SOS MALEFOY (3)

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Deux pupilles noisette s'agitèrent d'un coup. Hermione ouvrit les yeux.

Était-ce déjà l'heure de se réveiller ?

La chambre était noire. Ça ne pouvait donc pas être le matin. Elle regarda son réveil.

01h42

Qu'est-ce qui avait bien pu la réveiller aussi brusquement à cette heure-ci ?

Soudain, le bruit du tonnerre retentit de nouveau et une seconde vibration fit trembler les murs. Hermione comprit aussitôt ce qui l'avait tirée du sommeil.

- Oh non...lâcha-t-elle dans un souffle.

Sans grande surprise, l'averse ne tarda pas à se déclencher à son tour, et la violence de la pluie heurtant le château était en accord avec les battements de cœur de la jeune femme contre sa poitrine.

- Oh non, répéta-t-elle faiblement. Pas ce soir, je vous en prie, pas ce soir...

Un éclair illumina la fenêtre et Hermione ferma aussitôt les yeux. Recroquevillée en boule sous la couette, elle tenta de calmer la panique déjà bien installée au creux de son estomac. Le vent soufflait également avec force, produisant un sifflement aigu qui n'arrangeait rien à la situation.

- Allez, Hermione, se dit-elle pour se donner du courage. Tu es une grande fille, maintenant. Il est ridicule d'avoir peur d'un malheureux orage. Tu as vécu bien pire que ça, franchement ! Ce n'est qu'un orage, ce n'est qu'un orage, ce n'est qu'un...

Hermione acheva sa phrase par un cri de surprise lorsqu'un nouvel éclair enflamma le ciel. Elle essaya de se reprendre très vite et se mit à murmurer à toute vitesse :

- Ce n'est qu'un orage, ce n'est qu'un orage. Ce n'est qu'un déséquilibre entre les charges électriques à l'intérieur et extérieur du nuage entre la base négative du nuage et le sol positif ainsi qu'une accumulation trop importante de ces charge et opposition de...

Le tonnerre gronda plus fort que jamais, couvrant ses paroles dont elle ne comprenait même plus le sens. Hermione alluma la lumière, et contempla les quatre recoins de sa chambre pendant un long moment. Au moins, les éclairs n'avaient plus ce pouvoir effrayant contre l'éclat de sa lampe de chevet. Mais les grondements sourds du tonnerre, en revanche, restaient extrêmement inquiétants.

« Ce qu'il faut que vous compreniez, Monsieur Granger, c'est que forcer votre fille à rester dans sa chambre ne l'aidera pas à surmonter ses peurs. Hermione est victime de violentes crises d'angoisse liées à un traumatisme dont elle n'est apparemment pas prête à vous parlez. Ce qui se passe dans sa tête est très difficile à comprendre pour son entourage : l'impression qu'elle perd le contrôle d'elle-même, qu'elle peut mourir, devenir folle, s'évanouir, que son environnement se modifie dans ses formes ou ses couleurs, qu'elle étouffe... Tout ce que vous pouvez faire pour l'aider à traverser tout ça, c'est s'assurer qu'elle ne passe pas la nuit toute seule, puisque, d'après ce que vous me dîtes, ses pleurs s'apaisent lorsqu'elle dort dans votre lit ».

Elle avait beau se remémorer les paroles du docteur en boucle, il n'y avait rien d'utile qui l'aidait à se calmer. Le vieil homme n'avait su que constater des faits sans le moindre diagnostic qui la mènerait sur le chemin de la guérison. C'était d'ailleurs sûrement la raison qui expliquait pourquoi les paroles de son père résonnaient ensuite de façon si irritée :

- N'avez-vous pas un remède à nous conseiller, docteur ? Je veux bien qu'elle dorme avec ma femme et moi-même lors d'un orage, mais il ne pourra pas en être toujours ainsi ! Elle n'a que huit ans pour le moment, mais dans cinq ans ? Dans dix ans ? Hermione ne pourra pas venir se réfugier éternellement dans notre lit !

SOS Malefoy ! [RETRANSCRIPTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant