Partie 5

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Tandis que la musique résonne à fond dans nos oreilles et que les gens sont tous collés les uns aux autres, la salle est plongée dans une semi-obscurité parsemée de lumières colorées. Léna pousse un cri d'excitation lorsque nous entrons dans la pièce. Moi aussi, je suis plutôt joyeuse d'assister à un tel évènement, malgré la gêne que je ressens de me pointer à cette fête dans cette robe rouge ridicule. Léna en m'entraînant par la main sur la piste, ne me laisse pas d'autre choix que de danser avec elle. Alors qu'une musique datant d'il y à plusieurs dizaines d'années démarre,Léna, la main toujours dans la mienne, entame une danse totalement ridicule en bousculant les gens autour de nous. Après m'être tordue de rire, je finis par l'imiter, ne me souciant plus du regard que pouvaient porter les gens sur nous. Et à ce moment, le temps semble s'arrêter. Je ne pense plus aux autres, je ne pense plus à mon corps, et je ne pense même plus à quel homme je pourrais bien plaire. Il n'y a plus qu'elle et moi. Ce n'est peut-être qu'une impression dû à l'euphorie de cet instant,mais je me sens soudainement libérée de l'emprise qu'à le regard des autres sur moi. Mais évidemment, cela ne dure que le temps d'une musique, car malgré la manière dont Léna et moi nous sommes ridiculisées, mon amie a su se faire repérer. Juste avant des'en aller avec son charmant interlocuteur, Léna me glisse à l'oreille : « Tu devrais y aller Cam, tu ne vas tout de même pas attendre tes trente ans pour le faire ! Et tu es très belle ce soir, alors bouge-toi les fesses et saute sur l'occasion ! »Puis elle disparaît au milieu de la foule, me laissant sur ces dernières paroles. Alors que je compte me diriger vers le bar pourboire jusqu'à m'écrouler afin de ne pas voir passer la soirée,une autre idée me traverse l'esprit. Je suis encore éprise de cette même joie et un beau brun est assis sur un des canapés, à quelques mètres de moi. Je m'approche de ce canapé et quand enfin je suis devant lui, je glisse doucement : « Salut ».Le gars relève le visage de son téléphone, et me scrute quelques instants, en allant du sommet de mon crâne à la pointe de mes orteils, avant qu'un petit sourire ne se trace sur son visage.


« Salut ma jolie »

Le noir (Nouvelle)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant