Il fait noir autourde nous. Très noir. Pas seulement sombre. Non, la pièce est plongéedans un noir dans lequel on ne peut discerner la moindre silhouette.C'est un noir absolu qui pourrait effrayer ou oppresser. Maisdésormais je n'ai ni peur ni mal. Et ce malgré la faim et la soifqui me tenaillent depuis environ vingt-quatre heures. Isis non-plus,semble ne plus avoir peur. Au moins, elle s'est tue. Je sens soncorps sur le mien inspirant et expirant de plus en plus lentement.Même son cœur semble bientôt être sur le point de cesser debattre. Bientôt il n'y aura plus d'Isis, il n'y aura plus demoi. Le mal que je porte dans ma poitrine s'évaporera, comme celuique j'ai porté neuf mois dans mon ventre s'éteindra. C'esttriste, d'avoir dû en arriver là. Mais je sais maintenant que laseule et dernière issue de secours qu'il nous reste est la mort.
Isis a clos lespaupières, je le sais, et c'est un grand soulagement pour moi.Elle n'aura désormais plus à poser ces deux trous noirs, portesdu mal, sur quoi que ce soit. Elle ne fera plus jamais aucun malautour d'elle.
Et alors que monenfant et moi nous éteignons tout doucement, nous attendons que lenoir nous emporte.
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Le noir (Nouvelle)
Short StoryCourte histoire sur la dépression post-natale.... Bonne lecture. Irina
