Je me réveille, un matelas moelleux a remplacé le sol de la ruelle, toutes sortes d'odeurs assaillent mon nez avec une acuité hors de l'ordinaire. L'odeur du précédent occupant du lit: une subtile touche de pin, de rosée et un musc puissant, l'odeur de viande, qui cuit lentement au four, l'odeur des vas et vient de multiples êtres et l'odeur du sang. La dernière provenait de moi.
Je me lève, je ne porte plus que mes sous-vêtements. Je regarde alentours et découvre une salle de bain d'invité derrière une porte semi-fermée.
Quelques pas chancelants me mènent à la salle de bain de la chambre, le miroir me révèle que je suis couverte de sang séché de la tête aux pieds, surtout le mien et un peu de sang inconnu. Des yeux d'un brun doré m'examinent dans le miroir, ce sont les miens. Mes cheveux bruns sont longs et ondulés. Je suis rondelette, grande et j'ai un visage sévère...
Je me touche soudainement les tempes, il me semble que je portais des lunettes, mais je n'ai plus mes lunettes, et je vois pourtant bien. Je ne me rappelle pas si j'avais des verres de contact, j'essaie de les enlever,
rien.
Je fais le tour de la salle de bain luxueuse et opte pour la grande douche. Au diable le propriétaire de la chambre, j'ai besoin d'une douche. Après maintes minutes de recherches, je sors une serviette bleu marine d'une armoire et la pose sur le comptoir de marbre du meuble lavabo. Je me débarrasse des mes sous-vêtements et entre dans la douche. J'entends des pas dans la chambre, mon ouïe aussi semble s'être développée. J'ouvre l'eau chaude et apprécie sa morsure brûlante contre ma peau. Tranquillement, je réussis à déloger le sang, je n'ai pas aucune blessures apparentes.
Des fragments d'hier refont surface lorsque je ferme les yeux.
Les grondements, les yeux perçants et la douleur... je n'arrive pas à me rappeler mon nom ou mon histoire avant la soirée d'hier, j'étais au bar où je fêtais mes 20 ans, puis je me suis retrouvée dans la rue ensanglantée et seule... Enfin presque seule, il y avait des êtres étranges. Tout cela semble si irréel, mais me voilà incapable de me remémorer mon nom et ma vie avant cette soirée ou même comment je me suis retrouvée dans la ruelle. Je sors de la douche et utilise la serviette comme peignoir. Des vêtements sont apparus sur le lit avec une note: <<Rejoins nous en bas, quand tu seras prête petite lionne>>. Petite lionne? Je prend une grande inspiration, la note porte la même odeur que celle de l'occupant précédent du lit. Je délaisse la note pour me concentrer sur les vêtements. Génial, des leggings noirs et un sweat-shirt beaucoup trop large pour moi, au moins, j'ai autre chose que ma serviette et mes sous-vêtements. J'enfile les vêtements et noue mes cheveux en un chignon avec l'élastique que j'ai trouvé dans la salle de bain.
Je me tapote les joues pour me convaincre de descendre, puis je me lance vers l'inconnu.
Le couloir est large et trois autres portes garnissent les murs, elles sont toutes fermées. Je me dirige vers un escalier qui sépare le couloir en deux, sauf que dans l'autre partie du couloir couloir, il y a une porte ouverte qui donne sur une chambre vide. J'y jette un oeil, le lit est défait et la porte de la salle de bain est fermée, les murs et la décoration sont plutôt au goût masculin. La chambre sent les conifères, les fleurs et la terre humide. J'entends l'eau qui coule, probablement d'une douche.
Mon estomac gargouille.
Délaissant la porte, je commence à descendre les marches et je laisse mon nez me guider vers la cuisine. La femme d'hier est là, drapée dans un peignoir en soie rouge et debout en train de cuisiner un déjeuner pour une armée. Je reste dans le cadre de la porte incertaine et elle me lance:<<Viens t'asseoir petite lionne le déjeuner va être prêt bientôt et les autres vont tous manger>>.
- Qui êtes-vous? Lui répondis-je la voix enrouée: <<Et pourquoi m'appelez-vous petite lionne?>>
- Tu ne te rappelles vraiment de rien?
- Non. J'essaie de la fixer dans les yeux et baisse tout de suite le regard.
- Viens t'asseoir, je t'expliquerai tout plus tard. Me répondit-elle en soupirant.Elle vida le contenu de sa poêle dans une grande assiette et me la tendit.
- Tu dois manger, sinon ton corps ne soutiendra pas le changement.
- Quel changement?
- Tes transformations, tu es maintenant une des nôtres petite lionne.
- Mes transformations? Et pourquoi petite lionne?
- Nous somme des métamorphes, nous nous transformons en animal selon nos désirs. Ce qui est différent avec toi, c'est que tu es devenu métamorphe à la suite d'une morsure. Habituellement, nous naissons métamorphe et je n'ai jamais entendu parler de quelqu'un qui pouvait devenir métamorphe à la suite d'une attaque.
- C'est quoi ce délire?
- Tu comprendras bien assez vite, tu t'es mérité le surnom de petite lionne à la suite de ton combat de dominance, hier, avec Joaquin un de mes subordonnés.
- Le gros monstre marron?
- Oui, hier il était sous forme de gros chien marron.
- Qu'est-ce que j'ai fait?
- Tu as dominé mon second du clan juste avec un rugissement, et je t'avoue que je n'ai jamais entendu autant de puissance dans un seul rugissement. Maintenant sers-toi!Je me retrouva à lui obéir sans rechigner. Je me sers une grosse portion d'œufs brouillés et de bacon. La nourriture est bonne.
J'entends des gens dévaler l'escalier en courant en compagnie d'un animal. L'animal arrive en premier, c'est un renard rouge comme la braise. Il se transforme en un humain roux, avec une pousse de barbe, et nu il se jette sur la nourriture. La femme lui servit une bonne claque sur les doigts avec sa spatule: <<Renaud, va t'habiller! Nous avons une invitée et nous ne somme pas des animaux sauvages nom de dieu!>>. Renaud lui répond avec un sourire en coin:<< Notre invitée ne saurait-elle pas apprécier la vue d'un corps de dieu grec?>> la femme lui assène un coup de spatule sur les fesses et gronde. Renaud jette un regard penaud en direction de la femme, puis se transforme en un renard avant de disparaître dans l'escalier. Les autres arrivent en riant, il y a trois hommes et une autre femme. Le premier, un homme de taille moyenne et sec à l'allure sérieuse, se sert une assiette énorme et va s'asseoir auprès de l'autre femme à la table. Elle est petite et possède une mine joyeuse, elle picore dans l'assiette de l'homme, qui la réprimande en souriant. Les deux autres hommes, dont un que je reconnaît comme Joaquin, l'homme massif d'hier, se servent avant d'aller s'asseoir à l'extrémité de la table chacun d'un côté du bout. L'homme avec Joaquin est grand, musclé et massif comme Joaquin, probablement un frère plus jeune, ses longs cheveux bruns sont rassemblés en un chignon et ses yeux sont bleus éclatants. La femme en peignoir va s'asseoir au bout. Ils ont tous des yeux brillants, comme moi.
Un dernier homme arrive, celui à qui ma chambre appartient. Il est grand, pas un once de gras comme les autres, ses yeux sont vert émeraude et ses cheveux noirs sont courts. Il va se servir avant d'aller s'asseoir à l'autre extrémité de la table, il me lance un regard en coin avant de s'attaquer à son plat. Renaud reviens un peu plus tard vêtu simplement d'un jeans et d'un boxer et prend le reste de la nourriture.
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Nouvelle Destinée: RENAISSANCE
ParanormalJe me réveille dans une ruelle, c'est mon monde, mais il semble complètement différent. Des humains se métamorphosent en bêtes, des créatures non identifiées rôdent dans la nuit et d'autres impossibilités deviennent possibles. Comment me suis-je ret...