Dis papa, racontes-moi ton histoire.

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Joseph, est un petit garçon de 9 ans. Nous sommes en 1929, il est né en 1919, un an après la fin de la première  guerre mondiale.
Il considère son père Jean comme son héros. Pourquoi? Parce que c'est un soldat de 14-18. Un poilu. Joseph a pris conscience de la chance qu'il a d'avoir son père. 
Alors que Joseph et son père se promène dans la bois, le petit garçon demande à son père :
      « - Dis papa, racontes moi ton histoire.
- Quelle histoire mon fils? »

Le petit garçon s'arrête devant son père et reprend la parole :
            « - L'histoire de quand tu étais soldat, sur le front.
- Tu es sûr de vouloir la connaître?
              - Oui. J'en suis sûr. Je veux la connaître. »

Le père prend alors une grande inspiration. Il s'assoit sur un énorme morceau de bras, et demande à son fils, par des gestes, de venir se placer à ses côtés.
Jean, prend alors la parole :
       « - J'étais jeune quand je suis partis à la guerre. Je devais avoir 25 ans. J'avais peur de partir à la guerre, de quitter ma maison, ma famille, ta maman, mes amis. J'avais très peur de partir mais encore plus peur de ne pas revenir. La guerre a enlevé des garçons loin de chez eux. Ces garçons, ce sont mes camarades et moi même. La guerre nous  chasse loin de chez nous pour aller combattre. Tous ceux qui tombaient, tués par l'ennemi, étaient les mêmes que moi. Mais je ne pouvais pas pleurer, après tout, j'étais un poilu. Mon père me l'a toujours dit : un soldat, ça ne pleure jamais. Mais avec le temps passé dans les tranchées, je me suis rendu compte qu'il avait tord, un soldat a le droit de pleurer, comme tout le monde. Pendant la nuit, dans les tranchées, j'écrivais des lettres à maman . Je lui disais qu'il ne fallait pas qu'elle pleure, qu'il ne fallait pas qu'elle s'inquiète, que j'allais rentrer, la prendre dans mes bras, et qu'elle pourra être très fière de moi. Il faisait très froid dans les tranchées et j'avais très peur de mourir de froid. Je ne dormais pas beaucoup, et d'ailleurs, mes camarades, mes frères comme j'ai l'habitude de les appelés, ne dormaient pas beaucoup eux non plus. Certains avaient des enfants, et passaient leur nuit à regarder les photos de leurs minots.
L'hygiène n'était pas au rendez-vous, les rats eux n'hésitaient pas à venir ronger nos vêtements et parfois Même nous ronger la peau, le cadavre des soldats tués restés parmi nous car nous ne pouvions pas les enlever, et l'odeur était affreuse. »

Le petit garçon regarde alors son père d'un regard incompréhensif. Il lui dit alors :
         « - Pourquoi toi et les autres soldats ont vous appellent les poilus ?

- Si on nous appelle comme ça, c'est parce que, nous ne pouvions pas se laver ou très rarement et à chaque fois on étais tous ensemble, que nous avions beaucoup de cheveux et de barbe au fait que nous ne pouvions pas nous les couper et nous avions des poux.
Nous ne mangions pas beaucoup non plus. Quand nous avions quelque chose à se mettre sous les dents, nous avions des morceaux de pains, raçi le plus souvent.
Un jour, je suis tombé très malade, j'ai eu peur de mourir. Je n'avais plus de force. Je me suis reposé comme je pouvais malgré le bruit des explosions. J'ai écris une lettre, toujours à maman, comme quoi je n'allais pas rentrer, que j'étais malade, que j'étais désolé. J'allais mourir mais que je l'aimerai toujours, n'importe l'endroit où je serais . Mais j'ai réussi à me
Battre, pour elle. Je suis revenu en forme. J'ai continué à combattre, avec toujours la même peur de mourir. Je lui ai écris une lettre, lui disant que je l'aimais et que  j'allais beaucoup mieux, elle pourra quand même  être très  fière de moi.
Un jour, on est venu nous annoncer la fin de la guerre, nous ne savions pas le jour, le mois et l'année auquel nous étions. Quand nous sommes rentrés chez nous, on nous a annoncer qu'on étais le 11 novembre 1918, la guerre a prit fin avec la signature de l'armistice.»

Joseph prend alors son père dans les bras.
Il lui murmure à l'oreille : 
          - Moi, je suis très fier de toi, papa. »

Père et fils, se prennent dans les bras.

Quelques années plus tard, la seconde guerre éclate. Le petit Joseph a 20 ans. Comme son père, il part se battre et décède pour défendre les valeurs de son pays, la France. 

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