que son fils dévale les escaliers.
Je les entend parler dans l'autre pièce
Oui ? Du coup ?
Y'a une fille qui est arrivée, je veux — et c'est un ordre — que tu t'occupes d'elle.
Heuu ok.
Une tête apparaît au fond.. un jeune de, je dirais 17-18 ans, la mâchoire parfaitement dessinée, les yeux verts, cheveux bruns.
Wow.
Il arrive vers moi, torse nu — évidemment — avec un jean noir et un paquet de granolas dans les mains.
L'homme parfait.
Je vous laisse imaginer ces abdos parfaitement dosés with V-line.
Il s'approche de plus en plus intrigué par ma personne et me chuchote doucement un
Ça va ?
Hum sincèrement ?
Sincèrement.
Non.
Il me tend son paquet de gâteaux
Merci..
