Ça commençait. Comme l'avait prédit son oncle. Elle avait essayé de nier ce qu'elle était depuis des années, mais rien n'y faisait. Les sorties nocturnes de son oncle toutes les deux semaines et la mort de ses parents le lui rappellaient sans cesse. Voilà cinq ans que ces derniers étaient décédés en essayant de se protéger et surtout de la protéger contre ces fichus aurors qui jugeaient leur espèce nuisible.
C'était son oncle qui l'avait recueilli après cette tragedie, qui l'avait élevé et qui travailla deux fois plus afin qu' elle puisse vivre dans le confort et faire ses études dans la prestigieuse école de Beauxbâtons.
Elle avait maintenant dix-huit ans et était majeure. Et bien sûr, Dame Nature décida de lui fournir tout ce qui allait avec. Ellle commenca à avoir faim. Elle essaya bien de manger ce matin et de savourer son petit-déjeuner mais ce fut un échec. Toute nourriture qui arrivait dans sa bouche avait un goût fade et la texture des aliments mâchés semblait soudainement la dégoûter. Sans compter que même en se forçant à manger son assiette sa faim restait toujours là.
Cette faim qu'elle ressentait n'était pas une faim normal. C'est comme si un être épouvantable vous rongeait de l'intérieur. Cela vous affaiblissait de jour en jour, vous oppressait, vous affolait et faisait ressortir vos plus bas instincts.
Son oncle ayant remarqué les changements soudain de son corps lui fit un petit sourire triste. Il prit une grande inspiration et lui dit :
- Ecoutes moi, c'est très important ! Il faut que tu quitte Bruxelles.
- Comment ? s'écria sa nièce en écarquillant les yeux. Mais pourquoi je devrais partir ?
- Tes gènes viennent de se réveiller. Ça se voit. Tu vas devoir apprendre à te nourrir et contrôler ton instinct. Ce qui n'est absolument pas facile, lui annonça t'il.
La jeune fille ne fut pas étonnée que son oncle ai remarqué les changements qui s'opère dans son corps, par contre elle ne comprit pas en quoi quitter la ville assurerait son bien être.
- Ça je sais. Mais je peux faire comme toi pour me nourrir ? Tu t'es déjà nourris plein de fois dans cette ville.
En se grattant la tête d'un air gêné, son oncle lui repondit :
- Notre espèce n'a pas été des plus discrète ces derniers temps. Certains ont laissé trop de traces derrière eux. À cause de ça la sécurité a été renforcée, les forces de l'ordre sont partout, moldues comme sorcières. Tu aurais énormément de mal à apprendre et devrais être constamment sur tes gardes. Et je peux t'assurer qu'avec le stress on fait pas mal d'erreurs. C'est trop dangereux. Tu comprends ?
Difficilement, sa nièce acquiesça.
- Où vais-je aller alors ? questionna-t-elle.
- Là où j'ai appris à manger.
- Je ne veux pas te faire de la peine, reprend-t-il, seulement te mettre en sécurité. Tu vas aller en Angleterre rencontrer un groupe qui m'a accueilli quand j'ai eu ton âge et qui m'a appris tout ce que je devais savoir sur nous. Tu passeras tout l'été là bas puis tu termineras ta scolarité à Poudlard.
La jeune fille lanca un regard horrifié à l'homme assis en face d'elle. Quitter son pays, quitter sa maison,ses amis, sa famille et ses habitudes. Les yeux noisettes de l'adulte perçurent la détresse dans le regard de l'adolescente.
- Je sais que c'est dur ma puce, lui annonca-t'il . Son oncle se leva de sa chaise, contourna la table et l'enlaca. Le visage enfoui dans les cheveux poivre sel, elle profita pleinement de ce câlin emplit de tendresse et du sentiment de réconfort que lui apportaient ces bras puissants. Ça aussi ça allait lui manqué. Les nombreux moments de tendresse quotidiens avec son oncle étaient devenus sa drogue. Impossible de vivre sans !
- Je t'ai déjà inscrite à Poudlard. Le niveau là bas est un peu plus bas qu'a Beauxbâtons et tu connais déjà l'anglais. Ca devrait aller. Tu pourras t'épanouir pleinement et apprendre à te nourrir correctement et en toute sécurité. D'accord ? lui demanda-t-il en déposant un baiser sur son front.
Une boule dans la gorge, elle acquiesca. Accepter la proposition de son oncle pouvait être une bonne idée. Elle n'avait jamais eu beaucoup de mal à s'intégrer quelque part et ce voyage d'un an lui serait plus que profitable afin de perfectionner son anglais. Elle pourrait ensuite revenir en Belgique et chasser avec son oncle.
Elle monta dans sa chambre et se dépêcha de faire sa valise. Ils partiront demain matin en portoloin.
La nuit passa rapidement. Le soleil s'était levé et avec lui l'angoisse de quitter son pays. Cela prometait d'être dépaysant. Changer d'école, des nouveaux amis, des nouvelles habitudes, une nouvelle langue, les petit-déjeuners dégueulasses de l'Angleterre et surtout ses foutues gènes qui avaient décidées de se réveiller et de foutre le brin total dans sa vie !
Elle sauta de son lit et prépara en quatrième vitesse sa valise. Mais qu'elle idée de ne pas l'avoir préparer la veille. La jeune fille enfila une robe de sorcier d'un bleu roi magnifique et partit manger son petit-déjeuner. Son oncle déjà attablé lui fit un sourire se voulant rassurant avant de se levé pour aller lui dire bonjour.
Alors qu'elle s'asseyait et se servait de crêpes et de croissant, elle lanca :
- Tu sais ce qui va le plus me manquer quand je serais là-bas ?
Son oncle secoue la tête négativement, un peu inquiet de ce que sa nièce allait lui annoncer.
- La nourriture clairement ! Quand j'entend ce que les anglais mangent, j'en ai des frissons dans tout le corps. Tu crois qu'ils ne servent que du thé comme boisson à Poudlard ? Parce qu'au sinon moi je me barre en courrant ! ajoute-t'elle sur le ton de la plaisanterie.
- N'importe quoi ! s'esclaffe l'adulte. Et puis quoi encore ? Ils vont te servir de la gelée à tout bout de champ? réplique t'il le sourire aux lèvres.
Tranquillement, ils terminent leurs assiettes dans cette ambiance bonne enfant.
En sortant de chez eux, son oncle, prudent leur lança un sort de camouflage. Chez les moldus, leur robes faisaient moine et les regards indiscrets et interloqués n'étaient pas des plus plaisants à supporter
